Trois jours durant, le Circuit de Spa-Francorchamps a vu débouler les bolides d’hier et d’avant-hier, pour le plus grand plaisir d’un public une fois encore très nombreux qui s’est délecté de ce vrombissant voyage dans le temps…

Classic Sports Car Club & British HTGT Competition

C’est sous les hallebardes que le départ de la première course de Spa Six Hours 2025 a été donné jeudi en début de soirée ! Si le Luxembourgeois Philippe Vermast avait épaté la galerie en signant le deuxième meilleur temps absolu avec sa Triumph Vitesse, engagée pour la première fois, il allait répéter cette performance en course, évitant les embuches pour terminer derrière la Jaguar E-Type de Steve Osborne, qui a dominé l’épreuve. Si le Britannique s’imposait dans le classement CSCC-Swinging Sixties, Vermast prenait à son compte la catégorie British HTGT Competition. C’est le vainqueur en CSCC-Classic K, le Danois Nicolai Kjaergaard, qui complétait le top 3 final avec sa Lotus Elan.

Changement total d’ambiance pour la Course 2, disputée vendredi en début d’après-midi sous un franc soleil. Pas de quoi décontenancer Steve Osborne, qui imposait une deuxième fois sa Jaguar E-Type devant la TVR de John Wolfe – vainqueur en HTGT - et la Datsun 240 Z de Dean Halsey, qui profitait pleinement du retrait de la Sunbeam Tiger de Steven Pickering. Nouvelle victoire d’une Lotus Elan en CSCC-Classic K, cette fois des œuvres d’Andrew Cahill. Moins de réussite cette fois pour Philippe Vermast, dont la Triumph Vitesse s’immobilisait du côté du Pif-Paf.

Youngtimer Touring Car Challenge

Piste mouillée à humide pour le premier affrontement du YTCC jeudi soir, avec un impressionnant peloton de 73 Youngtimers sur les 7 kilomètres de Spa-Francorchamps. Un cocktail étonnant qui allait voir une TVR Tuscan, celle d’Alex Taylor, prendre l’avantage sur les meilleures voitures des années ’80, avec la Porsche 911 Turbo de Piers James Masarati, la Ford Sierra Cosworth RS500 de Mike Manning et la Porsche 964 RS d’Armand Adriaans. Assez étonnamment, peu de concurrents partaient à la faute, cette première joute se déroulant de façon assez fluide.

Disputée sur une piste sèche, la Course 2 a été nettement moins calme que la première, avec plusieurs neutralisations, et notamment le crash de la TVR Tuscan lauréate la veille, cette fois confiée à James Affleck, dans le deuxième Gauche de Blanchimont ! La lutte pour la gagne a dès lors opposé Miles Masarati sur la Porsche 911 Turbo et la spectaculaire Morgan MMC4 de Felix Haas, les deux pilotes terminant dans cet ordre. Dans la lutte des Ford Sierra pour la plus petite marche du podium général, c’est la version… XR4i d’Ashley Shelswell qui surgissait, coiffant les versions RS Cosworth ! A noter la victoire de Cheng Lim et sa RAM Cobra dans la catégorie Sideways.

Le YTCC entamait le programme de l’ultime journée de Spa Six Hours samedi, avec une épreuve une fois encore spectaculaire, marquée par différents incidents… qui ont profité à une Ford Sierra Cosworth RS500, celle du Britannique Stephen Scott-Dunwoodie, qui confirmait l’extrême variété du palmarès. Il devançait la Morgan MMC4 de Felix Haas et la Porsche 911 Turbo de Piers-James Masarati. D’autres Sierra se mettaient en évidence, avec Michael Schneider 4e sur la version Cosworth, mais aussi Ashley Shelswell sur la XR4i

Historic F3 1000cc European Trophy

Superbe plateau d’une trentaine de Formule 3 à mécanique 1000cc ce week-end à Spa-Francorchamps, avec une Course 1, vendredi matin, qui a vu deux monoplaces construites par des marques moins connues du grand public, l’Alexis Mk17 de Peter De La Roche et la De Sanctis de Charlie Martin, prendre le meilleur sur la Brabham BT21 de Jason Timms. Moins de réussite pour Michael O’Brien, contraint à l’abandon avec sa Titan Mk3 alors qu’il évoluait dans le peloton de tête.

