Zoom sur : Alexandre Iacovleff, le peintre des croisières Citroën

Peintre des croisières Citroën, Iacovleff (1887-1938) était d’origine russe. La ville des Sables d’Olonne va lui rendre hommage du 01 décembre 2012 au 10 mars 2013

Alexandre Iacovleff

Faisons tout d’abord un arrêt "historique" sur ces croisières

A la fin de la première guerre mondiale, André Citroën nouveau venu dans la construction automobile, lance une petite voiture bon marché, le modèle A. Un ingénieur français, Adolphe Kégresse, chassé par la révolution de Russie où il dirigeait les garages automobiles du Tsar rentre avec dans ses cartons un brevet d’autochenille qu’il soumet à Citroën.

Celui-ci voit tout de suite le parti publicitaire qu’il peut retirer de ces drôles de machines.

Après des essais sur la Dune du Pyla à Arcachon, dans la neige des Alpes et sur les pistes du Sahara Algérien, Citroën lance cinq véhicules chenillés vers le Niger.

C’est ainsi que la première liaison automobile transsaharienne de Tougourt à Tombouctou aller et retour est réalisée dans l’hiver 1922-1923 sous les ordres de G.M. Haardt et de L. Audouin-Dubreuil.

Mais Citroën et Haardt voient plus grand et le 28 octobre 1924 c’est le départ de la « Mission Centre Afrique ». Huit autochenilles vont relier Colomb-Béchar à Madagascar.

Ce formidable raid qui dure presque un an est plus connu sous le nom de « La Croisière Noire ». La Mission emmène en plus des mécaniciens, un cinéaste Léon Poirier et son opérateur, un peintre Alexandre Yacovleff, des scientifiques...

La moisson de documents ethnographiques est énorme. Au retour, des expositions sont organisées et le film après une première à l’Opéra de Paris fait le tour du monde.

Puis c’est la « Mission Centre Asie, » plus connue sous le nom de « Croisière Jaune » 1931-1932.

Son but était de relier les territoires sous mandat français du Moyen Orient (Liban et Syrie) à ceux d’Extrême Orient (Indochine et Tonkin).

Le trajet initial devait partir de Beyrouth, rallier Pékin en passant au nord de l’Himalaya en territoire soviétique et revenir par la Birmanie,l’Inde et la Perse. Mais l’URSS ferme ses frontières trois mois avant la date du départ.

Les sept grosses voitures c6, étudiées et construites pour le raid, ne pourront passer à travers l’Himalaya. En deux mois André Citroën fait construire sept autres voitures plus légères, des P19 équipées de moteurs C4F, destinées à tenter le passage des Pamir en suivant les pistes muletières empruntées par les caravanes.

Le Groupe Pamir attaque la montagne de Shrinagar avec deux véhicules, le Scarabée d’Or, la voiture de Haardt et le Croissant d’Argent, celle d’Audoin-Dubreuil.

Les deux autochenilles abandonnent à Gilgit après des cols à 4.200 m et sont laissées sur place. Haardt et ses compagnons continuent à cheval et rejoignent 1.000 kilomètres plus loin le Groupe Chine qui est à Ouroumtsi dans le Sing Kiang, prisonnier du Maréchal King, un rebelle au pouvoir central. Enfin réunis, les membres de la Mission Centre-Asie rejoignent Pékin le 12 février 1932. La Mission embarque pour gagner l’Indochine par la mer et G.M. Haardt meurt le 16 mars à l’escale de Hong-Kong. André Citroën décide le retour anticipé en France de la Croisière Jaune. Le 4 avril 1932, la Mission embarque sur le Félix Roussel et ramène le corps de son chef.

Texte et photos "historique" : Eric Deschamps - www.croisieres-citroen.com

Exposition : Alexandre Iacovleff

Avec la Croisière noire en 1924 il traverse le Sahara, le Niger, le Tchad et le Congo pour arriver à Madagascar. En 1931, la Croisière jaune le conduit de la Perse à la Chine.

Sensible à tout ce qu’il voyait, il a dessiné d’une façon sobre et probe les divers types ethniques rencontrés, accumulant une documentation anthropologique de grande valeur.

De ces épopées, Iacovleff rapporte un nombre considérable de dessins, surtout des portraits des membres de l’équipée et des nombreux visages croisés, mais aussi quelques magnifiques paysages venus d’ailleurs.

Cette exposition revêt un caractère exceptionnel, dans la mesure où il s’agit de la première exposition, on
peut dire Européenne, consacrée à l’œuvre de IACOVLEFF sur les deux Croisières en un même lieu

depuis le décès de l’artiste en 1938.

Elle est proposée grâce au concours de la compagnie Alain GUENANT SA, en partenariat avec les musées de Cholet et de La Roche-sur-Yon.

MUSEE DE L’ABBAYE SAINTE-CROIX VILLE DES SABLES D’OLONNE
Rue de Verdun – 85100 Les Sables d’Olonne
du 01 décembre 2012 au 10 mars 2013
www.lemasc.fr