Peugeot : 125 ans de sport automobile (1/3)

Peugeot célèbre cette année les
125 ans de son
investissement en sport
automobile,
l’un des chapitres les plus
denses de l’histoire du constructeur
sochalien. C’est en effet en juin 1895 lors
la course Paris-Bordeaux-Paris,
considérée comme la première course
automobile de l’histoire, qu’une Peugeot
allait récolter ses premiers lauriers. Le
pilote Paul Koechlin (photo1) au volant d’une
Type 7 (moteur de 1.3 litres de 3,7 ch.)
finissait 3ème de la course avant d’être
finalement déclaré vainqueur suite au
déclassement des deux premiers pour
non-conformité. Il avait parcouru les 1178 km de
l’épreuve en 59 heures et 48 minutes.

Georges Boillot sur L76 à Dieppe en 1912

En 1912 et 1913 Georges Boillot
inscrivait son nom au Palmarès du
Grand Prix de l’Automobile Club de France disputé à Dieppe avant de
rééditer cet exploit lors de l’édition 1913
qui se tenait cette fois-ci à Amiens. Il
pilotait la L76, la première voiture au
monde dotée d’un double arbre à
cames en tête et de quatre soupapes
par cylindre
, conçus par Ernest Henry,
un talentueux ingénieur Suisse. Mais
Peugeot allait définitivement marquer
les esprits en s’imposant à 3 reprises à
l’Indy 500. Toujours grâce à la L76, le
français Jules Goux remportait la
prestigieuse course américaine en
1913, devenant ainsi le premier pilote
étranger
à s’imposer avec une vitesse
moyenne de 75,933 mph après 200
tours. (voir vidéo ci dessous)

Jules Goux Indy 500 en 1913

Peugeot allait renouveler l’exploit en
1916
avec l’Anglais Dario Resta sur
une L45 et en 1919 avec l’Américain
Howdy Wilcox. En 1923 apparait la 174S lors du Grand
Prix de France de l’A.C.F. tourisme
 ; la
voiture va s’imposer aux mains d’André
Boillot, le frère de Georges. A cette
occasion, les deux autres voitures
engagées complètent le podium avec la
2ème et la 3ème places. Le succès est
total. L’année suivante, c’est cette fois-ci
Christian Dauvergne qui profite des
performances de la 174S pour inscrire
son nom au palmarès du grand Prix de
l’A.C.F.

Ces succès vont pousser Peugeot en
1926 à aller se confronter pour la
première fois aux 24 heures du Mans
en alignant deux Torpédo 174S équipés
du 4 cylindres de 3,8 litres
. L’équipage
allait prendre rapidement la tête avant
de rencontrer un problème de parebrise.

La 174S enlève les 24 h. de Spa en 1927

L’équipe décidait lors d’un ravitaillement de supprimer cet élément
devenu dangereux et gênant. Le retrait
du pare-brise étant contraire au
règlement, les commissaires ne
tardèrent pas à disqualifier la voiture et
son équipage. L’autre voiture, aux
mains de Louis Wagner et Christian
Dauvergne, s’était retirée quelques
tours plus tôt sur un souci de démarreur.

Les pilotes des 174S eurent l’occasion
de se rattraper quelques mois après,
lors des 24 heures de Spa
, où André
Boillot et Louis Rigal s’imposaient
brillamment sur le dangereux circuit des
Ardennes. Jusqu’en 1937, Peugeot se
fit plus discret en sport automobile avant
qu’un concessionnaire Peugeot nommé
Emile Darl’Mat décide avec le pilote
Charles de Cortanze de s’engager aux
24 h. du Mans
avec une 302 Darl’Mat
Spécial Sport forte de 70 ch. à 4500
Tr./min.

La 302 Darl’Mat de 1937

La voiture avait fait ses preuves
lors d’essais intensifs d’endurance fin
1936 sur le circuit de Montlhéry.

En plus d’être fiable, la 302 Darl’Mat
Spécial Sport s’était également
montrée particulièrement véloce. Trois
voitures se présentaient donc au départ
de la prestigieuse course mancelle de
1937.

Après 24 heures de course, les 302
Darl’Mat franchissaient toutes la ligne
d’arrivée
à la 7ème place pour l’équipage
Jean Pujol/Marcel Contet, la 8ème pour
l’équipage Charles de
Cortanze/Maurice Serre et la 10ème
pour l’équipage Daniel Porthault/Louis
Rigal.

L’armada des 402 Darl’Mat au Mans

Ces résultats plus
qu’encourageants allaient pousser la
petite équipe à s’aligner sur l’édition
1938 mais cette fois au volant d’une 402
construite sur un châssis de 302
Légère.

Une seule des trois voitures engagées
allait franchir la ligne, celle de Charles
de Cortanze et de Marcel Contet.

Avec une très belle 5ème place au
général, la 402 Darl’Mat repartait
surtout du Mans avec la victoire en
catégorie 2 litres. Sur sa lancée,
l’équipe Darl’Mat transforme la 402 en
l’habillant d’une carrosserie profilée pour
franchir la barrière des 200 km/h. sur le
circuit de Montlhéry ; malheureusement
le défi échoua pour un petit kilomètre
par heure. La guerre viendra
définitivement stopper cet élan et clore
le chapitre sportif de Peugeot jusqu’au
début des années 60...

@ suivre...

-> Lire l’épisode 2

Article : Jean-François DUBY - Auto Full News
Photos : Peugeot
photo1 : Paul Koechlin et la Type 7

 

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