Les 2 tours d’horloge : Un Revival comparable à une Odyssée

« Ce qui est important c’est de finir », voilà la phrase de chaque pilote, team-manager ou
mécanicien présent ce week-end. Effectivement, c’était important. Difficile, mais important.

Dans des conditions météorologiques dantesques, avec une pluie battante depuis la tombée du
jour, si tant est qu’on en ait vu la lumière le Samedi, combinée à un brouillard persistant
pendant les deux tiers de la nuit, un Safety-Car qui établit un record du monde du temps passé
en piste (7 h 06 min), des aquaplaning à n’en plus finir, et une visibilité inexistante, ramener la
voiture à bon port tenait de l’Odyssée. Ils l’ont fait, et ils en pleurent.

La victoire revient à l’excellent Team Polybaie et leur fantastique Porsche 911 3.0L RSR n°1 avec à
son bord Bernard Moreau, Miguel Langin et Michel Mitieus.
La Porsche 911 3.0L RSR n°16 de Damien
Kohler, Jean-Marc Merlin, Philippe Giauque et Gérard Larrousse
est deuxième après une course
rondement menée. Sur la troisième marche du podium on retrouve la March 81S du Team Palmyr,
engagée en Sport 2000, avec Philippe Hottinguer, Christophe Kubryk et François Belle qui après une
course très courageuse gagnent une place plus que méritée sur le podium.

La Course de deux heures est remportée par la Cesca Grac n°8 de Franck Metzger et Elie Dubelly
devant les deux Lola T298 de Frédéric Da Rocha et Patrice Lafargue dans cet ordre.

Zeus aurait pu être plus clément. Mais on s’en souviendra. La pluie, le brouillard et la nuit dès 16h
de l’après-midi, obligeaient le Safety-Car à intervenir pendant sept heures au total, sur toute la
durée de la course.
Et c’est un record dans une course 24 heures. Obligeant parfois les pilotes à faire
des relais de 2 heures sous régime de Sécurité. L’ennui était à son paroxysme, bailler au volant
n’aurait pas été de trop, mais survivre était trop important.

La pluie était déjà présente sur la grille de départ. Et elle n’allait plus nous lâcher. Des conditions
météorologiques qui profitent dès le départ à la Porsche n°1 de Bernard Moreau qui s’envole. Bien
suivi néanmoins par l’équilibriste expérimenté Gérard Larrousse au volant de la n°16, préparée
habilement par le Suisse Marc De Siebenthal. Mais impression générale, au bout de trois heures de
course le petit Sport Proto (S2000) la March 81S n°51 de François Belle, est deuxième et tire
habilement son épingle du jeu. Bien aidé par le Team Palmyr habitué des performances et de la
fiabilité en Proto Moderne. Une deuxième place qu’ils n’allaient lâcher que le matin alors que l’aube
approchait pour terminer magnifiquement sur la troisième marche du Podium Scratch.

Derrière ces dominants, les favoris annoncés avaient du mal.
A commencer par les Chevron B16.
La Famille Nicolet au complet venait, sous les couleurs du Oak Racing, pour soulever un trophée,
mais mésaventure sur mésaventure les privait d’une course qu’ils méritaient de disputer. Ayant cassé
leur moteur la veille du départ, les mécaniciens travaillaient toute la nuit pour remettre la voiture à
flots. Elle prenait le départ mais deux tours suffisaient à ruiner les espoirs. Rebelote pour les
mécaniciens qui travaillèrent jusqu’à 22 heures afin de repartir pour le plaisir. Mais la casse d’un
troisième moteur anéanti leur course.


Autre mésaventure, la Chevron B8 n°69, de David Ferrer, Mister John of B, Mauro Pane et Soheil
Ayari, se voyait en panne dès le tour de formation. Plusieurs problèmes électriques handicapaient la
marche d’un équipage favori sur le papier, désespéré pendant la nuit mais incroyablement courageux
et performant. Avec tout ce retard, ils passent sous le damier en Treizième position avec à peine 34
tours de retard sur les vainqueurs, le meilleur tour en course (2’33’103) et la troisième place en SP1.
Chapeau.