De La Roche s’élançait depuis la pole position samedi pour la Course 2, mais dès le deuxième tour, l’Alexis rencontrait des soucis et regagnait la pitlane. Tout profit pour Charlie Martin et sa De Sanctis, nouveau leader… lui aussi bientôt ralenti par un souci technique. Il n’en fallait pas plus à Ross Drybrough pour imposer sa Merlyn pour sa première venue à Spa-Francorchamps, le Britannique devançant les deux Brabham de Jason Timms et Christoph Widmer, tandis que celle de Richard Trott échouait en 4e position. Le top 4 de cette seconde joute a franchi le drapeau à damier dans un mouchoir de poche, de quoi ravir le nombreux public présent.

Historic Grand Prix Cars Association – Pre-‘66 Grand Prix Cars

Solide grille de 35 voitures de Grand Prix d’avant 1966, avec un mix entre monoplaces à moteur avant et arrière ! Ce sont évidemment les bolides des années ’60 qui se taillaient la part du lion, Tim Child dominant la Course 1 vendredi à la mi-journée au volant d’une Brabham BT3/4 ayant notamment été pilotée par Jack Brabham et Graham Hill, qui a remporté la victoire devant la Cooper T53 de l’Allemand Rudiger Friedrichs – soit la voiture championne du monde en 1960 – et la Lotus 18 ex-Innes Ireland et Dan Gurney du Belge Maxime Castelein. Victoire d’une Maserati 250 F ex-Jean Behra du côté des moteurs avant, des œuvres de John Spiers qui prenait le meilleur sur la Scarab de l’Irlandais Eddie McGuire et l’autre Maserati 250 F de l’Allemand Klaus Lehr.

La bagarre a fait rage lors de la Course 2 disputée samedi en début d’après-midi… mais tout le monde n’en est pas sorti indemne ! C’est ainsi que le peloton de tête perdait successivement Andy Willis (BRM P48) et le vainqueur de la veille Tim Child (Brabham BT3/4), victimes de soucis techniques ! Rudiger Friedrichs (Cooper T53) se propulsait aux commandes mais devait résister jusqu’au bout aux assauts du Hollandais Michel Kuiper (Brabham BT4). L’Allemand tenait bon et remportait la victoire. Un moment pointé au 6e rang, Maxime Castelein remontait en 3e position au volant de sa Lotus 18, ce qui lui permettait de signer un deuxième podium de rang à domicile. Il devançait finalement la Lotus 18/21 de Peter Horsman. Nouvelle victoire de John Spiers et de la Maserati 250 F au classement ‘moteurs avant’, devant la spectaculaire Scarab d’Eddie McGuire et une seconde 250 F, celle de l’Allemand Klaus Lehr.

Historic Championship 65 & 81

La première course longue du week-end était celle réservée à l’Historic Championship 65 & 81 vendredi matin, avec 60 minutes au programme de bolides jusqu’à 1981. C’est le petit Proto Chevron B19 du Belge François Rivaz qui surgissait à mi-parcours, débordant la Ford GT40 de Michael Funke et Luco Sanchez pour décrocher la victoire et faire résonner la Brabançonne sur l’Ardenne ! Aux commandes d’une Porsche 911 RSR, Michael Wittke prenait la troisième place finale. Du côté des voitures des Sixties, l’Elva Mk8 d’Oliver Hartmann prenait pour 11 secondes le meilleur sur la Shelby Cobra 289 de Rudiger Friedrichs. C’est une Ford Mustang qui complétait le top 3, celle du Néerlandais Reinier Van Abbe.

Classic GP – Historic F1 Pre-1966

Peu de F1 pré-1986 étaient de la partie ce week-end à Spa-Francorchamps, de quoi transformer les deux courses courtes en autant de démonstrations mettant en exergue l’Hesketh 308E de Michael Lyons, ex-Ruppert Keagan aux couleurs de Penthouse, l’Ensign N179 de Paul Tattersall, ex-Derek Daly, et la March 761 de John Spiers, ex-Ronnie Peterson. Ce trio de monoplaces permettait au public présent d’entendre raisonner sur Francorchamps le légendaire moteur Ford Cosworth V8…

