Un Bianchi Rally 2012 plein de surprises !

Le centre de Couvin, les petites routes environnantes et les campagnes de Viroinval ont résonné au son des moteurs durant ce weekend des 9 et 10 juin.

Cette fois, le Bianchi n’était pas réservé aux voitures anciennes. En effet, à la demande du RACB, le Bianchi 2012 intégrait une manche du Championnat Critérium. Les trois plateaux rencontraient donc des objectifs différents : le scratch pour les Critérium et des moyennes de 50 et 80 km/h pour les plateaux Regularity Classic et Legend.

Avant-dernière épreuve du championnat Critérium, le Bianchi réservait aux concurrents, tant en « moderne » qu’en Historique, des spéciales très rapides et sinueuses, caractérisées par des revêtements changeant et offrant peu d’adhérence. Pour parachever le tableau des difficultés techniques, les violentes averses tombées la veille du départ rendaient les premières spéciales de la course particulièrement piégeuses. Si le sol s’asséchait lors des boucles suivantes, l’adhérence était précarisée par la boue extraite des cordes et répandue sur la chaussée.
Malgré un ciel nuageux et menaçant, faisant craindre la pluie à certains concurrents, la météo restait plutôt clémente tout au long de l’épreuve.

Bianchi Historic Rally 2012


Regularity Legend

Les premières encablures de la course apportaient déjà une très mauvaise nouvelle en vue de la lutte pour la victoire : le retrait de Daniel Reuter. Alors qu’il nous confiait, quelques minutes avant le départ : « Voici deux ans que nous abandonnons suite à des problème mécaniques. J’espère que cette fois la malchance nous épargnera. » La boîte de vitesse de la Porsche 914/6 refusait tout service. Une Énième déception pour Daniel et son redoutable copilote Robert Vandervorst, taillés pour ce type d’épreuve.

Delhez/Gully-2eLegend


Peu après, c’est un autre équipage liégeois, André Lausberg et Laurent Joassin, qui devait raccrocher le casque. Après avoir court-circuité une boucle suite à des problèmes d’alimentation d’essence, ils tentaient de réparer et repartir en Super Rallye. « On a plus rien à gagner…mais on va pouvoir s’amuser et s’arrêter quand on en aura assez », rigolaient-ils. La séance de mécanique était vaine et les deux comparses devaient abandonner définitivement.

Les premiers tronçons de régularité, à 80 km/h de moyenne, mettaient en évidence l’équipage Durbecq-Burniat sur une spectaculaire BMW M3. « Nous avons rencontré des problèmes de freins à l’arrière, mais tout semble rentrer dans l’ordre. Je profite beaucoup de l’expérience de mon super copilote », souriait Julien Durbecq, quelques spéciales seulement avant de jeter le gant pour un jeu excessif dans le train avant de la bavaroise.
Durbecq hors course, la voie était toute tracée pour Johnny Delhez et Eddy Gully. Réguliers, ils minimisaient les pénalités avant de voir fondre sur leur spectaculaire Ford Escort MK2, la Toyota Corolla de Franck Becker. Associé à Guy Thiry, il prenait l’avantage sur le fordiste Delhez et le conservait jusqu’à l’arrivée. « C’est un résultat fantastique pour nous. Il ne faut pas oublier que ce Bianchi n’est que mon troisième rallye ! » Delhez et Gully étaient visiblement déçus de s’être fait coiffer au poteau pour un écart de 3 points seulement (sept dixièmes lorsque l’on prend en compte le coefficient d’âge)…

Voiture ouvreuse, la H00


A la troisième position, on retrouvait le bien connu Jean-Pierre Vandewauwer. « Je ne suis pas habitué à ce genre d’exercice de régularité pure. J’éprouve quelques difficultés à trouver le rythme et une bonne harmonie avec mon copilote. Eric (Marnette) n’est pas suffisamment expérimenté pour briller lorsqu’il faut réguler avec beaucoup de précision. » expliquait Jean-Pierre. Ils terminent néanmoins troisièmes à 14 points de Delhez.
Patrick Deblauwe et Christophe Houbben prenaient bien du plaisir sur les routes rapides et sinueuses du Bianchi. Sans prendre de risques, ils parvenaient à accrocher la quatrième place au classement Legend. Deblauwe s’enthousiasmait : « C’est un résultat inespéré. Nous avons roulé sagement, sans jamais prendre de risque. Et quelle chance de pouvoir participer à ce genre d’épreuves au volant d’une Porsche ! »
Raymond Horgnies et Christophe Hayez payaient toute la journée les pots cassés d’une erreur de copilotage en début d’épreuve. L’expérimenté copilote rigolait : « J’ai commis une erreur. Mais je suis un novice, je dois encore apprendre… » Ils étaient néanmoins stupéfaits de se voir griller la priorité par la Porsche de Deblauwe.

