CARRERA PANAMERICANA : MISSION REMPLIE POUR LES FRENCHIES DU TEAM MERCEDES HK

En débarquant il y a une douzaine de jours à Mexico, Philippe Vandromme, flanqué de son fidèle ‘’ lieutenant ‘’ , son habituel ‘’copi’’ Fred Vigier, ignorait absolument tout de cette course un peu folle et qui est mondialement réputée, comme étant l’unique épreuve au monde ou tout, absolument TOUT est permis et autorisé.
Ce qui lui donne cette image interplanétaire, de course de folie…

Certes, en décidant de se lancer dans cette folle aventure, après qu’un habitué de l’épreuve et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agissait tout de même d’un ancien vainqueur, lauréat à … SEPT reprises, Pierre de Thoisy, l’ait convaincu de venir, Philippe savait tout de même ou il s’embarquait.

Pourtant, en posant enfin le pied sur le sol Mexicain, le 17 octobre dernier, celui qui a bourlingué aux quatre coins du globe, en participant à toutes les épreuves possibles, ayant un caractère d’inédit et d’insolite (Paris Dakar-Paris Pékin-Transafricaine – Rallye Transcatoes au Chili) sans parler de ses engagements dans de nombreuses épreuves de renom (Tour Auto-Shamrock au Maroc-Tour de Corse Histo), Philippe ressentait pourtant, un petit pincement au cœur.

Et de nous lâcher : « Et si au fond on avait tout faux et qu’on ne dépasse pas la première journée ! »

Qu’importe comme le lui rappelait, Pierre de Thoisy transformé l’espace de cette CARRERA, en ’’professeur’’, le premier soir, à l’issue des vérifications techniques :

« Vous êtes venus pour vous faire plaisir avant tout alors cool, cool. Ne stressez pas et vous verrez tout se passera bien au fil des journées. »

Difficile de ne pas l’écouter et surtout le croire ! En effet, cela fait maintenant … dix neuf ans que le père de Thoisy participe à cette PANAMERICANA, qu’il a, on le sait gagner, tout simplement, à sept reprises.

Perf exceptionnelle, qui fait de lui non seulement, le pilote totalisant le plus de victoires, mais aussi celui qui compte le plus de participations, depuis 1991.

Mais en discutant avec son fils, Antoine présent pour assurer ce que l’on a coutume d’appeler l’assistance rapide – l’assistance technique étant confiée au Team HK Engineering - on comprenait que Philippe et à un degré moindre Frédéric Vivier, son acolyte du baquet de droite, stress un max !!!

Les deux compères devaient en même temps découvrir et assimiler, tout à la fois une voiture – la 300.SL - certes mythique mais inconnue, à part deux heures de roulage sur le circuit Autrichien du Salsburgring à la fin aout, une équipe technique de réputation internationale, une épreuve qualifiée de folle, un nouveau pays le Mexique et ses us et coutumes, l’altitude la CARRERA se déroulant une semaine durant entre 1800 mètres et 3500 mètres… Et, enfin et surtout, un parcours totalement méconnu.

Assurément de quoi … flipper à quelques heures de s’élancer en direction d’Oaxaca, terme de l’étape d’ouverture.

Les jours se sont succédés, les étapes et leurs spéciales redoutables, parfaitement déroulées, tant et si bien que, non seulement les deux Mercedes 300 SL, sont parvenues à bon port ce vendredi soir à Zacatecas, au terme des 3300 km, mais ‘’ cerise sur le gâteau’’, elles se classent toutes deux sur le podium, encadrant le vainqueur, le chevronné Mexicain, Carlos Anaya.

Une sacrée performance pour nos ‘’ Rookies ‘’ que saluait l’organisateur, Eduardo Léon, franchement ravi de pouvoir bénéficier de cet excellent résultat, en guise de très bonne publicité pour sa PANAMERICAINE, vis-à-vis, des pilotes Européens tentés par cette aventure complètement unique.

