Les 12 Heures au top !

Les organisateurs - qui avaient mis les petits plats dans les grands – retenaient leur souffle lors du grand départ des 12 Heures de Huy, le samedi 4 septembre dernier. Mais rien n’avait été laissé au hasard. Certainement pas le spectacle !

Permettre à plus de soixante voitures de collection (toutes d’avant 1969, dernière année des « anciennes » 12 Heures de Huy) de se livrer à une course de 450 kilomètres dans la région de Huy, dans les meilleures conditions de sécurité et de plaisir possible, le challenge était de taille ! Or, quelques éléments permettaient de déjà déceler les ingrédients du succès avant même le début de l’épreuve.

A.Lopez

Tout d’abord le public, présent dès les premières lueurs du jour (mais aussi la veille, à l’occasion des divers contrôles) pour admirer la préparation des voitures et le conditionnement des pilotes ; ensuite la qualité du plateau. Eclectique de par la variété des modèles présents, mais aussi et surtout en raison de l’état exceptionnel des autos, tant esthétique que mécanique. Des Porsche et des BMW, certes, mais aussi de sublimes Alfa Giulietta, une horde d’anglaises mais aussi des monuments du rallye, comme la R8 Gordini ou des curiosités surprenantes à l’instar des Saab 96 et Sonett III faisant honneur à l’un des sponsors officiels. Enfin, après une matinée brumeuse, le soleil a ravi les preneurs d’images, massés aux abords du tracé, en particulier dans les zones à spectacle, telle la spéciale des poudreries de Clermont.

Une vraie course
Mais loin de la simple représentation historique, les participants à ce rallye de régularité entendaient tout faire pour inscrire leur nom au palmarès et perpétuer l’esprit de la course.

Filip De Munck

Car il est question de sport ! Seul à bord (pour la catégorie Revival), le pilote vit des sensations proches de l’endurance pure. Il pare aux imprévus mécaniques, assure la navigation tout en tentant de tenir la moyenne de 50 km/h, et sans oublier le passage aux contrôles, qui se déroule dans les cafés, comme à l’époque !

Giulietta Sprint
Un rythme soutenu a animé la course durant les trois boucles de 150 kilomètres. Le dénouement final s’est joué à très peu d’écart. Ex aequo avec 38,5 points, les Porsche 356 et 911 de, respectivement, Mondron et Baillard occupent les troisième et quatrième places. Il faut néanmoins préciser que la 356 de Mondron a bénéficié d’un coefficient plus avantageux que celui de la 911, la 356 étant plus ancienne. Devant, sur la seconde marche, la surprenante Volvo PV 544 de Noelanders creuse l’écart avec 32,4 points. Mais la victoire finale revient brillamment à la superbe Alfa Romeo Giulietta Sprint n°6 de Michel De Munck, totalisant 30,4 points.

Mission accomplie
Les organisateurs peuvent souffler : la renaissance des 12 Heures de Huy respecte l’esprit et le code sportif de l’époque, à la grande satisfaction des participants. Tous ont pris plaisir à perpétuer ce que l’on considère désormais comme l’événement incontournable des courses classiques en Belgique.

A.Neutelers

L’organisation, le parcours et le cadre furent des éléments importants, mais la présence massive du public et l’engouement des participants confortent tous les passionnés impliqués dans la renaissance des 12 Heures de Huy. De toute évidence, le rendez-vous est pris pour l’édition 2011 !

Challenge Vittel

C’est l’histoire d’un quatuor de jeunes et brillants médecins passionnés de courses automobiles touchés par un drame : en 1966, l’un d’entre eux, Henri Vittel, perd la vie dans la spéciale des poudreries de Clermont, à l’occasion des 12 Heures de Huy de l’époque. A 29 ans, fraîchement diplômé et aux prémices d’une belle carrière. Le moins que l’on puisse dire est que son vieil ami, le docteur André Courtois, ne l’as pas oublié. Pour honorer ce pilote chevronné mais aussi faire évoluer le monde des rallyes, André Courtois a initié le Challenge Vittel à l’occasion des « 12 Heures ».

C.Ninane

Le principe est simple : le concurrent qui comptabilise le moins de pénalités sur l’ensemble des trois passages (les 12 Heures de Huy se composent de trois boucles de 150 km) des poudreries de Clermont, remporte le trophée et donc le prestigieux premier prix : un jéroboam de champagne Mumm dans un coffret exclusif en kevlar, identique à celui remis aux vainqueurs de GP en F1 ! Et pour cette première, la bouteille revient à la Jaguar MKII n°20 de Hugues de Bellefroid. Outre pour les nombreux amis médecins et pilotes, l’émotion était particulièrement palpable pour trois témoins particuliers : la veuve d’Henri Vittel et de ses deux fils, dont l’un composait la grille des participants, au volant d’une Triumph TR3. Triumph, qui fut aussi la marque de la dernière voiture d’Henri Vittel.

Francis Lacroix, témoin de deux époques

Si Francis Lacroix était inscrit aux 12 Heures de Huy au volant de la Porsche 911 de 1970 arborant le numéro 25, dès que l’on lui parle de cette épreuve, il se replonge dans les éditions de 66, 67, 68 et 69, au volant de sa Renault 8 Gordini. Une autre voiture et une autre époque. « Tout était différent : les pneus, les freins, les voitures. Dans les années 60, les voitures imposaient de rouler vite pour tenir la moyenne, je pense notamment à la spéciale des poudreries où là, c’était à fond ! Aujourd’hui, on doit au contraire se contenir un peu pour respecter cette moyenne, grâce aux progrès de la technologie. » Francis Lacroix avoue bien sûr prendre un immense plaisir dans la nouvelle mouture des 12 Heures de Huy : « Et comment ! D’ailleurs, je confirme mon engagement à l’édition 2011 ! »

Texte : Organisation
Photos : J.Delvaux