Visite du musée Ferrari

Le musée Ferrari est un endroit incontournable à visiter lors d’un pèlerinage à Maranello. Vous pouvez d’ailleurs vous y rendre à chacune de vos visites dans la région, les expositions étant temporaires. Nous vous proposons de découvrir les belles pièces exposées pour ce printemps 2013.

Monoplaces

Commençons par deux autos mythiques du début de l’aventure Ferrari que sont les 166 F2 et 500 F2. La 166 F2 (1948-1953) disposa de deux moteurs V12 différents : un 2L de 160 ch et un 2,6L de 200 ch. Il s’agit de la première voiture de la marque répondant à la réglementation F2, tout en étant très proche de la 125 F1. Raymond Sommer remporta le GP de Florence à son volant en 1948.

166 F2
166 F2

La 500 F2 est la première Ferrari à ne pas disposer d’un moteur V12, mais d’un 4 cylindres de 2 litres. En 1952, c’est le règlement F2 qui prévaut dans le championnat du monde F1 et c’est à son volant qu’Alberto Ascari sera sacré champion du monde en 52 et 53 en remportant pas moins de 11 victoires au volant de cette voiture sur ces deux années. Le châssis tubulaire en acier de la 500 F2 était donc propulsé par un 4 cylindres en ligne placé en position longitudinale avant. Sa cylindrée était de 1 984cm³ délivrant une puissance de 185 ch à 7 500 tr/mn et alimentée par 2 carburateurs Weber. La vitesse de pointe était de 260 Km/h pour un poids à vide de 560 kg .

500 F2
500 F2
500 F2

Avec la Ferrari 126 C de 1981, nous sommes en pleine période des voitures à effet de sol et des moteurs Turbo. Cette auto dispose d’un excellent moteur V6 Turbo 1500cc développant 580 ch à 11 000 Tr/Min, le pilote ayant la possibilité de pousser brièvement jusqu’à 600 ch par le biais de la manette de suralimentation des 2 turbos KKK. Le problème de cette auto fut que le chassis n’était pas à la hauteur de cette brillante mécanique. Les deux victoires du mythique Gilles Villeneuve - à Monaco et Jarama - apportant l’illusion d’une bonne auto alors que n’était finalement du fait que du pilote.

126 C
126 C

Une rareté que cette Ferrari 637. Cette voiture de course a été conçue pour courir dans le championnat américain CART. Elle a été conçue par Gustav Brunner et, bien que testée et dévoilée à la presse en 1986, Elle n’a jamais couru.

Cela est parti de l’insatisfaction d’Enzo Ferrari qui, mécontent de la réglementation F1 qui imposa le moteur V8, envisagea d’aller courir en IndyCar. Il ne faisait pas mystère de sa volonté de faire gagner une Ferrari aux 500 Miles d’Indianapolis. Cette voiture fut testée sur la piste de Fiorano par Michele Alboreto.

Côté technique, cette voiture dispose d’un châssis mêlant aluminium et carbone et est propulsée par un V8 suralimenté de 2,6 L d’une puissance de 690 ch.

637 Indy
637 Indy

Sport Prototypes, GT de Compétition et de route

Commençons avec la 125 S, celle par qui tout est arrivé. Après avoir quitté Alfa-Romeo, Enzo Ferrari créa une première voiture, mais contrat de concurrence oblige, elle portera le nom d’Auto Avio Costruzioni. Ce ne sera qu’en 1947 qu’il créera la marque Ferrari. La première voiture estampillée Ferrari sera alors cette 125 s équipée d’un V12 de 1500 cm3 pour 118ch à 6800 tr/mn. L’auto pèse 750kgs à vide et dispose d’une vitesse de pointe de 155 km/h. C’est à Franco Cortese que reviendra l’honneur de faire courir la première Ferrari dans le cadre d’une course à Piacenza le 11 mai 1947. Un problème de pompe à essence le fera abandonner à quelques encablures de l’arrivée, mais l’essentiel était fait : Enzo Ferrari avait frappé les esprits. La victoire arrivera peu après, à Rome, le 25 mai 1947 toujours avec Franco Cortese au volant de la n°56 que vous avez ici sous les yeux.