Sans parler de la victoire finale d’un autre Européen, Harry Rovenpara.

Philippe Vandromme que nous suivons depuis pas mal d’années sur les différentes épreuves déjà sus nommés ne nous a pour notre part nullement étonné. Lui et son copi, Fred Vivier sont avant tout d’immenses passionnés et surement pas des têtes brulées.

Encore moins des casses cou. Fussent t’ils au départ de la PANAMERICANA !! Ou justement la folie est le signe distinctif de cette épreuve.

C’est la raison pour laquelle, nous avions parié avec son vieux pote – ils se connaissent depuis un demi siècle et leur plus tendre enfance - Jean Max Fauriel, que le duo de la 300 SL, arborant le num 215, serait bien à l’arrivée ! Question de bon sens.

Pari gagné et avec, quelques Corona bien fraiches sifflées des ce samedi à Mexico sous une chaleur toujours aussi accablante et suffocante, pour nous Européens à cette saison, début novembre (35°) !

Sans parler de l’adaptation à l’altitude puisque nous avons une semaine durant évoluée en moyenne à plus de 2500 mètres…

Comme on l’imagine, notre tandem de Gaulois en terre Mexicaine, affichait un sourire et un bonheur aussi large qu’ … Astérix ! Et on les comprend.

Descendus du capot de leur sublime 300 SL - retenu comme la plus belle voiture de la CARRERA – après être passé sous l’arche d’arrivée, à Zacatecas dans le nord du Mexique, Philippe le premier nous rejoignait et tirait un premier bilan :

« Tu vois mon père Gilles, mission remplie. On est bien là. Et au fond, on était venu pour cela. Pour découvrir la course la plus mythique et la plus azimutée au monde. Et tout faire pour en profiter un max. Ouf, on en a fini après cette semaine épuisante physiquement et nerveusement. Un grand coup de chapeau et bravo à Fred qui a su nous mener à bon port. C’est vraiment que du bonheur. Car crois moi et tu l’a vu aussi comme nous, les embuches n’ont pas manqués »

C’est vrai qu’entre Tuxla Guttiérez et Zacatecas, les sorties de routes n’ont pas manquées. Personnellement, nous en avons dénombré plus d’une vingtaine !!!

Dont certaines extrêmement violentes. Mais, fort heureusement, ce furent essentiellement de gros dégâts matériels !

C’est dire, l’exploit des ‘’ néophytes ‘’ qui n’ont seulement rallient l’arrivée mais en outre, grimpent sur la troisième matche du podium !!!
Philippe reprend :

« Malgré l’angoisse qui nous chatouillait et le cœur qui faisait boum - boum avant de quitter Tuxla, nous sommes constamment restés concentrés. C’est fou de constater maintenant que la PANAM est fini que nous avons roulé en permanence, à plus de 120 de moyenne a travers ces montagnes et collines sinueuses et tourmentées à souhait, sur des centaines de bornes. Franchisant bien des cols culminant au-delà de 3000 mètres »

A ses côtés, Fred qui vient de féliciter son homologue, Daniel Rivard, lui aussi ‘’ bizuth ‘’ et qui avait la lourde tache s’il en est, de naviguer, l’illustre Pierre de Thoisy -immense vedette ici au Mexique - eux deux aussi, terminant la CARRERA, enchaine :

« Quelle voiture que cette Mercedes de 1955. Aucun souci mécanique, une formidable fiabilité pour cette 300 SL. Une assistance rodée et parfaite. Avoir eu le privilège de rouler dedans, demeurera un souvenir indélébile »

Alors que nous le questionnions pour nos confrères Mexicains, Philippe poursuit :

« Oui j’affirme que ce fut une semaine inoubliable et que bien sur, nous reviendrons. Pas l’an prochain car nous avons prévus de nous aligner dans une autre compétition légendaire, le très réputé Safari Kenya. Mais nous serons la, en 2012. Mais nous roulerons avec une auto plus véloce car cette 300 SL si elle est fabuleuse et mythique, elle rend plus de 300 ch. aux surpuissantes Studebaker et autres Chevrolet et Buick. C’est la raison pour laquelle, on visera un peu plus haut après avoir vu et appris cette année. »

