Corse Historique : José Andreani - Le plaisir partagé

Le Tour de Corse s’inscrit dans la lignée des plus prestigieux rallyes du monde : Monte-Carlo, 1000 Lacs, RAC, Portugal… Depuis 15 ans, le Tour de Corse Historique remet en scène des autos et pilotes de légende et des amateurs en quête de routes mythiques.

Chef d’orchestre du rallye, José Andreani, se livre :

José Andreani

José, à quand remonte votre passion pour la course automobile ?

Au milieu des années 60, en voyant passer, aux côtés de mon père et de mon jeune frère, assis sur un muret, le Tour de Corse dans Porto-Vecchio. La vision d’une horde de Dauphine, au premier rang desquelles celle de Pierrot Orsini, traversant le village, pied au plancher, a sans doute été le déclencheur.

Du rêve, vous êtes passé à la réalité, en prenant le volant. Dans quelles circonstances ?

Mon objectif était évidemment de courir ! J’ai été deux fois co-pilote. En novembre 1973, sur l’Ile de Beauté, dans une R12 Gordini, puis en 1982, au Rallye du Var, avec Claude Balesi, sur une R5 Turbo. Nous avons terminé 4e, face à des Thérier, Nicolas, Snobeck… sur des autos bien plus puissantes. J’ai ensuite piloté sur des rallyes terre, entre 1982 et 1986, avec une Opel Mantra de 110 chevaux, puis de 180 chevaux. J’ai remporté deux épreuves et terminé ma dernière course dans le trou, sans trop abîmer l’auto. Les Pirelli mettaient longtemps à monter en température et je n’ai pas dû être assez patient… (Rires.)

Comment passe-t-on du stade de pilote à celui d’organisateur ?

J’ai arrêté la course car je manquais de moyens pour aller plus loin. De plus, chargé de famille, je me devais de faire des choix. Ainsi va la vie… En parallèle du plaisir de pilotage, j’ai toujours eu la fibre d’organisateur. En 1983, j’ai repris l’organisation de la course de côte de Porto-Vecchio. Six ans plus tard, ce fut la première édition du Terre de Corse. Une épreuve qui compta pour le championnat de France et d’Europe. Ce fut ensuite le Trophée des Iles, un trait d’union entre la Corse et la Sardaigne, puis le Tour de Corse Historique, dont ce sera la 16e édition, le rallye delle Bocche di Bonifacio avec mon ami Vittorio Carlino et le rallye Maroc Historique (initié avec Yves Loubet) et avec lequel, je prends momentanément du recul. Suite au retrait d’Yves Loubet, je dois redoubler d’efforts sur le Tour de Corse Historique, afin d’en assurer le bon déroulement et le développement car de belles pages sont encore à écrire.

On a le sentiment que l’organisation d’une course est une succession de problèmes à résoudre. Y prend-on du plaisir ?

C’est avant tout la passion qui nous fait avancer ! Organiser, c’est un challenge que l’on a envie de relever, pour donner du plaisir aux gens et pour qu’ils s’éclatent. La masse de travail est considérable ! Souvent, les jeunes partent en courant en découvrant l’ampleur de la tâche, mais grâce à notre expérience, on arrive toujours au meilleur résultat. Les Corses carburent à la passion, c’est notre force !

Le Tour de Corse Historique, c’est avant tout une équipe. Quelle en est la structure ?

Une dizaine de personnes y travaille toute l’année, épaulées par une vingtaine de professionnels le temps de la course mais avant tout, c’est une équipe à 95% constituée de bénévoles dont le cœur bat au rythme de la course ! Ses 350 bénévoles sont les maillons d’une chaîne solide qui permet d’assurer la pérennité de l’épreuve, contre vents et marées. Ce Tour, c’est une œuvre collective où chacun apporte une compétence, une énergie, une envie. Le Tour de Corse Historique est désormais inscrit au patrimoine de la Corse et c’est la passion des bénévoles, autant que leur communion avec les concurrents, qui en font le succès.

Qu’est-ce qui fait l’ADN du Tour de Corse Historique ?

Avant tout, des spéciales mythiques où se sont affrontés les plus grands champions avec les autos les plus incroyables ! Rouler dans les traces de Munari, Darniche, Andruet, Mouton, Ragnotti ou Loeb, c’est magique, c’est le rêve de tout rallyman ! Chacun des 834 kilomètres du rallye témoigne d’une histoire ! Le Tour de Corse Historique, c’est un film culte où chaque concurrent devient acteur, sur les traces des légendes du sport auto.

Au-delà du parcours extraordinaire, c’est la convivialité, le plaisir de retrouver les copains, un plaisir partagé et communicatif. L’autre axe, c’est la volonté de préserver le plus grand espace de liberté pour les concurrents.

Concrètement, comment cela se traduit-il ?

Tout en conservant un cadre, règlement oblige, nous mettons tout en œuvre pour que les concurrents aient le moins de contraintes possible. Ainsi, l’assistance est libre, comme cela se faisait dans le passé. Chacun fait sa mécanique où il le souhaite, 3 heures durant, à la fin de chaque étape ; en cas de petite défaillance mécanique, les équipages ont la possibilité de repartir ; les reconnaissances peuvent être effectuées l’été, offrant ainsi la possibilité de les coupler avec les vacances… Notre ambition est de voir le maximum de concurrents terminer l’épreuve, avec le sourire, et de vivre pleinement cette belle aventure qu’est le Tour de Corse Historique.

Rendez-Vous du 3 au 8 octobre pour l’édition 2016

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