125 S
125 S
La Ferrari 166 MM de 1953 carrossée par Vignale est la version coupé d’une barquette conçue par Ferrari pour participer à la Mille Miglia. On parle ici de la série 2, une 166 MM ayant déjà été produite en 1948. Elle est propulsée par un V12 de 2 L de 140 ch à 6600 tr/mn. Cette voiture a apporté de nombreuses victoires à Ferrari.
166 MM

Place au mythe, à la voiture la plus chère du monde : La Ferrari 250 GTO. Cette voiture est l’évolution de l’excellente 250 GT SWB. Elle sera produite à 36 exemplaires, avec le V12 3.0 L qui équipait déjà la 250 Testa Rossa. 3 exemplaires supplémentaires seront réalisés avec le moteur 4.0 L.

Deux exemplaires de cette auto d’exception sont actuellement au musée avec un modèle 62 et un modèle 64. Pour en savoir plus sur la 250 GTO et voir tous les exemplaires, cliquer ici.

250 GTO ’62
250 GTO ’62
250 GTO ’64

La 250 GT "Breadvan" est une auto à part. Sa génèse également. La légende veut que le Conte Volpi, patron de la Scuderia Serenissima Repubblica di Venezia, ne pouvant obtenir de l’usine 2 GTO décida alors de construire une voiture sur la base d’une 250 GT SWB équipée du même moteur 3.0 L de la GTO. C’est l’ingénieur Giotto Bizzarini qui réalisa cette voiture à l’aérodynamique particulière et dont le moteur fut reculé et abaissé. La seule différence résidait dans le fait que cette voiture disposait d’une boite 4 alors que les GTO étaient équipées d’une boite à 5 vitesse. Elle se frotta donc aux GTO à l’occasion des 24 Heures du Mans 62 ou elle fit une belle démonstration en étant plus rapide que les GTO mais sa fiabilité moins bonne ne lui permis pas de terminer devant ses soeurs ennemies.

250 GT Breadvan
250 GT Breadvan

La 250 LM n’a pas eu la carrière qu’elle méritait. Destinée à succéder à la GTO, la demande d’homologation en GT sera refusée par la Commission Sportive Internationale car jugée comme un prototype déguisé. Cela nuira à son palmarès, qui reste toutefois fort respectable, en étant obligé de se battre contre des vrais prototypes, mais aussi à sa carrière commerciale. Le musée nous présente ici une rare version "stradale" mue par le V12 3.0 L en position central arrière. Cette version se distingue des versions de course avec sa bulle arrière à la place du toit aérodynamique et de la lunette verticale.

250 LM Stradale
250 LM Stradale

20 ans après, en 1984, la 288 GTO reprend l’appellation mythique pour un projet initialement destiné à la compétition en Groupe B. Après l’arrêt de cette catégorie, cette voiture sera finalement la première des supercar dont les descendantes seront les F40, F50, Enzo et La Ferrari.

Basée sur la 308, Ferrari réalise là une auto magnifique et aux caractéristiques techniques de premier plan : Chassis en acier renforcé, éléments en aluminium, moteur V8 2.8 L biturbo à 4 soupapes par cylindre de 400 ch à 7000 Tr/mn, implanté longitudinalement. A 1160 kg, les performance sont optimales : 2,9 kg/ch, 0 à 100 km/h en 4,9 secondes et une vitesse maxi à 320 km/h. 200 exemplaires étaient initialement prévus, ce sont 272 voitures qui sortiront finalement de l’usine, tous les bons de commande ayant été signé avant même la mise en production !

