Communiqué F3 Classic et Formule Renault

De l’eau, de la stratégie, des surprises.

Depuis trois ans le Val de Vienne n’était plus au programme, il était temps d’y retourner. La suppression d’un pif-paf a allongé la ligne droite. Est-ce mieux ? Pas certain. Si la piste est moins technique elle est plus rapide et on y gagne un beau freinage pour de beaux dépassements. Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est la pluie. Nous nous doutions bien que, en cette saison, il faudrait compter avec elle et nous allons voir qu’elle a largement participé à l’animation des courses. Les pilotes devaient impérativement être stratèges pour s’imposer.

Les forces en présence :
Jamie Brashaw, quatrième du championnat anglais 2009, avait fait 18 heures de route pour nous rejoindre, choisissant la France plutôt que le meeting de Silverstone qui avait lieu ce même week-end mais qui s’annonçait pluvieux… Première stratégie erronée. Il n’empêche qu’il repartait ravi. Pourtant son moteur anémique ne lui avait pas permis de briller. Quelles autres nouveautés ? Deux promus en F3 venant de la FRenault : Delplanque sur l’ancienne voiture de Gache et Matthieu Chateaux sur la RT3 Alfa de papa. Da Rocha engageait sa nouvelle Chevron ex-Remy Fraisse, Honnorat sa Lola vue uniquement à Bresse en 2009 - Andouard la plus belle de toutes les F3Classic de tous les temps : une Dallara 1981 exceptionnelle. Bouveron avait bien transformé sa MK37 débourrée à Charade l’an dernier – Duthé était accueilli au Château ou plus exactement dans le nouveau team Chateaux – Enfin Vincent Savoye revenait aux affaires avec sa RT3 entièrement reconditionnée en vue de Monaco. En tout 20 voitures ce qui, pour une rentrée n’est pas si mal même si nous en espérions plus. Mais Remy avait de lourds soucis de famille, Hoffmann n’avait pas son moteur, Leclerc était victime d’un problème de vision, la coque de Faurie n’était pas terminée, Carini abimait son moteur en essai préalable à Croix… du classique. Enfin le pauvre Dubernet cassait son moteur lors des essais libres et ne pouvait même pas disputer les qualifs..

Essais
Essais importants puisqu’ils devaient déterminer la grille des deux courses. La piste est grasse mais si elle sèche quels seront les pneus les plus adaptés ? Pluie ou slick, voilà le dilemme. Il durera tout le week-end. La plupart des pilotes choisit les pluies. Ceux qui se tiennent mordicus à ce choix prennent les premières lignes. Certains changeront pour des slicks à mi-séance et perdront tout. D’autres resteront figés dans le plus mauvais choix en conservant des slicks comme Vallery Masson. Enfin se retrouvent à la fin de la grille, Savoye, Andouard et Bouveron qui ne participent même pas aux qualifs.

La première ligne est une surprise : superbe pôle de Arbeit qui laisse Klein à presque une seconde. Ces deux là explosent donc devant Dougnac et Dumolié relégués à 2 secondes. Belle entrée en matière, renouvellement des favoris alors qu’on attendait plutôt Cheminot ou Da Rocha voir LVM. Parfait, voilà du sang neuf.

Course 1
Arbeit démarre bien et se maintient en tête une seconde devant l’excellent Klein. Honnorat légèrement poussé dans la cohue du départ fait une figure. Il repart sans bobo mais dernier. Dougnac est troisième à trois secondes à l’amorce du sixième tour. Arbeit freine trop tard au « virage du trop tard » et part au bac. Klein hérite de la tête alors que la menace Dougnac s’estompe progressivement. Six secondes les séparent au dixième passage, puis quinze au treizième. Chateaux qui aligne des tours rapides revient sur la tête et double Dougnac au sixième tour mais il abandonne au huitième. Dommage car il était à ce moment là le plus rapide en piste. Aurait-il établi le contact avec Klein ? Aurait-il pu le passer ? La cause est entendue : Klein gagne facilement. Lemasson abandonne boite cassée. La pluie tombe maintenant très fort. Dans ces conditions piégeuses, le spectacle est ailleurs du coté de L. Vallery-Masson parti douzième qui passe huitième au premier tour. Il commence à descendre ses temps canons et n’arrête pas sa progression. Au huitième tour il est troisième. Il rejoint Dougnac. Leur lutte est musclée. Il attaque à l’intérieur mais il se loupe un peu au freinage du « trop tard ». Les autos se touchent - ce n’est pas bien - mais il passe. Il est deuxième. Quatrième, Da-Rocha qui est harcelé jusqu’à l’antépénultième passage par Honnorat bien revenu. Hélas ce dernier glisse et tape le rail en rattrapant un attardé. La Lola qui doit aller à Monaco est abimée… Andouard, lui aussi bien revenu, en profite pour gagner une place. Grandin s’amuse avec Lambert et mais les devance. Brashaw qui termine septième derrière l’inattendu Cheminot, avait des rapports trop courts aux essais, était finalement trop long en course, et son moteur ne parvenais pas à prendre ses tours. Eynard Machet s’est arrêté et termine à 3 tours comme Bouveron et Duthé sauf que, sauf que pour Duthé c’est tout différent. Il ne s’est pas arrêté, loin de là, il a mis un point d’honneur à terminer sur la piste alors qu’il était chaussé de slicks. Incroyable, il y est parvenu. Tout à la fois balèze et très risqué. Mais puisque ça a marché, bravo.