Royal Automobile Club Woodcote Trophy & Stirling Moss Trophy

Plateau qualitatif à souhait sur le front des Royal Automobile Club Woodcote Trophy et Stirling Moss Trophy réunis, avec des joyaux des années ’50. Partie depuis la pole position, la Lister Costin Chevrolet, confiée à Maxwell Lynn, s’envolait dès l’extinction des feux, pour compter jusqu’à 20 secondes d’avance ! Lorsque la fenêtre de pit-stops s’ouvrait, Frederic Wakeman (Cooper T38) et John Spiers (Lister Knobbly) luttaient pour le gain de la deuxième place. C’était hélas terminé pour la Cooper Monaco d’Andrew Smith, contraint à l’abandon dès le deuxième tour suite à un souci technique. Si Spiers était le dernier à réintégrer la pitlane, la démonstration de la Lister Costin Chevrolet n’allait pas se poursuivre, Andy Wolfe, qui avait relayé Maxwell Lynn, regagnant son box à 20 minutes de l’arrivée, en proie à des ratés moteur ! La voie était dès lors libre pour la Cooper T38 de Chris Ward, qui avait relayé Fred Wakeman, se retrouvant avec une avance de moins de 5 secondes sur Spiers. Un écart qui allait augmenter en vue du drapeau à damier, de quoi permettre à Ward de poursuivre sur sa lancée du Goodwood Revival, tandis que Wakeman faisait résonner l’hymne national américain sur les Ardennes belges ! A une quarantaine de secondes de Spiers, la Lister Knobbly Chevrolet de Stuart Morley et Richard Hudson prenait de justesse le meilleur sur la Lotus XV de Guy Peters et Will Nuthall. Keith Ahlers et ‘Billy’ Bellinger positionnaient leur Lola Mk1 au 4e rang final, juste devant la somptueuse Jaguar D-Type de Paul Pochciol et James Hanson, qui s’imposaient dans le Woodcote Trophy face à une Kieft Bristol de Miles Griffith ayant joué de malchance. Parmi les victimes de fin de course, on pointait également la Lola Mk1 de la famille Giroulle, qui perdait une roue au niveau de la Chicane Bus-Stop.

GT3 Legends

C’est vendredi soir que la Course 1 des GT3 Legends a pris son envol. Si l’Aston Martin V12 Vantage de Graham Davidson s’élançait depuis la pole position, elle subissait assez rapidement la loi de la Nissan GT-R GT3 de Maxwell Lynn… avant que le bolide britannique ex-Oman Racing ne reprenne les devants pour ensuite se ménager un avantage assez confortable. Si la Lamborghini Gallardo LP560 GT3 d’Andrew Jameson et Mike Jordan, ainsi que la McLaren MP4 12C ex-Sébastien Loeb Racing de Christian Albrecht perdaient plusieurs tours en raison de soucis, rien ne semblait devoir perturber Davidson qui filait vers la victoire, tandis que Lynn-Cowens subissaient aussi la loi de Christoph Von Oeynhausen, sur une BMW Z4 GT3 ex-Triple Eight en fin de parcours. Aux commandes d’une Audi R8 LMS GT3, Julian Thomas achevait également la course en force, prenant son tour, et de justesse, le meilleur sur la Nissan GT-R GT3 non sans s’imposer dans la classe GT3 C2, alors que quelques gouttes de pluie s’abattaient sur le circuit dans les derniers instants de la course.

La piste était quasiment sèche samedi sur le temps de midi pour la Course 2. On assistait à une nouvelle domination de l’Aston Martin Vantage V12 #47 de Graham Davidson, qui a mené de bout en bout. Maxwell Lynn a tenté d’offrir une opposition en début de course avec la Nissan GT-R, mais sans réussir cette fois à garder le rythme. On assistait alors à la montée en puissance d’un trio constitué de Julian Thomas (Audi R8 LMS), Christian Albrecht (McLaren MP4 12C ex-Loeb Racing) et Christoph Von Oeynhausen (BMW Z4 GT3 ex-Triple Eight). Au bout des 50 minutes de course, Van Oeynhausen se montrait le plus rapide et terminait deuxième devant la McLaren d’Albrecht et l’Audi de Thomas, qui s’imposait en GT3 C2. Pas de chance par contre pour l’agressive Nissan GT-R GT3 de Lynn-Cowens, contrainte à l’abandon en fin de course. C’est l’Audi R8 LMS GT3 de Vignali qui complétait le top 5 devant la Ferrari 458 de Holme et Jordan.

