RALLYE DU MAROC HISTORIQUE : UNE JOURNEE DE REVE DANS LE HAUT ATLAS

Après le ‘’ hors d’œuvre ‘’ qui menait les concurrents de ce premier Rallye du Maroc Historique de Rabat à Beni Mellal, on est entré ce jeudi dans le vif du sujet avec la fabuleuse étape conduisant la caravane vers Ouarzazate.

Une journée de rêve comme on n’en vit pas tous les jours !
Imaginez 500 km à travers les montagnes du Haut Atlas avec des passages dans des cols culminant à 2600 métres… Magique.

Des images idylliques. De celles qu’on n ’oublie jamais

Ainsi notre confrère Philippe Carles d’Auto Hebdo pourtant habitué à sillonner le pays depuis le temps – vingt années – qu’il couvre ici les différente épreuves automobiles (Atlas –Shamrock, Rallye du Maroc, etc.. )

« Aujourd’hui, c’était assurément grandiose. Du jamais vu. Mais cette route vient d’étre tout derniérement asphaltée. Avant ce n’était qu’un chemin fréquenté par les anes et mulets »

Ceci explique cela. Ces paysages étaient invisibles pour les étrangers...Seuls les paysans locaux pouvant en profiter.

Sentiment que nous partageons en compagnie du speaker Frédéric Lombard avec qui nous faisions route, tout comme les pilotes car très sincèrement ce que nous avons vu et découvert relève de l’inimaginable.

Les visions resteront à jamais gravées dans nos mémoires car on n’admire pas ainsi, souvent, de tels paysages vraiment inoubliables !

Ceux qui ont voyagés un peu partout comme nous, se sont crus même à un moment dans l’ascension au Colorado de la fameuse et très célèbre course de Pike’s peak, rendue célèbre elle, lors des expéditions Peugeot au milieu des années 80.


HALTE SUR LES LIEUX DU TOURNAGE DE BAGDAD CAFE

Le parcours proposé dans le Haut Atlas réunissait tout à la fois, des paysages lunaires, caillouteux, des sommets pelés, des chemins de muletiers surplombés d’immenses blocs de roche suspendus à la montagne. Mais aussi de sublimes forêts de pins traversées elles par des torrents. Le long desquels apparaissaient de magnifiques vergers verdoyants.

Un mariage de couleurs tout à fait exceptionnel…

A l’arrivée à Ouarzazate, José Andreani, l’une des chevilles ouvrière de ce Maroc Historique avec son inséparable ami, Yves Loubet, résumait lui, comment il avait vécu cette inoubliable journée, pour le plaisir des yeux :

« Pour nous, en fait elle a réellement débutée a 2 heures du matin lorsque mon fils Jean Michel qui se trouvait à l’avant de la course, avec les ouvreurs, m’a averti que la route à parcourir en liaison entre les deux premières spéciales de la journée était impraticable suite à un éboulement. Branle bas de combat. Il nous a fallu dans l’urgence concocter un nouvel itinéraire ! »

Effectivement jeudi matin au départ de Beni Mellal, les organisateurs réunissaient les pilotes pour les avertir de ce changement inopiné.

« C’est l’Afrique patron !!! » lâchaient les vieux routiers des pistes Marocaines.

Finalement après les trois nouvelles spéciales au menu du jour , ce jeudi soit à Ouarzazate, changement de leader.

En effet, Philippe Gache et sa Talbot Lotus ont laissés le commandement à la Porsche 911 du Team Kronos pilotée par le Belge Grégoire de Mévius et ce pour 1’06’’9.

Suivie de prés par la Ford Escort RS ex Mikkola du tandem Dominique Depons- Jean Bourgoin, à 1’31’’.

Ensuite, on pointe la Berlinette Alpine Renault A 110 du duo Eric Comas-Johan Raffaelli, à 1’57’’6 puis une autre Porsche, la Carrera, celle de l’équipage Jean Michel Coll – Eric de Miguel, à 3’05’’2.

Arrive en sixième position, Paul Emile Decamp - dernier vainqueur du Rallye du Maroc en 1988 – secondé par Michel Gautheron dont l’Opel Manta 400, pointe à 3’53’’4.Quant au trés réputé Corse, Jean Pierre Manzagol, épaulé par Vanessa Magini, lui, il occupe la neuvième place au volant de sa R5 Alpine Renault - groupe 2 - de chez Polymeca, à 6’18’’5.

La Golf GTI d’Henri Trautman remonte en treizième position, à 7’37’’9. Une place devant la Porsche de Philippe Vandromme, qui concède 9’13’’1. Derrière, on trouve Louis Antonini, à 9’20’’7 et le tandem de choc que forment les Marrakchi (Habitants de Marrakech) les ’’ex parisiens’’ Pierre Landereau – Stephan Roux dont la Porsche 911 accuse 9’43’’5.

Un mot encore pour dire que la BMW de Vandromme Junior était stoppée, capot levée sur le bord de la piste de la derniére spéciale. Parvenue à rentrer à Ouarzazate, les mécanos tentent de réparer (carter fendu)

Hélas ce vendredi matin, la mort dans l’âme, Antoine a du se résoudre à abandonner

Questionné une fois parvenu à l’arrivée, alors que la nuit commençait tout doucement à envahir le désert et Ouarzazate, Stephan Roux nous parlait, en quittant le parc fermé, de cette journée, qui lui non plus, ne l’a pas laissé insensible :

« Que du bonheur. Ce parcours, on en redemande, quel pied. Franchement inouï et fabulous. Mais parfois effrayant aussi. Parfois, j’avais vraiment l’impression de me trouver au Tibet, quelques instants après tout simplement en Toscane. Et, plus on roulait, plus on rêvait car on n’en voyait jamais la fin. »

Quant au grenoblois Henri Trautman, lui il précisait :

« On a vécu une très grande journée et de grands moments. La longue liaison pouvait même nous rappeler la Corse et ses 10.000 virages car on n’a pas arrêté de grimper, descendre et tournicoter passant des cols a plus de 2600 mètres tout en même »

Philippe Gache, lui ajoutait :

« Maxi plaisir pour un tracé incroyable et unique.. Ici, tu oublies tout tant c’est grandioses et sublime. Je me doutais après ce que m’en avait dit Yves Loubet que ce serait beau mais pas à ce point »

Et l’ancien pilote de GP, Eric Comas qui a pourtant bourlingué avec la F1, de nous glisser :

« Sublime et insensé de beauté. Un grand souvenir. Je me suis même arrêté plusieurs fois pour faire des photos !Alors, tu imagines... Cela ne m’était jamais arrivé depuis que je roule en Rallye historique aux quatre coins du globe »

« Je félicite Yves et José. Trop merveilleux ce parcours. Sur des routes ou on ne passe jamais. Maintenant qu’on se retrouve devant, on va essayer de gagner ce Rallye de légende. Mais il faut quand même ménager la monture »

Texte : Gilles Gaignault - Photos : François Haase - Yannick Vernini

 

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