13e Tour de Corse Historique#1 : Que la fête commence !

Deux jours de vérifications auront été nécessaires devant le nombre impressionnant d’engagés. Et ce mardi aura vu aussi le déroulement d’une courte première étape...nocturne. de quoi établir une première hiérarchie surprenante...

On ne peut pas dire que depuis deux jours,
le ciel ait été du coté des concurrents. Il
fallait bien viser pour passer entre les
gouttes d’orage
faisant vite monter le
niveau de l’eau place Paoli. Mais cela n’a
jamais vraiment altérer la bonne humeur
ambiante.
Il n’y a guère que sur les hauteurs d’Ile-
Rousse, au coeur de l’équipe Bolla, où les
mines s’allongent. Depuis la veille, Jean-
Luc Bolla
est penché sous le capot de
l’Opel Ascona 400 Conrero flambant
neuve. Dans un premier temps, Alain
Oreille
trouve que l’accélérateur ne
revient pas très bien. "On lève le pied
mais le moteur continu à faire avancer la
voiture ! Ensuite, je trouve que le moteur
ne pousse pas, mais vraiment pas. On a
l’impression qu’il force." Injection,
allumage, tout est passé en revue sur le
moteur mais rien n’y fera en en début de
soirée, le Conrero tout neuf rend l’âme,
définitivement.
Alain et Sylvie Oreille ne
prendront pas le départ de ce Tour de
Corse Historique qui après le forfait de
Philippe Gache perd une nouvelle tête de
série. Voilà qui est regrettable car avec
cette météo incertaine, les routes
inévitablement salies par les derniers
orages, tout était réuni pour qu’Alain et
son Opel anime le rallye.

Sinon, pendant deux jours, Ile-Rousse
nous a proposé un spectacle chamarré
de très grande qualité. Les unes après les
autres, les voitures se livraient aux mains
des commissaires techniques. Les voitures
étaient inspectées avec une grande
rigueur et minutie, surtout les éléments de
sécurité. Puis chacun allait sagement
rejoindre le parc fermé au niveau du
port, le seul endroit à Ile-Rousse capable
d’accueillir 250 voitures
. Et encore, à la
vue de l’embouteillage.

Deux remarques s’imposent au terme des
vérifications : l’étape prévue de nuit nous
fait redécouvrir des voitures de rallye
arborant fièrement leur batterie de
phares additionnels.
Comme à l’époque
car de nos jours dans les rallyes
modernes, les WRC ont perdu ces
éléments contribuant à l’agressivité
naturelle d’une mécanique de rallye. En
second, au risque de se répéter, on est
de plus en plus surpris par la qualité des
préparations.

En VHC, on devenait
habitué de ce travail de grande qualité
sur de vraies voitures de course. Par
contre, ce n’était pas toujours la réalité
avec les voitures en VHRS. Désormais,
l’équilibre est rétabli et si d’aventure vous vous trouvez sur le parcours, un conseil : attendez
le passage de nos amis norvégiens
. Vous vous
régalerez de la présentation, du soucis du détail de
leur Volvo, Porsche, VW ou autre Datsun 240 Z.
Absolument splendides ! Et félicitez ces "vikings" de
leur présence. Leur déplacement représente déjà
entre 2500 et 3000 km de route pour venir de
Norvège. Bravo et merci à eux…

JC. Andruet, un extra-terrestre ?

Il est 18h30 précise lorsque le maire d’Ile-Rousse
accompagné de Jacques Cheinisse lâche la voiture
arborant le N°1.

Il s’agit de Jean-Claude Andruet
qui file sans attendre sur les hauteurs de la ville où
l’attendent les deux premières épreuves. Si l’on
parle de Jean-Claude, c’est qu’il a mis son
expérience des rallyes nocturnes et tout son talent
pour d’emblée imposer un rythme endiablé. On
taira son âge qui a dépassé les sept décennies
depuis un moment mais ce qu’a fait Jean-Claude ce
soir est tout bonnement stupéfiant. Il suffisait d’être
sur le bord de la route pour mesurer la pleine
attaque du pilote parisien et que son classement au
terme de cette première courte étape ne doit rien
au hasard ou à la chance. Dès le premier
hectomètre chronométré, il a pris le pouvoir,
reléguant son suivant immédiat, Erik Comas sur sa
Lancia Stratos, à près de quatre secondes
sur les
huit kilomètres de la spéciale. Suivent ensuite
Valliccioni que tout le monde présentait très brillant
à Ile-Rousse, puis le très jeune Jérémy Toedtli, déjà
très brillant l’an passé et qui semble bien décidé à
récidiver cette année. Toujours est-il qu’en ce début
de rallye, il a pris aisément l’ascendant sur Gérald,
son père et ex-champion de Suisse des rallyes et
sixième de l’ES1.

Le jeune pilote suisse est talonné
par Gérard Morière, cinquième sur sa Porsche 911.
Suit enfin la première Alpine A110, cette de Jean-
Charles Rédélé
troisième l’an passé et qui d’emblée
se positionne avec les têtes de série beaucoup plus
musclées. La première victime notoire est John Of
Be qui sur sa Ferrari a rencontré des problèmes de
coupure moteur. Dans un virage, quand la
puissance est revenue brutalement, il n’a pu éviter
d’aller abimer l’avant de sa voiture.
Lors de la seconde ES, afin de mieux affirmer sa
position de leader, Andruet refait le scratch et
relègue encore Comas à près de quatre secondes.

Par rapport à la première ES, on retrouve
quasiment la même hiérarchie dans cette épreuve.
Deux petits nouveaux néanmoins dans le top 10
avec Christophe Vaison sur sqa petite Samba et
Antoine Vandromme sur sa 911 Groupe 3, c’est à
dire très proche de la série. Antoine s’était fait
remarquer au Maroc en terminant troisième au
général. Il démontre là que ce n’était pas un coup
de chance…

Rendez-vous demain si vous le voulez bien, au
terme d’une étape se déroulant intégralement dans
le Cap Corse. Une nouveauté de plus dans ce Tour
2013.

LE CLASSEMENT PROVISOIRE…

1 : ANDRUET/BICHE (Porsche 911) - 2 : COMAS/VESPERINI (Lancia Stratos) à 7"6 - 3 : VALLICCIONI/CARDI (Renault 5 Turbo) à 16"6 - 4 :
J.TOEDLI/CIOCCA (Ford Escort RS) à 27"5 - 5 : MORIÈRE/GABELLA (Porsche 911) à 28"0- 6 : VAISON/DUFOUR (Talbot Samba Gr.B) à 38"1 -
7 : RÉDÉLÉ/DESSEIX (Alpine A110) à 42"5- 8 : A.VANDROMME/RAFFAELLI (Porsche 911) à 45"0- 9 : G.TOEDLI/MUSCH (Ford Escort RS) à
46"4 - 10 : JM.MANZAGOL/PATRONE (Renault 5 Turbo) à47"3 - ....
-> Les résultats en direct


Texte : JBCOM 92 /ALAIN BERNARDET
photos : Organisation

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