Autre mésaventure, celle de la Chevron B16 n°2 de Michel Quiniou, déjà vainqueur de cette épreuve.
Associé à sa fille, Corentine, et à Olivier Cazalières, ils interrompaient une marche forcée difficile
depuis le début de course quand la « purée de pois » était trop insupportable, pour reprendre le
matin alors que les conditions étaient plus plaisantes. Ils finissent vingt-septième.

La catégorie SP1 est remportée par les Frères Scemama, Yves, Michel et Philippe, associés au Corse
Jean-Jacques Paoletti, sur leur Chevron B16 rouge n°65. Ils devancent l’Elva Mk8 n°4 et la Chevron
B8 n°69.
Cette catégorie aurait pu être remportée par l’Elva n°5 qui, ayant vu son moteur re-fabriqué dans la
nuit de vendredi à samedi par le Team Meca Moteur, partie du fond de grille, menant la catégorie
durant le brouillard, a vu sa domination anéantie à la levée du jour sur accident dans les « S » de la
Verrerie. Unique accident à déplorer ce week-end.

Le Groupe 3 était le foyer d’un débat très intéressant. Trois voitures en particulier se partageaient le
gâteau, suite à l’abandon prématuré de l’équipage Perrier, Bouvet, Perrier Thierry et Vaissière sur la
Porsche n°417.
Ces trois vaillantes étaient toutes sous la coupe du LD Racing, Nourry Compétition, GCR. Trois
Porsche 911 3.0L RS.
Au bout de trois heures de course, la n°10 de Bachelier, Barthe, Vincenot et Pellerzi était en tête
devant la n°15 et la 14 qui avait du mal dans les profondeurs du classement.
A 6 heures de course, la n°15 du LDR / Nourry Compétition, tournait comme une horloge, avec
Patrice Chapon, Eric Mouez et leurs coéquipiers Sénégalais, venus spécialement pour cette course
mythique, Kamil Rahal et Nagy Kabaz. Ces deux derniers, habitués aux chaleurs de Dakar, ne furent
pas déçus des torrents qui s’abattirent sur eux pendant la nuit.

La nuit justement, très bien gérée, et le matin parfait, menait la voiture à la cinquième place du
général, et à la première de la catégorie, devant la n°10, et leur camarades de la n°14 Salam,
Clairay, Nury et Benoist qui perdaient leur deuxième place lors du dernier relais.

La bataille des GTS11, catégorie qui concerne principalement les 911 2.0L, était accrochée jusqu’à la
dernière demi-heure. Roulant côte à côte pendant les deux tours d’horloge, la n°19 des Suisse
Gemperle, Bucher, Weber et Palacios se voyait perdre l’avantage dans la dernière demi-heure de
course au profit de la n°25 de Depagneux, Arezina, Kriknoff et Cohen. Le podium des GTS est
complété par la Porsche 914/6 n°28 de Pierre-Alain France, Stéphane Gutzwiller, Guillaume et Yvan
Mahé. Une voiture qui finit dix-neuvième au général.

En Groupe 4, outre les deux premières positions glanées par les deux Porsche 3.0L RSR présentes sur
le podium Scratch, la troisième place était disputée longtemps entre la 3.0L RSR n°7 de Bayers,
Martin, Michel et Denis Fruleux, devant jusqu’au quatrième quart de course avant de se refaire
passer par la belle Datsun Nissan 240 Z n°57 de Trivier, Haustraete et des frères Miroux, Tristan et
Benjamin.