Alfa Revival Cup

Les Alfa Romeo Giulia 1750 GTAm ont fait la loi lors de la course de 60 minutes de l’Alfa Revival Cup samedi matin. Et ce sont les frangins Daniele et Ambrogio Perfetti qui ont été omniprésents au sommet du classement, flanqués dans un premier temps de Roberto Restelli. Ce dernier perdait pied après le passage par la pitlane, et si Daniele Perfetti semblait filer vers la victoire, une pénalité de 5 secondes pour dépassements des limites de la piste offrait la victoire à son frère Ambrogio ! Restelli complétait le classement, tandis que l’ex-pilote F1 Christian Danner, équipier de Mathias Körber, remontait jusqu’au 5e rang final en quelques tours seulement ! Moins de réussite pour Fabio Babini, équipier de Ben Walter sur la Giulia Sprint GTA #77, contraint de s’immobiliser dans le dernier tour. C’est dès lors Nikolaus Ditting qui s’imposait comme le meilleur utilisateur de Giulia Sprint GTA.

Pre-War Sports Cars

Le nombreux public de Spa Six Hours s’est délecté 40 minutes durant en admirant l’affrontement entre les voitures de sport d’avant-guerre ! Parti depuis la première ligne de la grille, Jonathan Bailey échouait hélas dans le bac à gravier de la Source peu après le départ, ce qui allait l’obliger à se lancer dans une gigantesque remontée au volant de sa Bugatti T35C. Si Gareth Burnett semblait devoir dominer les débats sur l’Alta Sports, il devait renoncer à trois tours de l’arrivée ! C’est dès lors la très racée Alvis Firefly Special de Rudiger Friedrichs et Charlie Martin qui s’isolait aux commandes pour remporter une victoire autoritaire, loin devant la Frazer Nash TT Rep. de Robert et Joshua Beebee et la Riley 12/4 TT Sprite Rep d’Alex Hewitson. La meilleure Bentley était la 3/4 ½ de Clive et James Morley, qui devançait le Belge François Rivaz, vainqueur de sa catégorie au volant d’une Bugatti T44. C’était également le cas de Sue Derbyshire, très populaire avec sa Morgan Super Aero à trois roues !

Spa Six Hours Endurance

Traditionnelle épreuve phare du meeting organisé par Roadbook, les Spa Six Hours Endurance ont été d’une rare intensité ce samedi sur le Circuit de Spa-Francorchamps, avec un nombre très élevé de neutralisations (11 !), chose assez inhabituelle sur la scène de l’historique. Comme attendu, les Ford GT40 ont joué les premiers rôles… mais sans jamais être en mesure de se défaire de la diabolique Ginetta G4R que se partageaient les Danois Palle Birkelund Pedersen, Alexander Weiss et Nicolai Kjaergaard ! Au final, la GT40 #7 de Diogo Ferrao et Martin Stretton n’a pas commis la moindre erreur, l’emportant assez aisément, de quoi permettre au Britannique Stretton de figurer pour la cinquième fois au palmarès de la course ! Derrière la Ginetta, on retrouvait deux autres Ford GT40, la #20 de Michael Funke, Luco Sanchez et Nick Salewsky et la #30 de Nico Verdonck, meilleur pilote belge, Marcus Graf von Oeynhausen et Andy Newall ! Les Lotus Elan 26R ont comme de coutume été redoutables, avec les 5e et 6e places finales pour des pilotes aussi capés que Gordon Shedden, Rory Butcher et Andy Priaulx d’une part, Shaun Lynn, Maxwell Lynn et Andrew Haddon de l’autre. Un résultat que revendiquait également les Belges Olivier Meurens et Raphaël de Borman, avant qu’un joint de culasse n’en décide autrement. Signalons encore la victoire de classe de la Porsche 911 2 litres de Ruben Maes, Enzo Ide et Steven Palette, deux rangs devant la MG B notamment pilotée par Maxime Castelein, Arnold et Harold Herreman, tandis que Serge Libens, Jean-André Collard et Thierry de Latre du Bosqueau s’offraient un podium en Tourisme sur leur Ford Mustang.

Cette édition 2025 des Spa Six Hours Endurance, disputée par des conditions météorologiques très agréables, a pu compter sur la présence d’un large public, les différents parkings du Circuit de Spa-Francorchamps affichant d’ailleurs complet ! Pas de doute, les courses historiques attirent toujours plus de monde…

organisation
Roadbook organisation
Alain DEFALLE & Vincent COLLARD

Texte : Vincent Franssen
Photo : MTSWeb.be / Jean-Marie Biadatti- Photoclassicracing

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