Aston Martin en sport automobile (2/3)

Dans les années 50, le nouveau propriétaire d’Aston Martin, Sir David Brown, qui s’était aussi porté acquéreur de Lagonda, engageait l’entreprise dans la production de voitures de sport au style très raffiné. Sir David Brown, conscient de l’importance du sport automobile pour les retombées commerciales, élabore dès 1955 un plan audacieux pour développer des voitures de course pour le championnat du monde des voitures de sport et le championnat du monde de Formule 1 ;

Les pilotes savourent la victoire au Mans

La DB3S dans ses différentes versions de 1953 à 1956 amènera au développement de la DBR1 qui s’imposera au Mans en 1959(Carroll Shelby associé à Roy Salvadori) et par là même au championnat du monde des voitures de sport.

La DBR1 s’imposera 3 fois aux 1 000 km. du Nürburgring (1957/1958/1959), à la Spa en 1957 et au RAC Tourist Trophyen 1958 et 1959. A la même époque, Sir David Brown a initié des travaux pour développer un nouveau moteur et une nouvelle voiture de route qui deviendrait la DB4. Plusieurs éléments de cette voiture vont servir à l’élaboration de l’unique châssis de course DBR3 (aussi appelé DBR3/1).

L’éphémère DBR3

Si ce châssis repose sur une base de DBR1, le moteur est lui dérivé de la DB4 de route et remplace le bloc 2,9 l. Lagonda Straight-6, tandis que la suspension fait appel à de nouveaux triangles. Malheureusement l’histoire de la DBR3 en course fut très brève avec seulement deux courses disputées. Le moteur s’avéra peu fiable et sujet à la surchauffe. C’est alors que l’Aston Martin DBR4 destiné aux Grand Prix voit le jour.

Testée dès 1957, celle qui succède à la peu performante monoplace DP155 fait ses débuts en 1959 en compétition lors du BRDC International Trophy à Silverstone (organisé selon les règles de la Formule 1en vigueur à cette époque) avant de se lancer dans le grand bain du championnat du monde F1. Lors du BRDC International Trophy, les résultats sont plus qu’encourageants. Deux voitures sont alignées. Roy Salvadoritermine deuxième derrière Jack Brabham(Cooper-Climax T51), tandis de Carroll Shelbyse classe 6ème malgré un problème de lubrification.

DBR4 de-Salvadori au BRDC de 1959

La DBR4/250 était propulsée par un moteur RB 250 à six cylindres de 2493 cm3 à carter sec de 256 ch. pour un poids de 575 kg. Malheureusement la belle dynamique ne perdura pas au moment d’intégrer le championnat du monde de F1.

Les Aston Martin à moteur avant étaient déjà supplantées par les nouvelles monoplaces à moteur central. La DBR4 ne participa qu’à 4 grands prix en 1959 avec Roy Salvadori et Carroll Shelby avec pour seuls bons résultats deux 6èmes places à Aintree en Angleterre et au circuit du Parc de Monsantoau Portugal.

En 1960 seul Roy Salvadori s’aligna au Grand Prix des Pays Bas mais son mauvais temps aux qualifications et un désaccord avec les organisateurs l’empêchèrent de prendre le départ.

DBR4 de Shelby à Aintree en 1959

Au Grand prix d’Angleterre de la même année à Silverstone Roy Salvadori et Maurice Trintignant s’alignèrent avec la nouvelle DBR5. Basée sur la DBR4, elle était plus petite et plus légère et dotée d’une suspension entièrement indépendante. Sur le plan de la motorisation, des améliorations ont permis d’arriver à la puissance initialement prévue dans le cahier des charges de la DBR4. La N°18 aux mains de Salvadori se qualifiait à la 13ème tandis que la N°19 de Trintignant se classait 21ème. Malgré la qualité indéniable des pilotes la marque accusait un gros retard technologique. Salvadori devait se retirer rapidement de la course suite à une panne de direction alors que son coéquipier ramenait péniblement sa monoplace à une 11ème place à plus de 5 tours du vainqueur Jack Brahbam(Cooper-Climax).

Salvadori et sa DBR5 en course à Silverstone 1960

Malgré l’implication et la motivation de la marque britannique, elle n’arriva jamais à obtenir les mêmes résultats qu’en championnat des voitures de sport. Cela démontrait déjà à l’époque la difficulté à mener de front deux disciplines exigeantes et que la transposition mécanique d’un type de voiture à l’autre n’était pas toujours la bonne recette.

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Article : Jean-François DUBY - Auto Full News
Photos : Service presse Aston Martin
photo1 : Le Mans 1959, en route vers la victoire

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