Exclusif par Henri Pescarolo : 5 voitures, 5 histoires

Au travers de 5 voitures, revenons sur la carrière de celui qui est sans aucun doute le pilote français le plus complet : Henri Pescarolo. Si sa carrière débuta avec son père en rallye en 1962, il est bien sur l’un de ceux qui fit briller les couleurs de Matra et ce, dès 1965, en Formule3.

La Matra MS11

En 1968, sa carrière prend déjà une dimension internationale en faisant ses débuts en Formule 1 au volant de la Matra MS11 à l’automne au Canada. A l’époque, Matra était engagé officiellement en F1 avec la paire Beltoise/Pescarolo alors qu’une équipe officieuse Matra International menée par Ken Tyrrell avec Stewart/Servoz-Gavin utilisait le même châssis mais équipée d’un V8. Il terminera 9ème du dernier GP de la saison. La voiture vue lors du circuit des Remparts à Angoulême en 2011 est une continuation montée par EPAF.

Henri Pescarolo : " Il s’agit de la première monoplace Matra montée sur une coque de F2 dans laquelle on avait monté le fameux V12 Matra, pour préparer la venue de la vraie F1 Matra V12. J’ai couru deux Grand Prix, Canada et Mexique en 1968, mais elle n’était pas compétitive. ".

 
 

La Matra MS630

Qui dit Pescarolo dit bien sur Le Mans. Avec 33 participations, il est le recordman de l’épreuve. Et en cette même année 1968, alors qu’il en est déjà à sa 3ème participation, il fait équipage avec Johnny Servoz-Gavin à bord d’une Matra MS630 équipée également du fameux V12 Matra alors qu’elle disposait d’un BRM V8 lors de l’édition précédente. En 1968, suite "aux événements", les 24 Heures du Mans ont lieu en septembre. Cette épreuve contribuera à la légende du pilote. En effet, suite à une panne d’essuie-glace, Servoz-Gavin rentre aux stands pour abandonner et alors que Jean-Luc Lagardère en personne vient lui annoncer cette décision, Henri Pescarolo décide de reprendre le volant et de continuer. Il est en 2ème position alors qu’il doit abandonner à seulement 2 heures de l’arrivée suite à l’éclatement d’un pneu qui endommagea gravement la voiture. La légende est en marche....

Henri Pescarolo : " Ici une autre continuation, reconstruite par Jean Paul Humbert. C’est avec une voiture comme celle ci, que l’on a préparé la venue au Mans avec le V12 en 1968. Sur la photo, cette "continuation" est en démonstration dans la course de cote historique du Ballon d’Alsace. "

 
 

La March 711

En 1971, alors toujours pilote de Formule 1, Henri Pescarolo quitte Matra, il est alors recruté par Franck Williams qui engage des March 711 à titre privé. Cette voiture est loin de pouvoir jouer les premiers places faute à un châssis et des suspensions fragile.... et un budget limité.... Cela n’empêchera pas notre pilote de signer une belle 4ème place au Grand Prix de Grande-Bretagne et le record du tour au Grand Prix d’Italie...

Henri Pescarolo : " En quittant Matra, je me suis retrouvé chez Franck Williams. Il ne construisait pas encore ses voitures. Il avait acheté une March 711. Ce n’était pas une mauvaise voiture mais Franck manquait vraiment de moyens. L’ingénieur qui l’avait dessinée, Robin Herd, aimait l’aéronautique, l’aileron avant était une aile de Spitfire en réduction à l’envers. Peu efficace, on roulait souvent sans cet aileron ! "

 

La Matra MS670

1972, Henri Pescarolo revient chez Matra Sport en endurance après une année chez Alfa Romeo. Ce sera le début de 3 années exceptionnelles dans cette discipline. Associé avec Graham Hill sur Matra MS670, il remporte pour la première fois les 24 Heures du Mans après un long duel avec la voiture soeur de Cévert/Ganley. L’année suivante, il démarre la saison en fanfare en remportant les 6 Heures de Vallelunga avant de remporter de nouveau l’épreuve mancelle associé cette fois à Gérard Larrousse au terme d’une belle bagarre avec la Ferrari de Ickx/Redman. Il inscrira encore 3 autres victoires cette année-là (Dijon, Zeltweg et Watkins Glen). Puis ce sera le triplé au Mans avec une 3ème victoire au Mans en 74, toujours avec Larrousse.

Matra remporte le titre de champion du monte des voitures de Sport ces deux années-là et, les objectifs étant atteint, arrêtera son programme en sport automobile à la fin de cette année 74.

Henri Pescarolo : " C’est la meilleure voiture que j’ai jamais conduite : 3 victoires au 24 Heures du Mans et deux titres de champion du Monde. Pas grand chose à dire de plus !!! "

 

La Porsche 962C

S’il remportera encore une quatrième fois les 24 heures du Mans avec une Porsche 956 du Team Joest avec Klaus Ludwig en 1984, il remportera également une autre célèbre épreuve de 24 heures en 1991 : Les 24 Heures de Daytona. Ce sera également avec le Team Joest à bord d’une Porsche 962C. Parti en 7ème position, associé à Franck Jelinki, Hurley Haywood et John Winter, Henri Pescarolo remporte donc ici une autre belle épreuve de 24 heures !


Henri Pescarolo : " C’est avec cette voiture que j’ai gagné les 24 heures de Daytona, chez Joest. C’était de superbes voitures, produites à de nombreux exemplaires. Toutes les meilleures écuries privées en engageaient une ou deux, et il n’était pas rare d’en trouver une douzaine au départ des 24 heures du Mans !!! .

 

Texte : NewsClassicRacing et Henri Pescarolo - © Photos : PhotoClassicRacing - JMBBC - DR

[Un immense merci à Henri Pescarolo pour avoir donné de son temps à NCR ;-)]