
Rallye Maroc Historique #3 : Au chat et à la souris...
Jour 3 : mercredi 30 mai
Au soir de cette troisième journée de course, nous voici presque à mi-rallye. Une journée avec pas mal de bouleversements ;
Nous voici mercredi soir, soit le troisième jour de course qui marque la mi-course. Une journée éprouvante pour les hommes et les machines mais au parc d’assistance d’arrivée sur les rives du lac de Bin El Ouidane, la satisfaction se lisait sur des visages pourtant marqués par l’effort et la fatigue.
Sans doute est-ce le
plaisir d’une journée bien remplie avec un
ordre du jour dédié au plaisir de pilotage
absolu dans des décors absolument
fantastiques, irréels.
La veille au soir, l’arrivée sur Ouarzazate
avait livrée son lot de bouleversements.
Et de taille puisque les soucis rencontrés
par son moteur avaient fait plonger très
loin Grégoire De Mevius au classement. Il
laissait le commandement de l’épreuve à
Eric Chantriaux très à l’aise et très
spectaculaire petite Ford Escort RS 1600
Mk1. Suivait alors Decamps bien revenu
à 2 secondes, Kelders à 6 et un très
véloce Eric Clément à 12 secondes.
L’élève de Philippe Gache est la vraie
bonne sur prise de ce rallye.
CHANTRIAUX TOUJOURS LEADER
La position de tête restait donc très indécise avec quatre voitures en une douzaine de secondes et même une bonne quinzaine de pilotes en 2’30", le temps approximatif perdu lors d’une crevaison dont on est jamais vraiment à l’abri sur ce type de terrain.
Très belle course, donc. Le lendemain mercredi c’est un terrain encore différent qui attendait les équipages, sur les contreforts du Haut Atlas. Des épreuves rapides sur une terre dure, des pistes larges laissant, là aussi le pilotage s’exprimer. La petite Ford de Chantriaux allait-elle résister aux assauts de la puissante Opel de Decamps ou encore à la Ford RS, au moteur plus puissant de Kelders ou même à la Porsche très rapide de Eric Clément ?
Tout le monde avait cette question à l’esprit au départ de "Thirdest", le premier chrono de la journée. D’un souffle, d’un rien, Paul Emile Decamps réalisait un meilleur temps que Chantriaux. Officieusement, le franco-marocain prenait la première place au général. Kelders, lui, était un peu plus loin. Dès lors, le temps d’une paire de spéciales, les deux pilotes jouèrent au jeu du chat et de la souris. Un coup l’un, un coup l’autre ! Le temps de descendre et de traverser un oued à sec (il n’a pas plu depuis un moment dans la région...), de se faufiler dans des gorges bordées de lauriers rose et, dès la seconde épreuves du jour ,"Aït Tamlil", Chantriaux repris le commandement à Decamps.
Voilà une autre épreuve splendide avec sa large descente. A son arrivée très rares étaient ceux qui n’avaient pas le sourire aux lèvres...
DES SOUCIS POUR DECAMPS
Voilà désormais la longue caravane du rallye roulant vers la spéciale de "Demnate". Un sacré juge de paix de 26 km, distant de quelques kilomètres de l’épreuve précédente et sans possibilité d’assistance pour les équipages. Le rallye est aussi une course d’endurance où il faut savoir gérer son effort, être à l’écoute de sa mécanique. Et c’est justement la mécanique qui va venir contrarier la progression de Paul Emile Decamps. Le piston d’un étrier avant de son Opel Manta 400 a choisi de se gripper. Le temps de réparer, de purger et voilà 4 mn de pénalité qui tombent.
Et aussi quelques places de perdues au classement... Mais on connait les ressources de ce pilote qui ne baisse jamais, mais jamais les bras.
NOMBREUSES CASSES...
Decamps ne sera pas le seule du à être
touché. Pour certains, l’affaire est
même plus grave, irrévocable. Dans
"Thirdest" (ES5) c’est Philippe
Wambergue qui jette malheureusement
l’éponge avec sa DS. Dans un premier
temps, il croit à un joint de culasse mais
le mal vient en faite de la pompe à eau.
Le temps d’en trouver une, de réparer
et Philippe a confirmer qu’il sera au
départ, jeudi. Histoire de toujours
enthousiasmer par ses performances
(un 6ème temps la veille, avec 120
ch !).
Puisque l’on parle des Citroën, il
faut évoquer les soucis de Jean-
Jacques Julien. Déjà la veille, des
problème de surchauffe l’avait touché.
Aujourd’hui, ce sera plus grave puisque
son moteur cèdera et rien ne dit qu’il
pourra repartir jeudi. Pour le boss de
l’écurie, Fred Daunat, les choses vont
bien avec une sixième place au général
avec un retard qui peut laisser espérer
beaucoup de choses.
Jean-Luc Marteil,
lui, remontait de la 47ème à la 25ème
place avec sa Visa 1000 Pistes. Gache
se bat toujours avec une pompe à eau
défectueuse, fuyante et un bloc...fendu
!
Plus grave pour les deux 504 V6 de Lethieret-Poulain, dont les
compartiments moteurs prendront feux.
Jacques Cochin va sortir de la route
avec sa Mercedes et prendra beaucoup
de temps à la sortir du trou. Clément
connait des problèmes de suspension
qui vont le ralentir. Le moteur de
Guignard est "out" et contraint ce dernier
à l’abandon.
KELDERS SORT DE LA ROUTE !
Pour d’autres, ce n’est pas la mécanique qui va céder. Généreux dans son pilotage depuis le début de l’épreuve, Christian Kelders va partir à la faute dans la dernière épreuve du jour : "Skatt". Touchée au niveau du train avant, le pilote belge abandonne définitivement. Mais ce soir rien n’est joué et la journée demain risque d’être décisive, notamment avec l’ascension du col de Naour à près de 2500 m.
Petite erreur dans le classement ci dessus : Le sixième du
classement était bien Fred
Daunat avec sa SM, suivi
de JP Manzagol avec sa R5
Turbo, Eric Clément, brillant
huitième, Louis Antonini
neuvième, Patric Borne
dixième et Mondron
onzième. Tout cela étant dû
à la réintégration de Daunat
à sa place légitime...
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www.rallyedumaroc-historique.com
Texte : JBCOM 92 /Alain Bernardet
photos : Fred Chambert, Cathy Dubuisson, F.Haase
photo1 : N°28 A. VANDROMME / Y. RAFFAELLI - PORSCHE 911