Deblauwe/Houbben- 4e Legend

Ces cinq équipages, se tenaient en une quarantaine de points, loin devant Alain Threis qui tirait parti du potentiel de la Toyota Corolla pour s’adjuger la sixième position. Il devançait l’équipage Opel De Pauw-Legros, trop peu rompu à l’exercice de la régularité, ainsi que la Porsche d’Albert et Hoeymakers, ralentie en début de course par un navigateur mal réveillé.
Malheureusement, la toujours spectaculaire Volvo des frères Glaude connaissait son lot d’ennuis mécaniques et la septième place acquise en début de course s’envolait rapidement.
On notera également les abandons de l’Opel Kadett de Loris de Sordi (arbre de roue), de la Toyota du toujours souriant René Duval, ainsi que celui de la performante VW Coxinelle du sympathique Denis Gravy.
Malgré un contact avec de la végétation, véritablement préjudiciable à l’esthétique de sa Toyota Corolla, Christian Paquet rejoindra l’arrivée, à une modeste 14ème position.


Podium Legend :

1 53 BECKER Franck /THIRY Guy (photo1)
2 33 DELHEZ Johnny /GULLY EDDY
3 37 VANDEWAUVER Jean/MARNETTE Eric
-> Tout le classement

Regularity Classic

En catégorie Classic, on attendait une lutte de haut vol entre quelques équipages de renom. Malheureusement, les premières heures de la course n’apportaient pas la lutte tant espérée.

Crucifix/Chapa- 1er Classic

Yannick Albert, associé à René Beyers, tous deux vainqueurs en navigateur lors de précédentes éditions commettaient de grosses erreurs en début de course et engrangeaient 78 points de pénalités qu’ils allaient trainer jusqu’à l’arrivée. « Je me suis trompé. J’ai mal lu le road-book et j’ai basé mes calculs de moyennes sur la mauvaise information… » grimaçait Yannick Albert.
Même constat pour Dominiczak, Lempereur, Coel et Loquet qui terminaient la première boucle avec des additions respectives de 29, 44, 49 et 78 points. Eric Driesen, le navigateur de Baudouin Lempereur s’expliquait « Il faut un petit peu de temps pour s’habituer au fonctionnement des prises de temps. On prend des pénalités au début, puis on s’améliore. Le problème vient du fait que les autres aussi s’améliorent… », rigolait-il.
Si, en cours d’épreuve, on assistait à de nombreux changements de leadership mettant en valeur les équipages Coel-Coel, Dorselaer-Marquet et Loquet-Windal, l’intégration au classement des pénalités récoltées lors des prises de temps intermédiaires remettait les choses dans l’ordre.

Deplanke/Vanmoverchede - 2e classic


Ces pénalités intermédiaires prises en compte, c’est le trio Delpanck-Crucifix-Tomsen qui menait, dans cet ordre les quatre premières boucles. Christian Crucifix et Eric Chapa frappaient très fort lors de la dernière boucle en pointant systématiquement à 0. Ils annihilaient alors l’avance acquise par Filip Deplancke et Jens Vanoverschelde et parvenaient à les devancer d’un point de pénalité.
Le charmant équipage père-fille composé par Georges et Stéphanie Tomsen voyait ses efforts récompensé. Au prix d’une course constante et appliquée, ils s’adjugeaient la troisième position et portaient leur avance sur les frères Coel à 53 points.

Derrière, la lutte pour la cinquième position était rude. Dominiczak-Dessauvages qui lorgnaient avec envie sur la quatrième position des Coel, voyaient le retour fracassant de René Beyers et Yannick Albert d’un très mauvais œil. L’équipage de la Triumph réalisait une dernière boucle proche de la perfection et verrouillait la cinquième place. Au final les trois équipages sont séparés par cinq points seulement.

Stéphane Loquet et Patricia Windal auront mené une course remarquable. Equipés « à l’ancienne » avec des tables de moyennes insuffisamment précises pour ce type d’exercice, ils peuvent être fiers d’un parcours régulier et d’une belle septième place finale.
Dorselaer et Marquet terminaient à la huitième position, à égalité de points avec Stéphane Loquet.

Tomsen/Tomsen- 3e classic

Dans la rubrique people, le Bianchi recevait quelques invités exceptionnels. Le petit Antoine Duval, manifestement déjà intéressé par la chose automobile, venait soutenir son victorieux papa et son papy René. Alain Penasse, promoteur du Championnat de Belgique des Rallyes et organisateur du Rally d’Ypres, passait faire un petit signe amical à l’organisation. Alors que Laurent Dujacquier, l’équipier de Kevin Demaerschalk, venait saluer quelques camarades de jeux.

Le Bianchi Rally 2012 arrivait à son terme en début de nuit après plusieurs heures d’une course mouvementée. Dans une ambiance bon enfant, avec un public plus clairsemé que l’an passé mais tout aussi enthousiaste, l’épreuve se terminait sans grands dégâts, ni matériels, ni humains.


Podium Classic :

1 71 CRUCIFIX /CHAPA Eric
2 76 DEPLANKE Filip /VANMOVERCHEDE Jens
3 95 TOMSEN Georges /TOMSEN Stéphanie
-> Tout le classement


Motor Union Bianchi
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Site web : http://www.bianchirally.be/


Texte : Julien Libioul
©Photos : Jean-Marc Pitz -> + de photos ICI

 

Portfolio

 

Documents joints


 Lire le compte rendu du Critérium Bianchi Rally (PDF - 170 kio)

 Téléchargez les classements 2012 (PDF - 94 kio)