Le 7e rallye d’Anjou Roi René : Glorieuse incertitude du sport…

Comme chaque année, l’épreuve d’ouverture du Trophée René Jouan (ces 12-13 mars) a été le théâtre d’une bagarre à couteaux tirés entre spécialistes du genre. Sous un soleil radieux, le suspense a été total jusqu’aux ultimes kilomètres.

Un plateau de qualité

Avec un plateau moins fourni par rapport aux années précédentes, les organisateurs du 7ème rallye d’Anjou Roi René auraient pu faire grise mine. Mais à défaut de quantité, la qualité était au rendez-vous, question prétendants à la victoire. Et bien malin qui aurait pu dire, ce samedi 12 mars au départ de la concession Audi de Beaucouzé, dans quel ordre tous ces habitués des podiums arriveraient 24 heures plus tard, au bout des 420 kilomètres de parcours sur les petites routes angevines.

De fait, les réjouissances commencent par une ZR roulante et à la navigation simple, mais suffisamment longue pour creuser quelques écarts. L’équipage tenant du titre, Philippe et Pascale Quiboeuf (Porsche 911) s’y offrent le premier scratch de la saison, avec seulement 5 points de pénalité. Les Baulois sont talonnés par l’Opel Kadett GTE de Serge Masson et Alain Chapotot. Mais ces derniers doivent décrocher dans la ZR 2 : aux prises avec des soucis de moteur que, fort heureusement, ils solutionnent très vite, ils laissent la place à l’Alpine A110 des champions en titre, Daniel Proust et Christian Lanson, suivie à distance par la Volvo 123 GT d’Antoine et Aurélie Charrière.

Daniel Proust et Christian Lanson

Après une courte pause, la caravane repart pour une nouvelle boucle de 2 ZR qui, cette fois, vont affecter les leaders. Le couple Quiboeuf et les Alpinistes commettent la même erreur à un carrefour, quelques centaines de mètres en trop dans la mauvaise direction et voilà les points de pénalité qui s’abattent ! Opportunistes, les « pigistes » du trophée, Christian Isnard et David Richou, sur leur Alpine A310 bleu ciel, pointent alors le bout de leur nez derrière la Volvo qui s’est installée en tête en réalisant le scratch dans la ZR 4. La suivante, disputée à la tombée de la nuit, maintient les positions et ruine les espoirs de Valérie Rotrou-Bossard et Sabine Guillien, le seul duo féminin du week-end a un peu trop jardiné (110 points). Une revanche au Rallye des Princesses dans quelques semaines ?

Un excellent dîner est servi aux concurrents au Fief de la Thioire, à Juigné sur Loire. Bien se restaurer est essentiel car l’étape de nuit s’annonce taillée pour les costauds.

Christian Isnard et David Richou

Pas moins de 3 ZR au programme pour 86 kilomètres de pièges potentiels. Et pour accentuer le stress et la fatigue des belligérants, le départ se voit décalé de 30 minutes car la voiture ouvreuse de CART Historique est… tombée en panne sur le parcours ! Marie et Grégoire Philip décident de jeter l’éponge : leur petite Mini Cooper n’éclaire pas de façon optimale, et surtout la conductrice lutte contre une grippe tenace depuis de trop longues heures…

Pour tous les autres, la course doit continuer. Un tandem de commissaires remplaçants est envoyé en urgence, avec pour mission de placer dare-dare cellules de chronométrage et repères visuels au bord de la route. Mais lui non plus ne sera pas épargné par la malchance, il se perd sur le parcours ! Conséquence immédiate : l’annulation de la ZR 8, frustrante et libératrice à la fois. Le retour se fait donc en convoi jusqu’au château de Brissac-Quincé, où les concurrents remettent leur feuille de route. La fatigue est palpable et mêlée d’inquiétude quant à ce qui aura été pris en compte. Car il a fallu se cracher dans les mains pour tenir les moyennes imposées, dans ce dédale de routes grasses et glissantes mixées par Henri-Emile Jaconelli. Ceux qui ont réussi à réguler au plus juste, profitant de la puissance de leurs montures, espèrent qu’ils en seront récompensés.

Serge et Catherine Segura

Dimanche au petit matin, le verdict est livré autour du petit déjeuner. Avec seulement 10 points dans leur besace nocturne, Philippe et Pascale Quiboeuf ont réussi leur pari de remonter sur le podium virtuel. Devant eux, un écart à peine plus réduit sépare la Volvo et l’Alpine, désormais à l’avantage de cette dernière. La matinée promet d’être disputée dans les coteaux du Layon !

Mais il est dit que sur ce rallye, la position de leader est la plus inconfortable. Christian Isnard et David Richou l’illustrent immédiatement, ils ratent un CP dans la ZR 9, c’est rarissime dans leur cas mais la punition est immédiate. Ils laissent Antoine et Aurélie Charrière reprendre la tête de l’épreuve. A Rablay-sur-Layon, au seul CH intermédiaire du jour, les tourangeaux se voient bien renouer avec une victoire qui se refuse à eux depuis 2014. Hélas ! Une mauvaise interprétation du roadbook à quelques kilomètres de l’arrivée leur fait prendre plusieurs minutes de retard, assorties de la pénalité maximale ! Déception et colère ne dureront toutefois qu’un temps, balayées par le plaisir de rejoindre l’arrivée, place Leclerc à Angers, sous un soleil toujours éclatant. Et ensuite par celui de profiter d’un somptueux repas avant la remise des prix aux Greniers saint Jean. Stéphane Rossignol, chef d’orchestre impeccable du Lions Club Angers Roi René, peut se féliciter d’avoir porté cette épreuve à un très haut niveau de prestations.

Antoine et Aurélie Charrière

Cette 7ème édition du rallye d’Anjou s’achève donc sur un « bis repetita » de l’année précédente : Philippe et Pascale Quiboeuf y sont couronnés devant Daniel Proust et Christian Lanson. Aucun des deux équipages ne se serait imaginé à pareille fête quelques heures auparavant, mais c’est ça la magie du sport ! Et au vu de leurs prestations de la nuit, dans la partie la plus technique, ce n’est en rien immérité… Christian Isnard et David Richou se consolent en sauvant leur présence sur le podium, Serge et Catherine Segura (Porsche 914) se contentant une fois encore de la « plus mauvaise place ». La Volvo d’Antoine et Aurélie Charrière referme le top 5.

En marge de cette empoignade, une vingtaine d’équipages locaux disputait le rallye en catégorie « Navigation », principalement au volant de véhicules modernes de prestige. Là encore la victoire revient à la firme emblématique de Stuttgart : Bertrand et Anne-Sophie Gagneux (Porsche Cayman S) n’ont laissé aucune chance à leurs adversaires.

Texte : CART Historique
Photos : Henri Auriacombe (photo.flou@orange.fr)

photo1 : 1ers Philippe et Pascale Quiboeuf

-> Revivre les éditions précédentes

 

Documents joints


 Classement Aguerris (PDF - 8.4 kio)

 Classement Navigation (PDF - 9.5 kio)