CARRERA PANAMERICANA : LE GANG DES MERCEDES 300 SL PREND LE COMMANDEMENT DE SA CATEGORIE

Superbe journée pour les deux équipages des Mercedes 300 SL, ce dimanche entre Puebla et Queretaro, ville qui se trouve sur un plateau à 1800 mètres d’altitude et se situe à 220 km de la capitale Mexico City.

Queretaro ayant en outre la particularité d’être, le centre du Mexique.

L’ensemble du Team HK est encore monté sur le podium à l’issue de la troisième étape de cette Carrera Panamericana 2010… et dans le même ordre :

Philippe Vandromme et Frédéric Vivier (n°215) en 3ème position de la catégorie Sport Mayor et Pierre de Thoisy et Daniel Rivard (n°214) en seconde position.

Si Pierre et Daniel ont fait un bond de huit places durant cette étape (passant de la 36ème à la 28ème position au général), c’était la soupe à la grimace dans l’autre Mercedes puisque Philippe et Fred apprenaient qu’une pénalité de cinq minutes leur avait été infligée, les faisant reculer de la 48ème à la 68ème place, alors qu’ils étaient certains d’avoir réalisé de très bons temps pendant la journée.

Cette troisième étape, longue de 630 km reliant Puebla à Queretaro, comptait à nouveau neuf spéciales. Elle allait donc être celle de la revanche pour les deux compères de la 215, et celle de la remontée pour Pierre et Daniel…

Une troisième étape encore très différente des précédentes, avec des spéciales très sinueuses dans des forêts ressemblant à celles du notre Massif Central, des spéciales très rapide sur …Autoroute où encore une dernière sur le circuit de course automobile de Queretaro, dans une zone désertique très aride…

Les concurrents, et surtout leurs moteurs hoquetant seront montés ce dimanche jusqu’à… 3500 mètres d’altitude !!!

Dur, dur pour les mécaniques comme pour les organismes et ce d’autant plus, qu’il faisait comme les jours précédents une chaleur écrasante et suffocante…

Une Carrera Panamericana qui réserve toujours son plein de surprises aux passionnés que nous sommes !

Une course vraiment unique au Monde pour les étrangers, à commencer par les Français.

Et donc pour les néophytes que forme l’équipage, Philippe Vandromme et Frédéric Vivier.

Un petit peu d’énervement, lors du départ très matinal de cette étape de la Carrera Panamericana, puisque Philippe et Frédéric apprennent quelques minutes avant le départ que leur résultat est altéré par une pénalité de cinq minutes que Frédéric est bien décidé à aller contester après l’arrivée à Queretaro…

Une lettre de réclamation a été déposée officiellement. Verdict du jury des commissaires sportifs ?

Dans 24 heures. Donc ce lundi

Du côté des bonnes choses, il faut avouer que le 215 est toujours en course, virtuellement à peu près à la 35ème position, et surtout en seconde position de la catégorie puisque celui qui était en tête a abandonné aujourd’hui dimanche.

La journée s’était très bien passée, marquée encore par de nombreux accidents et quelques spéciales annulées en conséquence, mais c’est l’épreuve sur circuit qui aura ruiné les efforts de perfection de toute une journée.

Frédéric Vivier raconte lui-même la mésaventure :

« Cette spéciale sur circuit est la première du genre que nous rencontrons. Alors qu’une vingtaine d’autos sont déjà en train de courir, le principe est d’entrer sur le circuit au signal, de compter soi-même six tours, de passer à gauche de plots dans une ligne droite et de rentrer aux stands… Facile à raconter à froid, mais dans l’habitacle, c’est une autre paire de manche ! Bref je me suis emmêlé les pinceaux et nous avons parcouru cinq tours au lieu de six… avec évidemment une future pénalité à la clef… Mea Culpa, mais, à ma décharge, c’est une règle un peu spéciale et l’appliquer après 11 heures de course est une difficulté supplémentaire ! »

Et Philippe Vandromme de renchérir :

« Je suis en train de réfléchir au gage que je vais lui donner ! C’est dommage de perdre des minutes de cette façon, mais sur les 3500 km, ce sera encore une broutille… Je suis surtout déçu de ne pas avoir pu finir mon tour de manège ! »

Nous ajouterons tout de même qu’il en est ainsi pour tous les concurrents !!!!

Et que Fred probablement usé et fatigué et par la dureté de la course et par l’altitude et par le cagnard, a des circonstances atténuantes.

Les équipages Mexicains étant en grande majorité et habitués à ces conditions difficiles.

La variété des paysages et des spéciales n’aura pas échappé à l’équipage de la Mercedes 300 SL n°215…

A Philippe de raconter :

« Si vous avez vu le film Fast and Furious, vous avez compris, à quoi ressemblait la première spéciale de la journée… Je n’avais jamais vu ça ! En gros, la ligne de départ était sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute toujours ouverte au public et il fallait, en utilisant cette bande d’arrêt d’urgence, aller le plus vite possible sur 11 km… »

Du grand n’importe quoi !

