CARRERA PANAMERICA : RETOUR A LA CIVILISATION … EUROPEENNE A GUADALAJARA

Après cinq jours ‘’ ventre à terre ‘’, c’est fou comme quotidiennement et de l’avis général, la course va de l’avant sans aucun répits, à travers le Mexique colonial et celui aussi des civilisations précolombiennes - Maya-Aztèque-Toltèque - nous voici revenu ce mardi soir au terme de la cinquième étape au cœur de la civilisation moderne à ‘’ l’Européenne ‘’ !!!

La CARRERA PANAMERICANA faisant exceptionnellement halte, après avoir volontairement évité Mexico et ses dix huit millions d’habitants, à Guadalajara.

Guadalajara, également surnommée La Perla del Occidente (La perle de l’Ouest en français), est la capitale de l’État de Jalisco au Mexique. Elle est située à 500 km à l’ouest de Mexico. Elle est située dans la vallée d’Atemajac, à 1561 m au-dessus du niveau de la mer, à proximité du lac de Chapala.

La zone métropolitaine de Guadalajara, avec les municipalités Zapopan, Tlaquepaque, Tonalá, Tlajomulco, Zapotlanejo et Ixtlahuacán del Río, forme une agglomération de plus de 4,1 millions d’habitants.

C’est donc la deuxième plus grande ville du pays, après la ville de Mexico.

Guadalajara représente surtout le pôle économique et culturel de l’ouest du Mexique, considéré comme la ‘’Silicon Valley’’ mexicaine. C’est ici à proximité dans la petite localité de Tequilla qu’est produite la boisson de renommée mondiale qu’est justement la Tequilla

C’est également une ville très touristique grâce notamment à son architecture coloniale.
Retour donc ce mardi soir à la vie à l’Européenne : embouteillages monstres, bouchons carabinés pour parvenir au parc de regroupement situé au cœur de la ville ou comme chaque soir, c’était la cohue monstre pour tenter d’approcher les ‘’ coréadores ‘’.

Une affluence digne des Champs Elysées un soir d’été. C’est dire le succès de cette PANAMERICANA partout ou la course passe et fait la nuit venue étape !!!

Quelques heures de repos et de détente franchement bienvenus pour tous, pilotes, suiveurs, assistance et presse tant le rythme est infernal. La vie du rallye débute alors que le jour n’est pas encore levé vers 5 heures du mat, les départs étant fixés des 7 heures. Et elle se termine trop souvent pour tous au-delà de 2 heures dans la nuit !!!!

Bref cette journée a débutée par un nouveau passage de quelques tours sur un autodrome, en l’occurrence celui de Morelia.

Ensuite comme à l’accoutumée, succession de très belles spéciales, à travers de très agréables collines boisées, non sans rappeler sur certains secteurs, les environs du magnifique circuit Paul Ricard.

Ensuite, longue liaison pour arriver à Guadalajara. La, le premier du classement provisoire, le toujours très sympathique pilote Finlandais, Harry Rovenpera – qui brilla en son temps chez Peugeot en mondial WRC – nous faisait part de ses impressions. Lui qui découvre non pas le Mexique ou il a souvent roulé en Championnat du monde des Rallyes, mais la PANAMERICANA :

« Je suis avant tout surpris par la vitesse à laquelle se déroule cette compétition. On a l’impression de vivre à un rythme endiablé sans aucun temps mort. Ensuite, je suis abasourdi par l’extrême beauté des paysages que nous traversons au fil des étapes. Ce pays est fantastique. Je n’en connaissais jusqu’alors que la région de la ville de Léon ou se déroule le Rallye du Mexique. Mais je crois que ce qui me marque le plus c’est l’incroyable différence entre les régions. Enfin, je terminerais en disant que cette CARRERA ne peut en rien être comparé à un Rallye fut -t’il du Mexique. Mais quel bonheur moi qui courre depuis si longtemps d’être ici »

A ses côtés, nous tombons alors sur un Français expatrié ici au Mexique depuis deux ans. Hilaire Damiron. Il pilote lui le bolide le plus majestueux et peut- être le plus beau en tout cas le plus puissant et le plus lourd : la somptueuse Buick type 1954 !
Un engin qui dispose d’un moteur Chevrolet V8 de … 630 ch. La voiture la plus lourde en course car affichant sur la bascule la bagatelle de 1965 kilos !!!

