Le Mans Classic 2014 : le succès continue !

La 7ème édition de Le Mans Classic (4-6 juillet), organisé conjointement par Peter Auto et l’Automobile Club de l’Ouest, a tenu toutes ses promesses avec une fréquentation toujours en hausse et le cap des 110 000 spectateurs dépassé.

La météo était également au rendez-vous dès le vendredi avec un ciel azur et des températures élevées pour l’ouverture matinale des portes du circuit.

Ainsi le public déjà nombreux profitait pleinement du Village et de ses animations, des nombreuses expositions - Le Mans Heritage Club, Les Grands Carrossiers Français, Les Innovations Technologiques, les nombreux clubs (180 représentants environ 80 marques avec 8000 voitures) et, plus tard dans la soirée, le nouveau cinéma Drive In avec la diffusion de grands classiques du cinéma ‘‘automobile’’sur deux jours : Un Homme et Une Femme, Bullitt, Le Mans et Weekend of a Champion. A 15h00, débutaient les essais de jour, puis de nuit, pour les 450 bolides historiques engagés et les plus de 1000 pilotes venus du monde entier (plus de trente nationalités), dont sept anciens vainqueurs des 24 Heures.

Little Big Mans !

Samedi, des cieux chargés recouvraient la Sarthe, mais accordaient un répit pour le départ de Little Big Mans donné par le Jamaïcain Yohan Blake (second performer de tous les temps sur 100 mètres et partenaire Richard Mille). Que des gagnants pour cette parade et l’occasion pour Alain Figaret - Habilleur Officiel de ces pilotes en herbe âgés de 7 à 12 ans -, aux côtés de Richard Mille et EFG, de récompenser le fair-play et l’esprit d’équipe des jeunes participants. Une fois les bolides miniatures (près de 100) lancés pour leur tour de parade, leurs aînés du plateau 1 des voitures d’Avant-guerre (1923-1939) se préparaient pour le départ officiel de la 7ème édition de Le Mans Classic. Ainsi à 17h00, Sébastien Loeb (nonuple Champion du Monde des Rallyes et partenaire Richard Mille), présent pour la première fois sur l’évènement, abaissait le drapeau tricolore, libérant hommes et machines partant à l’assaut des 13,629 km du circuit des 24 Heures. La course pour les six plateaux couvrant les périodes de 1923 à 1979 était lancée jusqu’au lendemain. La fête dans les paddocks prenait une nouvelle dimension invitant le public à plonger au cœur de cette magistrale rétrospective de la plus grande course d’endurance.

Artcurial Motorcars

Quelques heures plus tôt, les premiers coups de marteau avaient résonné dans l’antre d’Artcurial Motorcars. A la Vente Automobilia entamée à 11 heures, succédait celle réservée aux automobiles à 14 heures.Sous le marteau de Maître Poulain, qui célèbre 45 ans de carrière dont 40 ans de ventes automobiles, la vacation totalisait 13 264 345 euros, dont 13 057 760 euros pour la section consacrée aux voitures de collection. Un record au Mans Classic ! Pendant les 7 heures, 148 lots d’Automobilia et 111 lots de voitures de collection ont été proposés aux enchères. Le plus haut montant se portant sur une Mercedes-Benz 300 SL Roadster (1961) avec Hard Top vendue à 1 115 600 euros. 82 % des lots ont trouvé preneur, un tiers des voitures dépassant les 100 000 euros. Devant une salle comble et enjouée de plus de 2000 personnes, les enchères se sont enflammées sous de multiples applaudissements. Notons parmi eux la participation de 15 % d’américains et 52 % d’européens (hors France) ainsi que la présence de 250 enregistrants sur Artcurial live bid.

Autre temps fort de l’évènement, le très prestigieux Concours Le Mans Heritage Club réunissait 30 châssis, triés sur le volet, ayant tous participé aux 24 Heures du Mans de 1923 à nos jours. Le jury, constitué de nombreux spécialistes du monde de l’automobile, décernait dimanche après-midi les prix suivants.