Et l’ami Vandromme d’enquiller :

« Je dois avouer que nous n’avons pas pris tous les risques, car nous avons estimé que c’était trop dangereux… Nous avons d’ailleurs eu raison car les résultats ne compteront pas… Ensuite, nous avons eu droit à de très belles spéciales de montagne, sinueuses par la première fois, où la Mercedes était très à son aise… A près de 3000 mètres d’altitude, dans de magnifiques forêts de pins, la route était humide et très piégeuse… Nombreux sont les concurrents que nous avons retrouvés dans le bas côté… Il y a eu tant d’accidents que l’une des spéciales a été simplement annulée ! »

En ce dimanche, il y avait du monde au bord des routes, et les villages qui nous ont accueillis étaient à nouveau comme les journées précédentes, en ébullition !

Notre périple s’est arrêté à Queretaro, très jolie ville coloniale.

Là, une fois ce plus effervescence totale et pour les pilotes séance de signatures d’autographes à la pelle.

Pour les européens, peu habitués à un tel spectacle et à une telle ferveur, nous ressentons intensément l’immense chaleur du peuple mexicain.

Nous sommes tous quand même vraiment très fatigués le soir venu, mais le plaisir de repartir le lendemain suffit à oublier nos dos fourbus !

L’avancée de Pierre de Thoisy et Daniel Rivard vers le sommet ralentie par quelques ratées du moteur et beaucoup de prudence…

Pierre de Thoisy et Daniel Rivart continuent leur douce remontée vers les hauteurs du classement, au gré de leurs bonnes performances et des abandons nombreux de concurrents bien trop optimistes…

Daniel Rivard nous confie cependant avec beaucoup d’humilité que Pierre « en garde sous le pied » car il prend en compte l’inexpérience relative de son copilote :

« Même si je ne commets maintenant que peu d’erreurs d’annonce de notes, Pierre a pris l’habitude durant les deux premières étapes, de garder une réserve de sécurité au cas où… Je le sens bien mais je préfère ça, que rouler à tombeau ouvert avec un écervelé… Il faut beaucoup de sang froid et de retenue pour remporter cette course d’endurance extrême et Pierre est un modèle du genre ! »

A Pierre de Thoisy de raconter cette journée :

« Cette troisième étape s’est très bien passée, avec de bons passages en spéciale et, à mon avis, un excellent temps sur le circuit où j’ai tout donné... Nous sommes toujours un peu handicapés par quelques ratatouilles moteur qui nous empêchent de profiter au maximum du potentiel de la voiture. Tout se passe néanmoins très bien. La preuve, nous sommes toujours là et désormais en tête de notre catégorie ! »

Toujours aussi populaire de ville étape en ville étape, celui qui est le pilote le plus capé avec ses sept victoires, enchaine :

« Je trouve qu’il y a de plus en plus d’abandons car les leaders, quand ils ne sortent pas de la route, jouent à une course à la puissance telle que ce sont ensuite leurs transmissions qui cassent comme du verre. Notre Mercedes 300 SL est raisonnablement puissante et surtout très fiable. C’est ce choix de la raison qui devrait nous emmener loin ! Certains oublient qu’il s’agit de l’une des plus difficiles courses d’endurance, avec une semaine durant et en haute altitude sous une chaleur infernale, plus de dix heures par jour, presque à fond, sur des routes défoncées et je le répète en altitude. C’est très dur pour tout le monde ! »

Néanmoins depuis le temps qu’il participe à cette Panaméricaine, Pierre sait ou il va :

« Notre objectif reste toujours la victoire de la catégorie, avec une place au général dans les quinze premiers… »

Sinon, les deux équipages belges croisés sont eux aussi tout sourires.

Qu’il s’agisse de la paire Marc Devis-Christofer Voegelin et leur magnifique Studebacker jaune canari, num 111.

Ou de leurs compatriotes, Stephan Meyers – Albert de Mey qui roulent eux avec l’ancienne voiture de Pierre de Thoisy.

La Studebacker bleue, num 116. Complètement identique en déco avec celle qu’arborait le pilote Français, lors de sa victoire à son volant, en 2005

Un mot encore pour parler de notre rencontre avec une ‘’ légende ‘’ de la CARRERA PANAMERICANA : Miguel Angel Fraga.

Un pilote trois fois ‘’ Campeonatos ‘’ au début des années 50.

Lequel nous a déclaré :

« C’est formidable que la CARRERA existe toujours avec toutes ces lois qui interdisent TOUT. Bravo à l’organisateur et à nos dirigeants de poursuivre cette extraordinaire compétition qui est très certainement l’une des dernières grandes aventures automobiles au monde ave le rallye Dakar »

Texte : Gilles Gaignault - Photos : Thomas Frey –Hocke Fischer – Antoine Vandomme

Rappel : L’itinéraire de la Carrera Panamericana
Courue depuis 1951 du sud au nord sur les routes montagneuses d’un pays au relief tourmenté, la Carrera Panamericana offre cette année à ses 120 équipages engagés une grande diversité de spéciales durant sept jours et 3500 km : Courses de côte, spéciales droites de vitesse, spéciales de rallye et même un passage sur un circuit de compétition... il fauT du sang froid et savoir adapter son pilotage aux conditions changeantes !
Si les températures sont estivales en plaine et en montagne jusqu’à 32°, elles ne dépassent pas les 5°C le soir en altitude...
Encore un paramètre à prendre en compte