Course 2
Savoye est au départ mais en dernière ligne car il n’a fait ni les qualifs, ni la course 1. Chateaux et Andouard ne bouclent pas le premier tour pour des broutilles. Lemasson ne peut pas prendre le départ, sa boite cassée durant la course 1 ne fonctionne toujours pas.
Parlons stratégie : La moitié des autos part en slick et l’autre en pluie car de la pré-grille on ne voit pas l’état de la piste. De la cabine du speaker on sait qu’elle est totalement sèche et que la course aura deux phases. C’est exactement ce qui se passe. Les « pluie » avec Dougnac et Dumolié font cinq beaux tours en tête puis s’effondrent. Arbeit perd son capot mais il continue, les pieds au frais. Savoye, en slick, part dernier et il est déjà sixième au premier tour, deuxième au tour 3 et… premier au tour 7. A ce stade il a le record du tour. Ensuite il gère. Dougnac comme Dumolié un peu avant rétrogradent et finissent par s’arrêter aux stands, pneus à la toile. Raté, mauvaise stratégie. L’attention se porte sur Vallery-Masson qui bat le record du tour à chaque passage. Le voici second. Il se rapproche bien de Savoye très serein qui gère parfaitement sa course et ménage sa voiture. Deux secondes les séparent à l’arrivée. Deuxième podium pour Laurent qui vit un beau meeting. Da Rocha les rejoint sur la troisième marche du podium. Quatrième, Arbeit qui a fini par s’habituer à son nez aéré et a retrouvé un second souffle. Klein et Cheminot ont aussi loupé leur choix de pneus. Ils parviennent à franchir le damier mais dans quel état ! Le moteur de Bouveron fume et il stoppe aux stands.

Inside cockpit
« C’était le premier départ arrêté de ma vie ! Impressionnant mais ça c’est bien passé et après baston avec Grandin et Brashaw. Je me suis régalé et même étonné moi-même… » (JC Magne)
« Pas si facile la F3 surtout la boite. Je dois m’habituer. Et puis j’ai failli perdre mon aileron.. » (N. Delplanque)
« Avec son départ et les temps qu’il alignait, Mattieu aurait pu se bagarrer avec la tête. Vraiment rageant cet abandon » (Papa Paul)
« Je suis un con. Mais quelle solidarité ! ils vont tous m’aider à réparer. Michel Grandin a déjà réparti les taches et Patrick Jamin a commandé des pièces » (BH)

Les forces en présence :
Grande première pour la FRenault avec l’arrivée des 1721 Atmo de la période 89 / 94. Comment ces voitures vont-elles se situer par rapport aux FR Turbo. A priori, elles devraient être moins rapides en vitesse de pointe mais leur tenue de route devrait être supérieure. Le but est d’obtenir pour le spectacle et l’intérêt, un plateau homogène sans grands écarts. Pour le classement c’est moins crucial puisque deux classements de groupe seront établis. Les 5 voitures annoncées se réduisent à 3 pour cette épreuve car Huez est privé de course par l’assurance de sa société et Boucherie n’est pas disponible.

L’autre intérêt est le retour aux mannettes de Pargamin, recordman des victoires en FR qui vient se frotter aux p’tits jeunes. Enfin Vallery-Masson profite de l’absence de son père pour s’installer au volant de sa FR Turbo. Chateaux et Delplanque sont eux passés à la F3. François Riaux débute sur la FR du Team Chateaux conduite l’an dernier par Matthieu.

Essais
Fidèle à son habitude, Monnet survole les débats et prend la pôle devant… surprise… Vallery-Masson et Porte à environ une demie seconde et Boizeau. La piste est mouillée. Coster qui n’a pas engrangé une grande expérience est cinquième. La surprise vient de Pargamin, sixième à 4,6 secondes. Juste derrière lui pointe la première 1721 celle de l’expérimenté André Machemy qui totalise 18 saisons de FR, de la Nationale à la Tatuus FR 2000 !

Belleux n’est pas loin mais les 1721 sont distancées. Elles doivent s’accoutumer aux pneus Avon. Les superbes March FR Europe de Bernard et Conception pourtant puissantes sont elles aussi assez loin. Vepierre qui teste une voiture perfectible ferme la marche.