Soit tout simplement pas loin de 500 kilos de plus que la grande majorité des autres véhicules en course. Une bagnole qui ne l’empêche nullement de réaliser des prouesses et qu’il pilote à merveille, occupant ce mardi soir, tout simplement la cinquième place de la course ! Il nous raconte les raisons de sa présence sur la PANAMERICANA :

« C’est une grande aventure que de la vivre. J’étais déjà là l’an dernier où j’avais fini second de ma catégorie et sept au scratch. Traverser le Mexique permet de se rendre compte de la gentillesse typique des gens qui vivent en Amérique centrale. Mais rouler ici c’est surtout la dernière et seule folie possible au monde au volant d’une voiture. L’unique épreuve ou tu peux te faire un plaisir d’enfer. Et vivre le PANAM au volant de cette Buick c’est encore plus fou. Montée d’adrénaline permanente »

Son engin déclaré plus belle caisse de la CARRERA, il l’a acheté il y a un peu plus d’un an à son ancien propriétaire. Un certain Otho Garcia. Lequel s’était par le passé illustré sur les routes de la PANAMERICANA. Mais qui pour convenances personnelles, a du non sans regret, s’en séparer.

Hilaire qui vit à Mexico, bosse dans une entreprise de courtages en assurances , Willis, ou il est le DG, a signé un chèque de 100.000 € pour s’offrir et se porter acquéreur de cette petite merveille. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il sait en tirer toute la quintessence, à preuve son excellent classement actuel !!!

Il nous précise :

« Je la pilote sur un fil comme une moto »

On veut bien mais avec ses deux tonnes !!!

Et de nous rappeler que dans sa jeunesse, il fut un motard de très bon niveau obtenant quelques bons résultats, au Bol d’Or notamment. Et de nous glisser à l’oreille qu’il fut recordman du monde en moto !!!

En effet le 14 juillet – cela ne s’invente pas – donc le 14 juillet 1999, il a établi le record du monde de vitesse en moto, roulant à la vitesse de … 334 Km/h, au guidon d’une Suzuki Hayabusa, de 1300 ch.

Perf réalisée sur une autoroute, fermée évidemment à la circulation et située dans les environs de Sao Paulo au Brésil. Pays ou il vivait à l’époque avant de s’établir au Mexique.

Comme on le constate, cette PANAMERCANA rassemble vraiment une armada de passionnés. Comme ces deux autres jeunes Français que nous n‘avions pas encore vu et croisés par hasard ce mardi soir, à leur arrivée à Guadalajara : Sébastien Crubilé et son pote d’enfance, Benjamin Bordier. Préparateur Porsche à Bures sur Yvette dans l’Essonne en région parisienne, ces deux- là, ne doivent leur présence in extrémis, au forfait de l’un des clients de Seb. Il nous raconte la suite de cette aventure qui l’a mené jusque dans ce lointain Mexique :

« François Perodo n’a effectivement, au dernier moment pas pu se libérer et effectuer le voyage et participer à la PANAMERCXIANA. Du coup, il m’a fait profité de son forfait car tout était déjà organisé depuis longtemps. J’ai embarqué Benjamin avec loi. Et nous voila avec la Porsche , num 338, au milieu de cette bande de fous furieux et oh combien passionnés d’automobiles, à traverser comme des missiles ce pays inconnu mais magnifique. On découvre et la course et le Mexique. Et on est subjugué. Mais ce qui nous marque le plus, c’est tout le folklore autour de la course. L’accueil, l’enthousiasme même au fin fond des villages les plus reculés . En tout cas on se fait plaisir à fond et notre mémoire est déja surchargée d’images inoubliables »

A l’avant veille de l’arrivée à Zacatecas, nous deux ‘’ heureux veinards ‘’ occupent une plus qu’honnête soixante sixième place, sur quatre vingt onze voitures encore en course et sur cent vingt qui avaient pris le départ jeudi dernier à Tuxtla Guttierez.

Respect à nos deux ‘’ Rookies’’ d’être encore en course vu la difficulté du parcours et les sorties de route en cascade

Quant à nos deux tandems Pierre de Thoisy-Daniel Rivard et Philippe Vandromme-Frédéric Vivier, journée sans histoires :

« Tout va bien. L’auto fonctionne à merveille » nous a lâché Philippe confortablement installé à une terrasse ensoleillée (33°)

Et l’ami Pierre de Thoisy de conclure :

« Cette course est toujours aussi inouïe. En sortie de virage, on est tombé sur un troupeau de vaches ! »

On sait Pierrot, on était incroyablement là avec notre photographe !!!!

Ce mercredi sixième étape. On repart en direction d’Aguascalientes pour une journée enfin plus courte : 381 km tout de même !!!

Texte : Gilles Gaignault - Photos : Thomas Frey - Miguel Aronzo