CARRERA PANAMERICA : CETTE COURSE VA AU DELA DE…. L’IMAGINATION !!!

L’aventure, c’est l’aventure ! Sur.

Mais bien qu’averti par Pierre de Thoisy, grand spécialiste de cette épreuve ‘’ hors norme ‘’ qu’est la CARRERA PANAMERICANA, autrement dit la PANAMERICAINE, ce que nous vivons, ce que nous voyons, ce que nous découvrons, au fil des kilométres, dépasse l’imagination !

Pinces-moi, j’hallucine…

Pourtant, en trente années de compétition, sur tous les continents et dans tous les types de course, toutes disciplines confondues, nous en avons vécu des aventures.

Qu’il s’agisse des premiers Rallyes-raid organisés par Jean Claude Bertrand, les fameux Côte-Côte (Abidjan-Nice), les premiers Dakar d’antan, ceux de Thierry Sabine, les Paris-Pékin et les premiers GP de F1 ‘’exotiques ‘’ au bout du monde – à l’époque - et qui se déroulaient en Afrique du sud, en Argentine et au Japon.

En ce temps-là, il s’agissait de véritables expéditions.

Désormais, on parcoure le monde en jet, comme on prenait encore... l’autorail dans les années 70, pour relier Paris à Aurillac. Issoudun à Brive et Lons le Saunier à Annecy !!!

C’est dire l’évolution et les progrès.

Bref pour en revenir à cette Panaméricaine, au fil des jours et des étapes, nous nous trouvons en compagnie d’une meute de pilotes locaux, ayant a vrai dire un assez bon coup de volant et qui savent tenir un cerceau.

Mais dans leur fougue et leur enthousiasme, certains qui se prennent pour … Fangio, y laissent quotidiennement des plumes. Et sans sortent heureusement, tous miraculeusement… malgré de sacrées sorties de route qui se terminent dans le précipice !

La journée de lundi, quatrième étape qui nous menait de Quérétaro à Morelia sur 434,360 km n’a pas dérogé à la règle.

Comme la veille, comme l’avant-veille et tout simplement comme cela arrive lors de chaque étape, nous avons encore eu droit et découvert quelques belles bagnoles qui dans le fossé, qui dans le ravin…

Ainsi exit, la sublissime Corvette datant de 1958 de l’équipage Américain Bill Peter-John Schatz

Tout comme la Volvo du pourtant trés sérieux tandem suédois, composé de Peter Aman et Hans Lindbonm.

Comme quoi !!! même les plus sages se font parfois piéger ...

Alors que nous arrivions sur le lieu de ce qui aurait pu être une catastrophe, Hans nous raconte absolument détendu et serein comme si rien ne s’était passé leur folle embardée :

« En fait comme tu le vois cela s’est passé dans une légère montée. Pour une raison que j’ignore, l’auto a glissé subitement en sortie de courbe, est partie en tête à queue et nous avons alors basculé et filé droit dans le ravin. Franchement même si notre Volvo est tombé en contrebas a une dizaine de mètres, bien stoppé par les arbres nous évitant de dévaler beaucoup plus bas, comme nous ne roulions pas à une vitesse élevée, nous n’avons pas paniqué »

Plus de peur que de mal pour les deux Scandinaves qui participent à leur seconde PANAMERICANA, après une première expérience concluante, l’an passé. Mais l’édition 2010 pour les deux nordiques, s’arrête là.

On l’a dit vu d’Europe, la course est ce que l’on pourrait qualifier de complétement loufoque. Un rendez-vous de dingos.

Mais justement, ce qui attire chaque automne plus de 120 concurrents dont l’ancien pilote de F1, Jochen Mass ou le Champion de rallye Stig Blomqvist lauréat l’an dernier, c’est de s’engager dans une épreuve ou tout est permis.

Comme le fait de disputer une spéciale en partie sur une… autoroute et ouverte aux usagers !!!!

Dément, hallucinant mais bien réel. Vous ne révez pas.

Depuis deux jours, nous avons droit au ... rêve car en plus nous passons à proximité des merveilleux sites des civilisations précolombiennes.

Des merveilles ayant noms : Taxco - Cuarnavaca – Téotihuacan- Tepozotlan.

Quel bonheur pour le plaisir des yeux !

Et comme quoi le Mexique est magique, en fin de journée ce lundi, après avoir parcouru prés de 500 km, nous avions brutalement l’impression de nous retrouver en haute Provence, du côté de Sisteron et de Manosque !!!

Mais quid de nos deux éqauipages des 300 SL ?

Une 4ème étape en forme de toboggan Mexicain…

Respectivement placés en 32ème et 48ème positions du classement général au départ de cette 4ème étape, les Mercedes 300 SL du Team HK de Pierre de Thoisy - Daniel Rivart (n°214) et de Philippe Vandromme - Frédéric Vivier (n°215), paradaient ce matin en tête de la catégorie Sport Mayor.

La mi-course a été atteinte durant cette quatrième journée et force est de constater que les deux équipages, emmenés par l’expérimenté Pierre de Thoisy, sont toujours dans la course et que le compteur des gros problèmes est encore à… zéro.

Touchons du bois !

Mais vu les dégâts et l’impressionnante liste des abandons depuis le départ de Tuxla Guttierez, chapeau

Aujourd’hui lundi, entre Queretaro et Morelia, l’étape, la plus courte depuis le début du rallye avec 434 km, a compté sept spéciales très rapides et piégeuses, situées en fin de journée dans les forêts de la région, à une altitude moyenne de 2500 mètres.

La route empruntée était réputée comme étant la plus belle mais la plus dangereuse du pays… De véritables courses de côtes aux allures de grand-huit, qui, de l’avis des spectateurs massés au bord des routes, font habituellement beaucoup de dégâts parmi les concurrents tentés d’attaquer plus que de raison.

