La 4L en tenue de sport !

L’exposition consacrée aux 60 ans de la 4L présentée par Renault Classic lors de la dernière édition d’Epoqu’Auto mettait également en avant des modèles de compétition ou de grand raid.

Pas forcément un domaine où l’on attend le plus cette vénérable populaire qui a plus marqué des générations par son côté utilitaire que sportif. Cependant la 4 L s’illustra plus d’une fois dans des épreuves particulièrement exigeantes mettant en exergue sa robustesse. Afin d’assurer la promotion de son dernier modèle, Renault prenait l’initiative de s’engager en 1962 à la 10ème édition de l’East African Safari. Le véhicule était mécaniquement très proche de la série avec un modeste moteur de 747 cm3 et une boîte à 3 vitesses pour un poids de 580 kg. L’équipage Bernard Consten et Claude Le Guézec (disparu cette année à l’âge de 98 ans) parvenait à rallier l’arrivée à la 41ème place (5ème de leur catégorie) tandis qu’une autre 4L engagée par un équipage local kenyan composé de S. Pritchard et K.W. Hickman finissait à la 45ème place. Le modèle exposé à Epoqu’Auto n’est qu’une réplique mais reste très fidèle à l’original.

En 1965, quatre parisiennes Betty Gérard, Martine Libersart, Eliane Lucotte et Michèle Ray se lancent dans un périple de 40 000 km entre Ushuaïa en Terre de Feu à Anchorage en Alaska avec deux « 4 L ». Durant 4 mois et demi, les quatre femmes et leurs voitures vont affronter divers environnements comme les Rocheuses, les Andes, la Forêt Amazonienne ou encore le Grand Lac Salé de l’Utah. Une fois de plus la robustesse fut au rendez-vous malgré la modeste mécanique. Le modèle exposé est celui de l’équipage Martine Libersart/Betty Gérard et avait reçu le surnom de « Fossette ». Il est conservé dans son état depuis 1965.

Mais la 4 L qui marqua le plus les esprits fut sans nul doute la version « Paris-Dakar » engagée par les Frères Marreau qui s’étaient déjà illustrés en Afrique avec une R12 Gordini lors du record Le Cap-Alger en 1971. Claude et Bernard allaient s’aligner avec une 4L lors de la toute première édition du Paris-Dakar en 1979.

Ils réalisaient l’exploit de finir 5ème au général et 2ème en catégorie auto. Encouragés par ce résultat, les deux frères revenaient en 1980 avec une version profondément remaniée de la 4L. Le moteur était celui d’une R5 Alpine Groupe 2 de 125 ch. Cette puissance passait aux 4 roues à travers une transmission Sinpar. Les freins avant étaient équipés de disques ventilés tandis que les trains avaient été complètement revus avec des triangles inférieurs de R5 Alpine Coupe, des combinés filetés ainsi qu’une paire d’amortisseurs supplémentaires à l’arrière. Mais l’élément le plus emblématique restait cependant la ligne d’échappement qui courait le long de la carrosserie pour finir avec un silencieux ancré sur le toit. Avec un réservoir de 140 litres, l’auto ainsi transformée s’affichait à un poids de 1100 kg. Malgré la forte concurrence des équipages officiels, Claude et Bernard feront parler leur expérience en finissant à une très belle 3ème place. Mais dans le cœur des suiveurs de l’époque, cette atypique et sympathique 4 L occupait la première place.

Texte et photos : JF Duby

Relire ->
Le salon Epoqu’Auto - Lyon 2021 a fait la part belle aux VHC

 

Portfolio