30e Nuit provençale - la dernière

Le staff de Phocéa Productions, derrière Michel Vignal, son emblématique chef d’orchestre, avait décidé depuis longtemps d’écrire le mot FIN à l’issue de la 30ème édition de la saga des Nuits Provençales. Pour raison les difficultés de plus en plus drastiques à organiser ce type de manifestations. Nous ne reviendrons pas sur ce débat.
De toute évidence ce dernier épisode, en forme d’épilogue, se devait d’être exceptionnel.
Il le fut...

Alors que les vérifications administratives se déroulaient sur la terrasse de la salle polyvalente, les techniques occupaient la pinède du Centre de Loisir de la Garenne, à Peynier (13).
Une cinquantaine de voitures, originaires de 9 départements différents, dont certains très éloignés (74, 25, 34, 06), ainsi que l’Alpine A110 de Michel De Groote, venue de Belgique (photo1), toutes dans des états proches du neuf, étaient contrôlées, alors que de nombreux spectateurs étaient venus les admirer.
Un large panel d’anciennes sportives ou de sages berlines, rappelait aux visiteurs qu’il fut un temps où la standardisation n’avait pas encore aseptisé la production automobile.
Des Berlinettes Alpine, des Porsche, des Mini Cooper, des R5 Turbo, des Golf GTI, des 205 GTI, côtoyaient des autos plus rares comme l’Alfa Romeo Giulietta Sprint de 1962, la Ford Fiesta Groupe 2, la Volvo 142S, la Triumph TR8, la Lancia Integrale, la R21 Turbo, l’Audi 80 Quattro, et aussi 5 Panhard ; une 24BT de 1967, une CD de 1964, et... la famille Long : Gilbert (86ans) le grand-père, sur une DB le Mans, le fils, également sur une DB le Mans, et le petit-fils,sur une troisième DB le Mans.

Avant le briefing des pilotes, Michel Vignal instrumentait une petite cérémonie bien sympathique ; la remise de trophées à quatre personnes : Josiane Bonanséa, Daniel Mélin, Franck Narbonne et Yann Romillat, qui étaient déjà engagés dans la première édition de la Nuit Provençale, le 5 Mars 1994.
Étaient aussi récompensés Robert Alessandri pour l’ensemble de son œuvre depuis les tout débuts de Phocéa Productions, le médecin André Mailloux et Sylvain Metton, son co-pilote dans la voiture « sécurité ». Venaient enfin les remerciements à Romain Mounier, l’adjoint aux Sportys et Culture de la mairie de Peynier, et à Gilbert Riboulet le maire de Moissac-Bellevue.

17 heures venaient de sonner au clocher de Peynier lorsque les participants à cette « dernière » se retrouvaient devant la mairie, pour prendre le départ réel de la 30ème Nuit Provençale, devant plusieurs élus municipaux et des Peynierens enchantés par cette animation insolite.

La première étape prenait la direction de la Sainte Victoire, pour dévier vers Pourrières et attaquer la route de Puits-de-Rians, bien connue des amateurs de sport automobile. Suivait une autre ancienne spéciale de rallye : Ginasservis. L’itinéraire passait ensuite par Gréoux-les-Bains, Quinson, Montmeyan et enfin Moissac-Bellevue, où un premier arrêt, dans la magnifique salle polyvalente du domaine de la Combe, permettait aux pilotes de se restaurer grâce au superbe buffet concocté par Franck d’Aléo. Pendant ce temps les mécaniques pouvaient reprendre haleine.

Après ces agapes bienvenues, émaillées d’anecdotes fusant de toutes parts, et alors que la pluie, présente par intermittence depuis le départ de Peynier, redoublait, la deuxième étape était lancée.

Première difficulté ; la traversée de Tourtour, malgré un road-book très précis. Mais le passage sous un petit porche a dû paraître trop improbable. Après être passé par les faubourgs de Draguignan, le tracé de la course de côte d’Ampus était au programme, avant de rejoindre Comps-sur-Artuby.
Bien entendu, arrivé là, on devine aisément que l’on va franchir la très belle et très ludique route des Gorges du Verdon. ,
Mais pas question de faire du tourisme. Les éléments étaient déchainés, et comme on dit en Provence, il « tombait une brave chavanne ».
Sans parler du brouillard qui s’était invité, juste pour pimenter encore un peu une balade déjà bien corsée.
La suite, d’Aiguines à Moissac-Bellevue, était presque une « galéjade », après l’épreuve de la Corniche Sublime.

Le second arrêt sur le site de la Combe, toujours sous uns pluie battante, était synonyme, pour les gourmands, de pâtisseries et de cafés, encore agrémentés d’histoires plus ou moins exagérées, dans lesquelles les noms Tourtour et Verdon revenaient sans cesse.

La troisième et dernière étape aurait pu être de tout repos. Mais non... les organisateurs avaient prévenu ; la dernière Nuit Provençale serait costaud jusqu’au dernier kilomètre.
Aups, Cotignac, Carcès, Cabasse, Carnoules, la Roquebrussane, la célèbre spéciale Mazaugues-les Glacières, puis Nans-les-Pins et, après Saint Zacharie, le Pas-de-la-Couelle, et enfin Trets et Peynier.
Cafés, thés et viennoiseries attendaient, à l’abri dans la salle polyvalente de la Garenne.

Fatigués mais heureux comme des rescapés de l’Apocalypse, tous les participants se succédaient pour remercier les organisateurs d’avoir réussi à mettre sur pied une telle manifestation, dans une ambiance des plus conviviales.

Les yeux rougis, pas seulement par la fatigue, les bénévoles de Phocéa Productions pouvaient fièrement dire adieu à leur iconique Nuit Provençale.

Mais il reste les montées historiques de Ceyreste, du Col Saint Jean et du Mont Ventoux, la Ronde des Alpilles ; un « rallye-légende, la journée roulage sur le Circuit du Grand Sambuc et les expositions statiques d’Eyguières.
Et peut-être des surprises pour 2025...

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Organisation : PHOCEA PRODUCTIONS - Michel VIGNAL

Texte : Alain Amalberti
Photos : Alain Amalberti / André Gonzales

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