Hommage à René Bougros (1943-2023)

C’est avec tristesse que nous avons appris le décès du journaliste sportif René Bougros ; Son neveu Jean-François Duby lui rend hommage :

" Qu’il me fut difficile de prendre la plume à l’heure d’écrire cet hommage. Ta fine connaissance de la langue française soulignée par tes nombreux pairs m’oblige au moment de retracer ta vie. Cette vie qui conditionna grandement la mienne. Dès ma plus tendre enfance, tu m’as happé dans ton univers. Aux nombreuses miniatures que tu m’offrais s’ajoutaient des promenades dans des voitures fabuleuses et toujours nouvelles.

Mais ma vie bascula définitivement dans une étourdissante passion lorsque tu m’emmenais avec toi pour la première fois aux journées de presse du Salon de l’automobile de Genève. Je n’étais qu’un enfant de 7 ans. Dès lors, ce sanctuaire mécanique allait devenir mon temple et je n’aspirais plus qu’à une chose, devenir aussi journaliste.

C’est en 1949 qu’allait naître ton amour pour l’automobile. Aux côtés de ton Père, tu assistais à tes premières 24 h. du Mans. Fasciné par la vitesse et les vrombissements des voitures avalant la mythique piste sarthoise, tu attrapais ce jour-là l’incurable virus.

Alors que tu avais 12 ans tu élaborais ton premier magazine baptisé « Grand-Prix ». Tu illustrais alors tes premiers articles en découpant des photos dans la revue anglaise « Motor Autocar » au grand dam de ton père.

A 17 ans tu adhérais à l’Automobile Club d’Aix-en-Provence et parvenait à vendre tes premiers articles au quotidien ‘Le Provençal’. Très vite tes qualités allaient être reconnues par la rédaction qui t’accréditait pour ton premier Grand-Prix de F1 à Monaco en 1964.

Après un retour en Bourgogne tu allais en 1967 faire partie de l’aventure du regretté magazine Scratch avant de rejoindre la revue Echappement. A cette occasion tu relatais les exploits de mon autre oncle Jean-Christian qui deviendra en 1980 champion de France de course de côte. Journaliste à l’ancienne tu maniais avec autant de talent l’écriture que la photo.

Tes clichés, innombrables, dont certains exploités par Adolphe Conrath ravissent encore aujourd’hui de nombreux passionnés. Tu t’étais fait spécialiste des constructeurs sans patente, ce qui t’avait amené à conduire des voitures aussi étranges qu’uniques.

Après t’être fait une place dans le milieu, tu vivais une carrière pleine et entière au profit du « Courrier de Saône et Loire » et moultes autres revues. Ta prose séduisait même des publications japonaises et tu t’amusais de voir tes articles retranscrit en kanji. Dès lors, ta vie fut ponctuée de grands voyages qui te conduiront sur plusieurs continents pour des essais ou des épreuves.

De la Suède à la Chine en passant par le Maroc, tu auras avalé des milliers de kilomètres tout en croisant d’innombrables et belles personnes. Avec l’avènement des épreuves historiques, tu allais vite devenir incontournable pour des publications de qualité, ta mémoire encyclopédique faisait de toi un érudit reconnu. Tu ne manquais d’ailleurs pas une occasion de reprendre quiconque commettait un impair technique ou historique. Venait le temps pour toi de partager ton savoir à travers plusieurs ouvrages dont un consacré à Bugatti, une marque si chère à ton coeur.

Mais tu ne t’es pas contenté d’être le témoin des courses automobiles. Dès les années 60, tu t’es aligné en rallye et en course de côté au volant de Dauphine 1093, d’Abarth, de CG à compresseur, Simca Rallye ou encore de MEP.

A l’heure où tu nous quittes, je ne cesse de recevoir des messages des acteurs de l’automobile, journalistes, pilotes ou historiens. Ces derniers ne tarissent pas d’éloge sur ta personnalité et ta science. Je suis fier d’avoir suivi un peu tes traces même si je n’égalerai jamais ta prose et ton parcours. "

NCR adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches

 

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