La performance de la TVR Griffith 200 Series n°11 du Team V de V tient du miracle. Le moteur V8
Ford tout neuf, sortant de chez Sodemo, des nouveaux freins à disque à l’arrière, qui remplaçaient
les tambours d’origine, le comportement remarquable de la voiture sous la pluie et un travail
mécanique exceptionnel amenaient l’auto sixième dans le dernier quart de course. Après les relais
successif de Guillaume Maillard, d’Eric et Guillaume Van de Vyver, Philippe Burel voyait
malheureusement, les goujons de la roue arrière gauche céder au milieu de l’avant-dernier relais.

La quatrième vitesse devenait la seule option pour les trois dernières heures de course (ce qui
n’empêchait pas Guillaume Van de Vyver de descendre en 2’43’’922), et les pneumatiques tenaient
largement le choc. Pour une voiture qui n’alignait pas trente minutes sans panne il y a à peine trois
semaines, c’est magnifique.

Ils finissent premiers des Saloon Car, devant la BMW n°44 héroïque de Sarah Ferrer (pour sa première
course), Cyrus Ayari, Guillaume Collinot et « Sibel », et la Porsche n°31 des habitués, Caszalot,
Rueda, Dulon et Peyraud.

La TVR termine également deuxième des engagés en Période F (avant 1965), derrière l’Elva Mk8 n°4
de Guanzini, Alloend-Bessand, Tissandier et Brandela. Cette dernière, après un début poussif a eu
une deuxième partie de course superbe en remontant un handicap de 6 tours. Troisième de ce
classement l’équipage de la Porsche 911 n°25.

La mère courage de la soirée fût sans nul doute la Crossle n°58 de Doquin, Kuehn, Scultore et Fort.
Résistante à une somme de problèmes, elle ne termine qu’à quatre tours de la Chevron B8 n°69.

Le Père Courage, lui, n’aura pas eu de chance. Yves Courage, qui s’occupait de la Chevron B60 n°27
de Jean Legras, associé à Debrie, Craff, Guillaume, aura beaucoup trop bu la tasse, mais l’arrivée est
rejointe ! Exploit pour ce S2000 qui fait partie de ces automobiles programmées, à la base, pour les
courses rapides.

La déception du week-end est à mettre à l’actif de l’Alpine M63B n°61 de Gérard Besson, Marc
Peccolo, Francis Dougnac et Daniel Dumolie qui ne fera pas les deux dernières heures de course…
Enfin, une fois de plus sa grâce nous a épatés !

Pour les exploits, nous retiendrons la Mini n°24 du Gamma GT qui fait un très beau début de course
avec Lucien Guitteny au volant, et qui terminera, avec les soucis du matin, vingt-sixième derrière
l’étonnante Vauxhall Magnum n°3. Cette belle auto avait vu son moteur être changé après les
qualifications, et percé vers 8 heures du matin. Qu’importe, le dernier tour dura longtemps pour
cette Anglaise qui ralliait l’arrivée avec panache !

Dans le même boxe, l’Alfa Roméo GTAm n°83 de Paul et Maurizion Giglio, associé à Denis Cartelle et
Stéphane D’Huart, finissait deuxième du Groupe 2 derrière les anciens : Sébastien et Christian
Morales, Philippe Nozière et Lionel Deslandes qui, après avoir connu chaque édition des 2 Tours
d’Horloge, peut se targuer d’avoir, à chaque fois, rallié l’arrivée.

La course est donc brillamment remportée par la Porsche n°1 du Team Polybaie de Bernard Moreau,
Miguel Langin et Michel Mitieus
. La deuxième place revient à la Porsche n°16 de Damien Kohler,
Philippe Giauque, Jean-Marc Merlin et le légendaire Gérard Larrousse.

Le Team Palmyr, à travers les
héroïques Philippe Hottinguer, Christophe Kubryck et François Belle, termine sur le podium de sa
première course de 24 heures avec la petite March 81 S engagée en S2000.Heureux, qui comme
Ulysse, ont fait un long voyage… 20 ans, c’est long.

A l’année Prochaine !

Voir le classement des 2 Tours d’Horloge

Texte : VdeV
© Photo : Hugues Laroche et V de V Sports

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