288 GTO
288 GTO
288 GTO

La GTO Evoluzione fut le lien entre la 288 GTO et la F40 alors que rien ne la prédestinait à cela. Toujours dans l’optique du Groupe B, cette voiture fut construite à seulement 5 exemplaires et servait de base de travail à Ferrari pour tester différentes solutions et notamment savoir quelle serait la puissance maxi supportable par le moteur de la 288 GTO, le tout sans apporter de modifications majeures à la voiture. Elle accomplit de nombreux essais sur la piste de Fiorano et la mort du Groupe B eut raison de ces développements. Ils ne furent toutefois pas inutiles car le succès de la 288 GTO convainc les dirigeant de Ferrari de mettre à disposition de ses clients une voiture ultra sportive tout en haut de la gamme. C’est ainsi que la F40 vit ensuite le jour.

GTO Evoluzione
GTO Evoluzione
GTO Evoluzione

1987, Ferrari a 40 ans. Enzo Ferrari décide de fêter dignement cela en donnant naissance à la F40. Une auto extrême, une voiture de course sur la route. Cette auto utilisera massivement les matériaux composites habituellement de mise en Formule 1. La robe, agressive, est signé Pinifarina et répond en tout point aux exigences aérodynamiques et mécaniques. C’est, comme sur la 288 GTO, un V8 qui est chargé d’emmener la bête : 3.0 L biturbo, 478 ch à 7000 tr/min, 58,8 Mkg de couple à 4000 tr/mn et rapport poids/puissance de l’engin : 2,3 kg par cheval !

Outre les modèles destinés à la route produits à 1 311 exemplaires, de nombreuses déclinaisons pour la compétition virent le jour : LM, GT, GTE... même si la base était déjà bien pour courir. C’est Michelotto qui développa la LM portant sa puissance à 780 ch (!!!) et qui sera ensuite ramenée à 700 ch. Au total, 19 exemplaires LM virent le jours, 4 GTE et 7 GT pour les championnats italiens et japonais. Au milieu des années 90, la belle écumait encore les courses en BPR avec des LM à la cylindrée modifiée et à la puissance limitée à 660 ch.

F40
F40 LM
333 SP

1993 marquera le grand retour de Ferrari dans la catégorie Sport-Prototype après 20 ans d’absence. La 333 SP sera une voiture compétition-client et sera produite à 40 exemplaires. Elle dispose d’un chassis en composite de fibre de carbone et nid d’abeille en aluminium. Quant à la carrosserie, elle est en composite de fibre de carbone et nomex. Elle est motorisée par un V12 de 4.0 L issu du moteur F1 avec une boite manuelle à 5 rapports. Le moteur développe 650 ch à 11000 Tr/min pour un poids de 889 kgs. Vitesse de pointe : de l’ordre de 370 km/h. Elle a fait une grande partie de sa carrière dans le championnant nord-américain IMSA où elle remporta de nombreuses victoires et le titre constructeur en 1994.

L’avenir

Une fois n’est pas coutume, nous allons vous présenter un modèle contemporain, la dernière supercar de Ferrari, La Ferrari. Il s’agit de la cinquième voiture de la lignée et plus que jamais, on parle ici de transfert de technologie entre la F1 et la voiture de route. Il s’agit d’une vrai voiture de course tant à l’extérieur, avec une carrosserie signée Pininfarina et qui est le fruit d’un long travail en soufflerie, qu’à l’intérieur. Pour la première fois, le système KERS est utilisé sur une voiture de route. Côté moteur, c’est l’escalade : V12 de 6.2 L de 800 ch associé à un moteur électrique de 163 ch, soit une puissance combinée de 963 ch pour un couple de 900 nm (!!!) et une boite de vitesse à double embrayage à 7 rapports. Les performances sont à l’avenant : moins de 3 secondes pour le 0 à 100 km/h, 15 secondes de 0 à 300 km/h et plus de 350 kms en vitesse de pointe. 499 exemplaires sont prévus.

Nous sommes rassurés, Ferrari reste Ferrari !

La Ferrari
La Ferrari
La Ferrari

-> Voir le site du Musée Ferrari

Texte : Newsclassicracing.com - © Photos : Photoclassicracing.com

 

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