Retour sur le CER à Spa : Paul Knapfield survole les débats…

Plateau de rois pour le Classic Endurance Racing, à Spa-Francorchamps où quantité (59 engagés) rimait avec qualité : En protos, face à une kyrielle de Lola et Chevron deux et trois litres, GRD, Sauber ou Cheetah, la variété était au rendez-vous dans la gamme Porsche, avec des 906, 910, 908, voire 908/3 et 936, sans oublier quelques raretés : Duckams-Ford –l’une des premières oeuvres de Gordon Murray commanditée par Alain de Cadenet et Chris Craft, en 1972 et engagée, aujourd’hui par Olivier Cazalières, Mirage GR7 de l’éclectique

collectionneur Marc Devis, Mac Laren M1B ou Ferrari 712, témoignages de la regrettée Canam ; Les GT n’étaient pas en reste avec une nuée de Porsche, de la 2,5 ST à la RSR 3L, voire 934 ou 935, pas moins de trois Corvette et quatre BMW M1, une authentique et bien connue Daytona Gr IV, une méchante De Tomaso Pantera et une sublime BMW CSL 3.0 L Luigi, ex- régionale de l’étape, engagée par le team suisse Traber qui élargit encore sa gamme bavaroise…

Le redoutable toboggan des Ardennes avec, une fois n’est pas coutume, une météo clémente ( pour la course du moins ! ), constituait un écrin de choix pour une épreuve qui s’annonçait des plus animées.

En haut de la hiérarchie, le grand favori, Jean-Marc Luco avec sa Porsche 936, une des plus récentes et puissantes voitures du plateau, avait trouvé à qui parler avec l’expérimenté britannique Paul Knapfield et sa brutale –et envoûtante- Ferrari Canam, talonné par l’ultra-performante Lola T296 BDG « Ultramar » de la paire Wilkins-Catlow. Le véloce trio français Caron (Chevron B21), Lafargue (Lola T298) et Quiniou (Lola T280) se tenait en embuscade, suivi par une »figure » de Spa, le très populaire Jean-Michel Martin ( Porsche 934) qui dominait de la tête et des épaules la catégorie GT, grâce à un coup de volant qui n’est plus à vanter et la connaissance de chaque pouce de terrain d’un circuit qu’il écumé durant des dizaines d’années, dans les catégories les plus diverses. Les BMW M1, une fois n’est pas coutume, accusaient quelque peu le coup, reléguées à près de sept secondes…
Chez les plus anciennes, le sympathique John Sheldon éclaboussait le groupe Proto 1 de sa classe, avec sa fidèle Chevron B16 FVC, aussi belle que performante, reléguant le solide David Ferrer et sa Lola T70 spyder à près d’une seconde. Les Porsche menaient le bal en GT1, avec une superbe prestation de Bernard Moreau (911 RSR 2L8), devant le local Stephen Meyers (RSR 3L) ;

Samedi, à 15h00, le départ lancé libérait la meute avec l’assaut de la Ferrari, pas du tout impressionnée par la « jeunette » 936 de JM.Luco qui allait céder la première, un tête à queue lui faisant perdre cinq places. Luco sonnait ensuite la charge pour une remontée éblouissante au second rang… jusqu’à ce que la belle allemande-peut-être trop sollicitée- rende l’âme peu avant la mi-course, laissant le champ libre jusqu’au drapeau à damiers à une Ferrari tournant (enfin) comme une horloge ;

Derrière, Ludovic Caron entamait avec l’équipage britannique Wilkins-Catlow, un duel palpitant pour la deuxième marche du podium. Un duel qui allait se prolonger même après l’arrivée, puisqu’il fallait attendre de longues minutes, la décision du collège des commissaires pour attribuer définitivement le premier accessit aux britanniques.
La catégorie proto 1 voyait la victoire de la Lola T 70 de Ferrer devant les rapides et endurantes Chevron B16 FVC de Gutzwiller et Sheldon qui se consolait avec le record du tour de la catégorie.

En GT 2, la victoire revenait finalement à la M1 de Michael Mc Inerney devant la voiture sœur de l’équipage portugais Espirito Santo/Mello Breyner, la Pantera du suisse Elrich complétant le podium. Chez les GT1, Bernard Moreau (911 2L8 RSR) concluait un week end sans faute avec pôle, meilleur tour et victoire avec un tour d’avance sur son second George Tuma associé au fils du patron sur la très performante 3L RSR de l’équipe Brunn.
Une nouvelle fois, le CER a ravi les spectateurs avec des autos magnifiquement préparées, des pilotes rapides mais n’oubliant pas la convivialité et la bonne humeur qui sont la marque de fabrique de cette série ; Vivement le prochain rendez-vous, à Monza

Texte : François VEDEL - Photos : Photoclassicracing

 

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