- 1er de classe 1923-1939 : Bentley Speed 6 ‘‘Old N°1’’ 1929 (Bentley Motors Limited)
- 1er de classe 1949-1957 : Talbot Lago Grand Sport ‘‘Chambas’’ 1948 (M. José Manuel Fernandez)
- 1er de classe 1958-1965 : Osca 1000 1961 (M. Roland d’Ieteren)
- 1er de classe 1966-1971 : Alpine A210 1966 (M. Geoffroy Peter)
- 1er de classe 1972-1981 : Porsche Turbo RSR 1974 (M. Carlos Monteverde)
- 1er de classe 1982-2014 : BMW V12 LMR 1998 (BMW Group France)
- Prix FFVE : Gordini T15 S 1953 (M. Jean-Louis Hamoniaux)
- Prix FIVA : ASA RB Type 613 1300 GT 1966 (M. Lucas Laureys)
- Prix Spécial : Ferrari 250 Testa Rossa 1958 (M. Michael Malone)
- Prix d’Excellence : Rover BRM 1965 (M. Stepfen Laing/Heritage Motor Center)

Le Concours Clubs a récompensé également de nombreux lauréats et décerné les Prix suivants :

- Grand Prix d’Excellence : Club Riley
- 2ème Prix : Club Hotchkiss
- 3ème Prix : Les Amis des Automobiles Michel Hommell
- Prix FIVA : Talbot Owners Club
- Prix FFVE : René Bonnet et Matra Sports
- Prix Spécial (automobiles de plus de 30 ans) : Swallow Doretti Owners Club
- Prix Spécial (automobiles de moins de trente ans) : Club Viper

La 7ème édition du Mans Classic s’est donc achevée dimanche à 17 heures après avoir confirmé son succès et contenté un public fidèle accueilli dans un village d’animations et d’expositions toujours plus complet, diversifié et traité avec le plus grand soin pour plonger les visiteurs dans la magie de l’histoire automobile. La grande proximité des hommes et des machines dans des paddocks accessibles à tous a fait le reste… Rendez-vous en 2016 pour une 8ème édition toujours plus riche !

-> l’évènement en vidéo

Compte-rendu des courses

Redouté samedi, la pluie apparue dans la soirée n’a pas vraiment perturbé les débats. Les départs en épi type « Le Mans » (plateaux 1, 2, 3, 4) ont captivé le public tout comme les affrontements historiques entre les marques prestigieuses que sont Bentley, Ferrari, Ford, Porsche, Aston Martin, Jaguar, BMW, Renault... Au total, les 24 heures de courses ont permis à chacun des six plateaux de prendre la piste à trois reprises.

Plateau 1 (1923 - 1939) - Les Talbot toujours vaillantes

BIRCH-BURNETT

Les Talbot françaises dominent les trois manches réservées aux voitures de l’entre-deux-guerres. A l’issue de la première, le vainqueur de l’édition 2012, Christian Traber, prend une option sur la victoire en devançant son plus proche poursuivant de plus d’une minute. Arrêté inopinément en piste pendant de longues secondes, Michael Birch et son équipier Gareth Burnett perdent un temps précieux qu’ils s’emploient ensuite à rattraper lors des courses disputées dans la nuit puis le dimanche matin… Et ils réussissent finalement à coiffer le leader sur le fil ! Albert Otten sur BMW 328 complète le podium tandis que Ralf Emmerling emporte l’indice de performance au volant de sa Riley Brooklands.

Classement au scratch :
1. BIRCH-BURNETT (TALBOT 105 G052) en 2:19:55.407
2. RRABER (TALBOT LAGO EX-MONOPLACE) à 37"461
3. OTTEN (BMW 328) à 12’17"469

Indice de performance : EMMERLING (RILEY BROOKLANDS)

Plateau 2 (1949 - 1956) - Quadruplé des Jaguar Type C

FINBURGH-NEWALL

Au volant d’une Jaguar Type C, Chris Buncombe régale les spectateurs d’un festival de glissades et de dépassements périlleux dans le trafic. A l’aise de jour comme de nuit, sur piste sèche et détrempée, le champion 2011 de GT4 Cup ne fait qu’une bouchée de ses adversaires lors des deux premières manches… Peut-être en fait-il un peu trop puisqu’après une première alerte intervenue à l’entrée des stands où il évite de justesse une voiture en perdition, le pilote anglais percute un adversaire du côté d’Arnage. Nombre de favoris comme Gavin Pickering (vainqueur en 2012) et Carlos Monteverde, tous deux sur Jaguar Type D, ou encore le duo Mulder-Simon sur Mercedes 300 SL, sont trahis par leurs mécaniques. Un brin opportuniste, l’équipage Finburgh-Newall s’impose sur Jaguar devant deux Austin Healey. La Porsche 356 d’Aga Khan-Prill-Clark gagne l’indice de performance.