Course 1
Le départ est retardé par un incident dans une course précédente qui a chamboulé l’horaire. Le ciel est clair, la piste sèche mais les nuages menacent. 9 concurrents sont en slicks et on se pose de nouveau la question : va-t-il pleuvoir ? Monnet rate son départ, commande de boite défaillante il ne parvient pas à rentrer la seconde. Vallery-Masson peu habitué à la boite Renault, cafouille et se fait passer. Pargamin en revanche part remarquablement. Dès le premier passage il est déjà devant. Quelques gouttelettes pointent. Tour 2, LVM est deuxième devant Porte. Tour 3, Porte est repassé. Tour 4, c’est LVM qui est en tête suivit de Porte et Pargamin. La pluie est maintenant installée. Des grêlons sont annoncés par des commissaires de piste. Immédiatement le Directeur de course met le drapeau rouge. A ce moment c’est un gros orage avec des rigoles. La course est arrêtée. Le classement officialisé est comme c’est la règle, celui du tour précédent le tour d’arrêt ; Pargamin est donc le vainqueur.

La Direction de course a choisi la sécurité. Nous avons connu trop d’incidents pour ne pas respecter cette décision de bon sens même si elle contrarie ceux qui avaient misé sur les pneus pluie.

Il est tard, le ciel s’obscurcit. Un nouveau départ n’est plus possible. Vite et efficacement les organisateurs du meeting proposent de disputer une nouvelle épreuve le lendemain. Ceci grâce aux dévoués commissaires de piste qui acceptent de ne faire aucune pose dans la journée. Merci à eux ! Nous essayons de joindre tous les concurrents pour leur annoncer la nouvelle vers 21h dès l’officialisation par le collège.

Course 1 bis
Le résultat de cette course sera obtenu en cumulant le résultat de la course 1 et de la course 1bis. Ce système permettant de ne pas passer par perte les performances de la veille.

Cette fois seul Porte choisit les pneus pluie. Les autres sont tous en slicks. And the winner is : Porte. Il ne pleut pas mais la piste reste mouillée et les pneus pluie sont hyper efficaces. Fabrice gagne aisément, esseulé. Pargamin et Vallery-Masson se bagarrent un peu mais Gérard passera toujours la ligne en seconde position. Ils terminent sur le podium dans cet ordre. Monnet est plus loin. Il n’a pu surmonter son handicap de boite. Peu de changements de positions. Bernard sort dans le bac à l’attaque de la ligne droite des stands. Le moteur de Riaux faiblit, puis faiblit encore. François stoppe aux stands puis repart mais rien ne change. Turbo déconnecté ? Belleux finit par prendre le meilleur sur Machemy. Il termine neuvième en ayant bien remonté son retard de la veille. Ces deux là vont, je le sens, se bagarrer toute la saison. Bonne performance du Prince de l’Empire du Milieu, alias Leguay. Abandonnerait-il son royaume pour attaquer le peloton de tête ? Vous le saurez en suivant tous les épisodes de cette saga dans les semaines et les mois qui viennent.

Course 2
La course comme on l’aime, pleine de rebondissements. Cette fois le soleil brille et il se maintient. Tout le monde est en slick, la course est équilibrée.

Monnet part comme en 2009, creuse l’écart comme en 2009 mais nous sommes en 2010. Pargamin le suit et Porte. Président Laurent veut s’amuser. Il est encore mal parti mais il remonte peu à peu. Il passe Porte au tour 7 puis Pargamin au tour 11. Les records du tour tombent dans son escarcelle à chaque passage. L’écart se creuse et les positions paraissent définitivement installées. C’est alors que le rusé Pargamin s’énerve. Très soudainement ses temps s’améliorent. Il reprend le record du tour. Monnet aussi se ressaisit. Mais Pargamin revient sur LVM le passe. Il se rapproche de Monnet dont on pense qu’il ne peut plus être battu car il ne reste que deux tours. Non, l’écart se réduit encore. C’est la fin. Monnet est toujours devant. Il ralentit. Sa voiture vibre. Effet aéro d’une bavette cassée ? Arbre de roue desserré ? Méplat sur un pneu ? A deux virages du but attaque imparable de Pargamin. Les voitures sont cote à cote à un virage du but. Pargamin est à l’intérieur, à lui la bonne ligne, à lui la victoire. Et L. Vallery-Masson est encore sur le podium. Quatre courses dans le week-end, quatre podiums, pas mal non ? Il faudra choisir : F3 ou FRenault. Et s’il visait les deux titres ?

Inside cockpit
« Tu as un peu faibli puis tu es reparti à l’attaque. Dommage car je me rapprochais » (D. Belleux) « Quand j’ai vu que la turbo devant moi était rattrapable, je me suis accroché !° (A. Machemy)
« J’avais un coup à jouer avec mes pluies. Mais la course a été arrêtée. Remarque on aurait été malins si des autos étaient sorties » (JL. Géraud)
« On rigole bien en FR. Hyper correct avec Fabrice ! » (LVM)
« Ça vibrait tellement à la fin que je me demandais ce qui allait lâcher » (JC Monnet)

Remontée MOTUL
Le Challenge de la meilleure remontée MOTUL est attribué à Vincent Savoye parti dernier, arrivé premier.

Prochaine épreuve : Charade, course comptant uniquement pour le Championnat FRenault Classic mais des F3 pourront sans enjeu, compléter la grille en invité.

Communiqué de presse F3 Classic - Formule Renault - Crédit Photo : photoclassicracing.com