Et Philippe d’ajouter :

« Il fallait aller le chercher notre podium en catégorie. Sincèrement, je crois que c’est l’une des plus dures courses à laquelle on a participé. Probablement avec le Pékin de Metge. Je considère énorme d’avoir été au bout, vu notre inexpérience et les casses à la pelle, au fil des étapes. Vu notre méconnaissance de tout »

Avant de conclure :

« Cette PANAMERICANA est vraiment une course à découvrir. Il faut que d’autres comme nous qui en ont un peu marre de tourner en rond dans nos épreuves Européennes, effectuent le voyage. Et la découvrent. Quel pied. Jamais, je n’aurais imaginé prendre autant de plaisir, apercevoir autant de monde sur ces routes même au fin fond du Mexique profond. Et que dire de la passion, de la ferveur, de l’enthousiasme de ces milliers de gens, chantant, souriant, agitant leurs drapeaux. Parfois, il nous fallait nous faufiler au pas, au milieu de véritables marées humaines. Grandiose, géant. La seule chose négative, concerne finalement le timing. Là, c’est carrément le folklore. C’est un rythme de taré. Debout à l’aube, vers 5 h du mat et jamais couché avant minuit, avec ces soirées interminables et qui commencent à pas d’heure, avec chaque soir, du retard. »

Et de nous interpeller :

« Tu as vu, même la remise des prix n’a débuté que bien après 23 heures !! Alors qu’elle était annoncée pour 20h30 après le défilé dans la ville de Zacatecas. Mais la quelle surprise, cette traversée de la ville à pied des concurrents, mêlés à la foule et encadrés par plusieurs orchestres typiques Mexicains, pour rejoindre le lieu de remise des prix. Encore un truc formidable ou à chaque pas on te propose et sert de la Tequila et jusqu’à plus soif … »

Avant de regagner l’Europe en ce début novembre, nous nous disions, en déjeunant ce vendredi à Mexico, avec notre vieil ami, Chacho Medina, le promoteur des GP du Mexique de F1, lequel nous a fait part de futurs projets dont nous aurons l’occasion de vous informer, que nous aussi, nous en avons pris plein les yeux.

Nous connaissions le Mexique touristique. Les stations balnéaires d’Acapulco et Cancun. Celles aussi des Islas Mujeres et de Cozumel. Sans négliger les fabuleux sites archéologiques que sont Palenque, Tulum, Chichen Itza et autres Tikal .

Mais là, nous avons découvert, l’autre Mexique. Sa Beauté des paysages, la chaleur du public, le dépaysement de cette CARRERA d’enfer, à nul autre pareil, la surprenante convivialité entre les pilotes et les équipes. Oui, ce fut une semaine inoubliable.

Franchement, rien n’a manqué pour faire de cette PANAMERICANA, encore une fois, une fois de plus, un immense succès sportif et populaire ! Avec comme l’an passé et Stig Blomqvist, en plus un vainqueur de renom ! Lesquels ajoutent leurs noms au palmarés à la suite d’un certain Pierre de Thoisy. Pilote dont nous raconterons la course 2010 en début de semaine prochaine.

Harry Rovanpera étant un immense Champion. Tout comme son dauphin, le Mexicain Michel Jourdain ! Véritable idole locale. La CARRERA ne pouvait rêver meilleurs lauréats, pour lui assurer une belle pub. Et donner à l’avenir, envie à d’autres de venir prendre ‘’ une fort belle dose de folie ‘’ sur un parcours exceptionnel .

Texte : Gilles Gaignault - Photos : Thomas Frey – Pierre Yves Gaudillat – Jean Philippe Belleuvi - Miguel Aronzo