Classement au scratch :
1. FINBURGH-NEWALL (JAGUAR TYPE-C) en 2h28’21"478
2. THORNE-BENNETT-BAGGS (AUSTIN HEALEY 100 M) à 1 tour
3. YOUNG (AUSTIN HEALEY 100 S) à 1 tour

Indice de performance : AGA KHAN-PRILL-CLARK

Plateau 3 (1957 - 1961) - Duel Jaguar-Ferrari

PEARSON-HARRIS

Comme c’était le cas à la fin des années 50, les Jaguar et Ferrari se livrent un superbe duel ! La marque anglaise remporte la première bataille grâce à l’équipage Pearson-Harris tandis que sa rivale italienne s’impose dans la deuxième avec Vincent Gaye. Ce dernier s’incline finalement lors de la belle disputée dimanche midi. A l’indice de performance, les petites Lotus Elite et leurs 4 cylindres en ligne de 1 500 cc tirent parfaitement leur épingle du jeu en monopolisant les trois premières places. Lors de la première course, le binôme Dalgush-Wills parvient même à placer une Lotus XI de 1,1 litre à la 2ème place du scratch !

Classement au scratch :
1. PEARSON-HARRIS (JAGUAR TYPE D) en 2h23’21"352
2. GAYE (FERRARI 250 GT BERLINETTA) à 1’23"727
3. LE BLANC (AUSTIN HEALEY 3000) à 4’19"575

Indice de performance :WILLS-CLARK (LOTUS ELITE)

Plateau 4 (1962 - 1965) - Mainmise américaine

HUGENHOLTZ

Les premières gouttes de pluie s’abattent peu avant le départ de la première manche. La noirceur du ciel s’amplifie de surcroit par une baisse de luminosité annonçant l’arrivée prochaine de la nuit. Dans ces conditions de visibilité difficile, David Hart réussi la prouesse de placer sa Ford Shelby Cobra devant la meute des Ford GT40. Alors que le pilote néerlandais semble en mesure de réussir l’exploit d’imposer sa lourde GT à la « régulière », la course est neutralisée en raison d’une longue trainée d’huile laissée dans les Hunaudières par la Ferrari 250 LM de Luis Perez-Companc. La logique est rétablie lors des deuxième et troisième courses dans lesquelles les Ford GT40 réussissent un triplé puis un doublé. C’est finalement celle d’Hans Hugenholtz qui l’emporte au classement général. A noter qu’Hervé Guyomard, grand historien de l’ACO (département patrimoine), remporte l’indice de performance sur une voiture française : la René Bonnet Aerodjet.

Classement au scratch :
1. HUGENHOLTZ (FORD GT 40) en 2h23’19"776
2. LECOURT (SHELBY COBRA) à 5’21"444
3. LAJOURNADE-AUBRY (JAGUAR Type E) à 5’34"265

Indice de performance : GUYOMARD (RENE BONNET AERODJET)

Plateau 5 (1966 - 1971) - La revanche de Lola

David Hart

Disputée sous une pluie intermittente, la première manche est dominée par la Lola T70 de David Hart. Derrière, le spectacle offert est de toute beauté avec des affrontements à tous les niveaux entre des voitures mythiques comme les Porsche 917, Ferrari 312 P, Chevron B16, Matra MS 660 ou Alpine A 220. En revanche, la course de la Ligier JS3 pilotée – entre autres – par Jacques Nicolet s’arrête après cinq tours seulement en raison d’un triangle de suspension cassé. Le scénario de la première course se répète dans les suivantes, David Hart se montrant chaque fois intraitable. Une belle revanche pour l’artisan Lola qui ne s’est jamais imposé aux 24 Heures du Mans malgré six décennies de présence dans la Sarthe.

Plateau 6 (1972 – 1979) - Mirage bat Lola et Porsche d’un souffle !

MAC ALLISTER

Lancée lors d’une éclaircie nocturne, la première course est rapidement neutralisée en raison d’une averse. Les conditions de sécurité n’étant pas suffisantes pour libérer les autos (les plus modernes de l’évènement), la course se poursuit derrière la voiture de sécurité. La première « vraie » confrontation se tient donc aux aurores dominicales sur une piste quasiment sèche. Elle couronne une Lola, celle de Carlos Barbot qui s’impose devant la Ferrari 512 BB LM de Ferrer-Collinot pour une petite seconde seulement ! La troisième course récompense Chris Mac Allister sur une barquette Gulf Mirage qui, par la même occasion, prend le commandement au classement général dans lequel il devance Bardot d’à peine plus de dix secondes ! Deux Porsche 935 suivent à moins d’une minute alors que la Ford Capri de Titford et Reeves gagne l’indice de performance.

Classement au scratch :
1. MAC ALLISTER (GULF MIRAGE) en 2h11’51"189
2. BARBOT (LOLA T280) à 11"938
3. D’IETEREN-LECOU (PORSCHE 935 K3) à 22"053

Indice de performance : TITFORD-REEVES (FORD CAPRI)



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© photos : Julien Mahels - Fotorissima.net (PP), www.photoclassicracing.com (JMB)

 

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