La Renault 21 le chiffre de l’année

En cette année en 21, nous lançons une rubrique sur le chiffre 21 dans le monde mécanique.

Clin d’œil ce mois sur la Renault 21

Après 8 années de bons et loyaux services, la R18 voyait arriver une remplaçante bien plus moderne lors du salon de l’Automobile de Genève en mars 1986. Visuellement, la nouvelle R21 semble bien plus grande que sa devancière mais en réalité c’est l’équilibre et la finesse de la ligne qui donne cette impression. La nouvelle venue ne gagne que 8 cm. La première génération ne sera disponible qu’en version 4 portes à sa sortie. Comme souvent à cette époque, la nouveauté cache en réalité un habillage mécanique bien moins moderne avec des moteurs repris de la R18 et R20.

Son développement avait fait l’objet de contraintes budgétaires serrées. Ce choix peu rationnel allait impliquer deux architectures différentes : transversale et longitudinale pour adapter la transmission. Cependant les blocs moteur sont éprouvés et reçoivent des améliorations comme l’injection électronique. A son lancement, 3 blocs essence sont proposés avec une entrée de gamme en 1721 cm3 moteur F) de 76 ch. ou 92 ch. et un 1995 cm3de 120 ch. (Moteur Douvrin). L’acheteur a le choix entre 6 niveaux de finition(TL – TS – GTS – TSE – RS - RX).

Tout comme la R18 et avant elle la R12, une version break vient enrichir la gamme en 1987 ; Renault voit grand pour ce break baptisé Nevada en ayant recours à un châssis rallongé de 18 cm. pour offrir un volume de chargement parmi les plus grands de son époque dans la catégorie M2 (gamme moyenne haute). Le Nevada est disponible en 5 ou 7 places. Il se déclinera par la suite en version 4 roues motrices identifié avec la dénomination Quadra. Cette année-là voit aussi l’arrivée d’un bloc diesel 2068cm atmosphérique de 67 ch. et turbo 88 ch. avec 5 finitions (TXE – TD – GTD - Turbo D – Turbo DX).

C’est en 1988 que la plus vitaminée des R21 fait son apparition avec l’ambition de venir chatouiller les BMW M3et Mercedes190 2.3-16. Renault greffe un turbo au bloc 1995 cm3 ; ce dernier délivre 175 ch.,une valeur conséquente pour l’époque. Afin de bien distinguer la R21 Turbo du reste de la gamme, la Régie soigne le look de son étendard avec un kit carrosserie spécifique, des jantes en alliages et un aileron arrière du plus bel effet.

Après seulement 4 ans la R21 reçoit un profond restylage des faces avant et arrière. Ces subtiles retouches apportent beaucoup de modernité à cette seconde génération avec des lignes plus fluides et plus actuelles. L’habitacle et notamment le tableau de bord font l’objet d’une remise à niveau bienvenue pour améliorer la qualité perçue qui en avait bien besoin. Renault profite de ce restylage pour introduire une version à hayon à 5 portes(largement inspirée du concept Orca de chez Italdesign de 1982) qui prendra rapidement le pas sur la classique berline à 4 portes. Un choix gagnant permettant au constructeur au losange de toucher une plus large clientèle.

A cette époque, la R21 était confrontée à la Peugeot 405 et la Citroën BXphase 2 sur un marché très concurrentiel. Progressivement la transmission Quadra sera introduite sur les versions les plus puissantes notamment la Turbo. Cette dernière ayant parfois du mal à faire passer toute la puissance sur le seul train avant devient d’une redoutable efficacité en Quadra malgré le surplus de poids de 130 kg inhérent à ce type de transmission.

Sur sa fin de carrière la gamme se rationalise avec 3 finitions (Prima – Manager – Alizé) et l’introduction de moteurs catalysés pour répondre aux nouvelles normes de pollution.

Après 2.096.000 exemplaires la R21 s’efface en 1994 au profit de la nouvelle Laguna. La R21 laisse l’image d’une berline confortable ayant une bonne habitabilité et d’excellentes qualités routières mais aussi une finition laborieuse. Elle a aujourd’hui quasiment disparu du paysage automobile. La Turbo devient un modèle recherché par les amateurs de Youngtimers tout comme la très rare version luxueuse Baccara.

La R21 ira également se confronter au marché nord-américain avec plus ou moins de succès. Renault déjà allié à American Motors Corporation (appartenant au groupe Chrysler Corporation) voyait ici une occasion d’écouler des exemplaires. Affublé de gros pare-chocs et d’une face avant plus profilée, la Renault Egale Medallion se fondait plutôt bien au milieu des productions américaines. Malheureusement avec une seule motorisation 2,2 l. de 108 ch et la concurrence des modèles U.S. du même groupe, l’aventure ne dura que de 1987 à 1989.

Article : Jean-François DUBY - Auto Full News
Photos : Renault Presse / A.M.C. Press