Le Circuit d’Albi sera-t-il sacrifié ?

Haut lieu historique de compétitions nationales et internationales, le circuit d’Albi, dont la grande famille
des sports mécaniques s’accorde à dire qu’il est une référence incontournable en France, vit sous la
menace d’une fermeture administrative.

Explications en cinq questions / réponses.

Que risque-t-il de se passer le 12 juillet dans le Tarn ?

L’histoire de l’autodrome d’Albi commencée en 1962
pourrait brusquement s’arrêter sans autre forme de
procès, par simple décision de fermeture administrative.
Malgré la construction d’un mur anti-bruit en décembre
2020
et une émergence sonore relativement faible qui ne
concerne désormais que deux habitations sur les 44
riverains qui s’étaient constitués en association (ARAS).
Sous couvert de santé publique, les plus jusqu’auboutistes
cherchent à faire cesser l’activité du circuit alors
que plusieurs événements nationaux sont inscrits au
calendrier générant des retombées substantielles pour le
territoire. Or, nous pouvons l’affirmer, le circuit d’Albi a
réussi à se conformer à l’arrêté ministériel
d’homologation, pourtant le plus restrictif de France.

Comment en est-on arrivé là ?

Le « décret anti-bruit » pris en catimini au coeur de l’été 2017
s’appliquerait désormais aux circuits alors que le texte vise
explicitement les activités impliquant la diffusion de sons
amplifiés. Les véhicules roulant dans l’enceinte du circuit ne
devraient être concernés de quelque manière que ce soit.
Pourtant, la loi autorise le préfet ou le maire à procéder à une
fermeture administrative sans qu’il y ait besoin d’une décision
de justice
, pourtant attendue d’ici la fin de l’année. Le 13 avril,
la Préfète du Tarn a conforté l’autorité du maire du Séquestre
qui, au titre de ses pouvoirs de Police, peut décider de stopper
l’activité du circuit.

Le Maire du Séquestre a ainsi mis en
demeure le circuit de cesser tout dépassement d’émergence
sonore, aussi minime soit-elle, sous trois mois, soit le 12 juillet.

Quels efforts ont été fournis par DS EVENTS pour adapter l’activité du circuit ?

Depuis que DS EVENTS a obtenu la délégation de service public
(DSP) pour l’exploitation du circuit d’Albi en 2015, les normes
ont changé trois fois entraînant d’énormes restrictions et
contraintes dont une réduction de 80 journées de roulage par an,
le week-end. Le Circuit a demandé deux études auprès du
bureau CONSEIL POLYEXPERT ENVIRONNEMENT portant sur
l’impact acoustique et environnemental de l’activité du circuit
afin d’évaluer les solutions appropriées à mettre en oeuvre.
Le rapport sur l’évolution sonore montre une diminution entre
2020 et 2019 de 25 à 30 % des émergences hors compétition, le
nombre d’évènements sonores supérieurs à 65 dB est de 35
occurrences en 2019, contre 17, en 2020. Les émergences
sonores supérieures à 20 dB (c’est-à-dire le bruit que fait le
circuit en plus du bruit normal) sont également en baisse hors
compétition (13 occurrences en 2019 contre 2 en 2020).
Malgré d’importants travaux dont la construction d’un mur antibruit
achevé en décembre 2020 et un investissement de plus de
800.000 €
réalisé par la société depuis 2015 pour remettre un
bien public en parfait état de marche qui reviendra, à terme, à la
mairie d’Albi et donc aux albigeois, deux maisons situées près
du virage nord demeurent exposées à des émergences sonores
de plus de 5 décibels. Les autres riverains constitués en
association (ARAS) ne sont pas, ou peu, exposés à ces
dépassements d’émergences sonores grâce notamment à une
butte de 5000 m2 de terre.
40 de ces riverains n’ont donc « pas d’intérêt à agir » au sens
légal du terme !

Pourtant, une condamnation à verser une amende et des
dommages et intérêts à la Mairie du Séquestre et à l’ARAS, a
été prononcée en première instance par le tribunal de Police
d’Albi avant même l’achèvement du mur. DS EVENTS a fait
appel
et l’affaire sera audiencée par la cour d’appel de
Toulouse en novembre 2021.

Les décibels de la discorde…

Il a été imposé par les autorités, préfecture et agence régionale
de santé (ARS) de repositionner les capteurs bruit en 2 points
très défavorables
, dont un placé à 35 m seulement de la piste.
En résumé, pour un seul capteur concernant deux habitations
devant lesquelles un mur a pourtant été édifié sur 180 m de long
et 4 m de haut, Monsieur POUJADE le Maire de la commune du
Séquestre, soutenu par la préfète du Tarn, Madame FERRIER,
est en mesure de fermer un circuit qui est résolument tourné vers
l’avenir et qui saura accueillir les enjeux de demain.