Au risque de se répéter, la CARRERA aura permis une nouvelle fois d’admirer la variété de paysages qu’offre ce magnifique pays d’Amérique Centrale :

Immenses lacs aux pieds d’anciens volcans, forêts semblables à celles de France mais parsemées elles, de cactus !

Une fois n’est pas coutume, Morelioa qui accueille la PANAMERICANA est d’une beauté sans nom, citée chargée d’histoire et charme suranné de ville coloniale.

Une journée parfaite pour Philippe Vandromme et Frédéric Vivier.

Encore une très bonne journée pour Philippe et Frédéric, heureux d’apprendre au matin que leur réclamation de la veille a été entendue par la direction de course pour annuler la pénalité de cinq minutes.

Mais la « petite » erreur de Frédéric hier dimanche sur le circuit de Queretaro, coûte encore quelques minutes supplémentaires.

Le rythme est maintenant pris, entre les nuits courtes (cinq heures au plus), le décalage horaire et les efforts physiques intenses que réclame cette course « d’hommes », et c’est un équipage enfin en pleine forme qui prend les départs tous les matins.

Philippe Vandromme, nous raconte cette étape :

« Voilà notre première journée absolument parfaite depuis le début du rallye. En termes de navigation, au niveau de la mécanique ou des hommes, nous n’avons pas à nous plaindre ! Si les premières spéciales de la journée ont été annulées à cause des bouchons que nous avions provoqués, en fermant – pour une fois - l’autoroute pour la course, les trois dernières épreuves chronométrées, furent extraordinaires ! »

Et celui qui s’est laissé entrainer dans l’aventure par le chevronné Pierre deThoisy de continuer :

« Un pilotage de pure folie à fournir dans les montagnes, sur des routes aux allures de toboggans et vecteurs d’un immense plaisir. J’ai l’impression de me répéter chaque jour, mais le plaisir est le leitmotiv de ce rallye que nous découvrons et dont nous sommes en train de tomber amoureux. Nous commençons à nous sentir chez nous dans notre 300 SL à qui nous demandons beaucoup ! Chaque soir, la pauvre ancêtre est très fatiguée des amortisseurs, a surchauffé de l’huile et montre des faiblesses des semelles… Mais quelle auto que nous exploitons à son maximum ! »

Pourtant l’équipe technique d’HK est admirative de ses ‘’ Rookies ‘’.

Philippe poursuit :

« Son seul défaut, c’est le manque de place dont nous commençons à nous habituer. Une petite routine s’est mise en place entre nous pour gérer ce problème et il est très drôle de voir Frédéric crouler sous le poids de nos casques, Hans et gants lors des liaisons… Le coffre, c’est ses genoux ! Mais bon sang que nous avons chaud dans cet habitacle exigu ou bien évidemment il n’y a pas la clim ! »

Frédéric concluant :

« Je pense que nous avons fait de bons temps aujourd’hui… Pour la première fois, nous avons même battu Pierre et Daniel, « profitant » de leurs erreurs de navigation de la journée. »

La journée de la grosse erreur pour Pierre de Thoisy et Daniel Rivart

Effectivement, à l’arrivée de l’étape, les visages sont un tantinet crispés dans la Mercedes 300 SL n°214…

Une grosse erreur de navigation sur l’autoroute a provoqué un gros retard de pointage et, en conséquence, des minutes de pénalité qui vont bien sur avec…

Mais il reste encore trois jours de course et les rebondissements sont tellement légion que Zacatecas paraît encore très loin...

Il n’est pas encore temps de se sentir abattu... Pierre de Thoisy est considéré comme le spécialiste des routes très caractéristiques empruntées aujourd’hui et les temps réalisés en fin de journée devraient placer la Mercedes dans les tous meilleurs de cette fin de journée, malgré une puissance moindre que les leaders de la course.

Lesquels avec leur gros V8 Américains qui équipent la légion des Studebaker, Chevrolet, Mercury et autres Falcon, surclassent le moteur Mercedes.

Pierre nous explique :

« Je connais très bien ces spéciales et je les apprécie autant que le circuit du Nürburgring, en Allemagne… Je prends un plaisir fou à jouer au funambule sur les changements d’appuis permanents de ces routes forestières, et je considère qu’il y a peu d’épreuves comparables à ce que nous avons vécu ce lundi. »

Et tout sourire il enchaine :

« J’espère que les pénalités que nous allons recevoir ne nous ferons pas trop dégringoler au classement car nous méritons de bien figurer. L’apprentissage du métier de copilote est difficile pour Daniel sur une épreuve aussi complexe que la CARRERA PANAMERICANA. Les vitesses de passage sont très élevées et les virages sautent littéralement au visage du navigateur qui peut très vite être dépassé… S’il a fait une erreur aujourd’hui, je peux également rater un freinage demain… C’est un sport d’équipe et nous sommes solidaires dans les victoires et dans les défaites… »

Daniel Rivard qui nous détaille sa bévue :

« En fait sur l’autoroute, j’étais occupé les yeux rivés sur les prochaines spéciales et j’ai zappé la bonne sortie. Le temps de nous en apercevoir, il nous a fallu cravacher pour rouler jusqu’à la bretelle suivante située à 25 km. Autant pour revenir. Et de pointer légèrement en retard au contrôle. »

D’où la pénalité !

Ce lundi soir en tout cas après une bonne douche réparatrice, nos quatre gaillards étaient des plus détendus. D’après les premiers échos les deux équipages figureraient dans le Top 4 de leur catégorie.

Preuve que le podium leur tend les bras…

Texte : Gilles Gaignault - Photos : Thomas Frey - Pierre Yves Gaudillat