Le circuit, en tant qu’outil au service des entreprises, est un
équipement de grande qualité, vecteur de dynamisme important
pour l’économie de l’albigeois,
il demeure un des piliers de la
vie évènementielle, touristique et sportive.
Est-ce imaginable de penser que les élus nationaux et locaux ne
sauront donc pas s’accorder sur un futur dans lequel chacun
peut trouver à s’inscrire durablement ?
La question est posée, sous le regard de nombre d’électeurs, de
tous les circuits de France, de passionnés, de constructeurs
automobiles. Tous ces regards seront attentivement fixés sur la
Mairie du Séquestre et la Préfecture du Tarn dans les jours à
venir.

Pourquoi la cessation brutale de l’activité du Circuit d’Albi serait un non-sens pour l’économie locale ?

Le Circuit d’Albi est un pôle économique d’attraction majeur
pour le territoire. Avec l’organisation de plusieurs événements
dont des championnats de France, il génère une fréquentation
totale de 90 000 visiteurs par an
. Les retombées économiques
directes et indirectes sont estimées à neuf millions d’euros. Un
tissu associatif de 900 membres avec quatre associations
résidentes (Asa auto, Motoclub, Médecins, Bénévoles), donnant
tout son sens à la délégation de service public consentie par la
Ville, bénéficie de ce pôle d’animation.
Venus en renfort de l’Association de soutien du circuit, plus de
44360 personnes ont signé une pétition déposée sur
« change.org » pour sauver le circuit d’Albi.
L’activité loisir du circuit assure l’entretien, le développement et
la mise aux normes du complexe, et ce sans subvention. Deux
entreprises locales à la pointe des nouvelles mobilités
décarbonées ont passé une convention avec l’exploitant du
circuit DS EVENTS pour utiliser les pistes dans le cadre de leurs
essais à des tarifs garantissant leur compétitivité internationale.
 SAFRA spécialisée dans la fabrication et la commercialisation
d’une gamme de bus électriques et hydrogènes, sous la marque
Businova.
 EVEER’HY’PÔLE, fondée en 2009, pionnière en France à
opérer une station-service à Hydrogène. La société fournit
aujourd’hui services, assistance et moyens aux porteurs de
projets oeuvrant dans les domaines de la mobilité hydrogène.

La mairie d’Albi, propriétaire du circuit et délégant à DS
EVENTS son exploitation, a approuvé en conseil municipal, le 15
juin dernier, la création d’une SEM pour porter la constitution
d’un Centre europeéen des nouvelles mobilités qui donne de
nouvelles perspectives de développement à cet équipement. Ce
projet s’articule autour de trois axes majeurs qui répondent
précisément aux attentes de l’E ?tat et de l’Europe :
 L’accueil des essais routiers pour permettre aux constructeurs
de véhicules décarbonés de réaliser les essais et d’être
accompagnés vers les certifications.
 La formation des professionnels et futurs professionnels aux
métiers nouveaux de ces nouvelles mobilités, et notamment la
filière hydrogène.
 L’accompagnement de tous les constructeurs français ou
étrangers qui veulent créer des installations fixes de
production ou de distribution d’hydrogène

Une sortie de crise est-elle envisageable ?

La transition active et tangible entamée par DS EVENTS devrait
être prise en compte par les autorités locales, en responsabilités.
La mise en demeure de la mairie du Séquestre de cesser toute
activité, il y a deux mois, met clairement en danger le circuit
d’Albi
qui assume tous les engagements financiers,
investissements techniques et entretien du site.
C’est un outil essentiel sans lequel le futur pôle d’excellence de
mobilité lourde décarbonée
(poids lourd, bus…)ne peut exister.
Se passer de cet avenir du circuit d’Albi porté par la Mairie
d’Albi et soutenu par le département et la Région serait
incompréhensible.
Les responsables de DS EVENTS ont décidé depuis plusieurs
semaines de ne plus prendre de nouvelles réservations et ont
déprogrammé des événements ; le mois de juillet se limitant
donc aux journées dont la déprogrammation n’a pu être
possible.
Ils s’engagent, à restreindre drastiquement le cadre des activités
pour permettre que survive la compétition automobile et que,
s’écrive, dans un avenir prochain, une nouvelle histoire du
circuit qui a toujours su s’adapter aux développements des
technologies.

Il est souhaitable dans un pays qui sort progressivement de la
crise économique liée à la pandémie que les autorités agissent
dans un esprit de conciliation en préservant les dizaines
d’emplois directs et induits par le circuit et les millions d’euros
de retombées économiques pour le territoire dont ils ont la
responsabilité.

www.circuit-albi.fr

-> La pétition est disponible sur https://bit.ly/AlbiHelp