Bianchi Rally 2013 : belle réussite pour la 6e édition

L’édition 2013 du Bianchi Rally (B) a débuté ce vendredi soir , 2 août à 18 heures, sous un soleil de plomb par une étape tracée sur route ouverte et disposant d’un classement spécifique. Parmi les 15 engagés de l’épreuve de régularité, une dizaine pouvaient prétendre à une place de choix. Malheureusement, les aléas de la mécanique et quelques forfaits causaient le retrait de six voitures.

Dès le début de l’après-midi, dans les habitacles surchauffés, pilotes et navigateurs se préparaient à affronter les difficultés mises en place par le directeur de l’évènement, Cédric Pirotte.

Le chronométrage, confié à Tripy ponctuait le parcours de non moins de 300 prises de temps. Exploité efficacement, ce système permet d’obtenir des classements précis dans un délai très court.

Les concurrents qui s’attendaient à une première étape longue, rythmée et difficile n’ont pas été déçus ! Entre 18 heures et 2 heures trente du matin, ils auront parcouru non moins de 350 kilomètres, dont 250 contre le chrono. Entre les moyennes variant de 20 km/h à 50 km/h, les contrôles de passage et les astuces de navigation, les coéquipiers n’ont pas eu le temps de chômer. La pluie tant attendue compliquait encore les choses en fin d’étape. Elle permettait néanmoins d’apaiser la chaleur étouffante qui régnait jusque là.

Au beau milieu de cette première étape, aux abords du village de Renlies, une subtilité de navigation semait le trouble, tant dans le classement que dans les esprits des concurrents. A l’exception de l’équipage formé par D’Hoe et Vanoverschelde, tous écopaient du maximum de points de pénalités.

Le grand malchanceux de cette première étape était Daniel Reuter. En proie à des ennuis moteurs avant-même de prendre le départ, il a subi la mauvaise volonté de la suspension arrière droite de sa Porsche 914/6, une crevaison et une rupture du câble des instruments de mesure.


C’est la Renault 4 Groupe 2 d’Eric Piraux et Catherine Monard qui pointe en tête à l’issue de cette première étape
. Avec 1738 points de pénalités au compteur, ils profitent d’une avance de 302 points sur Eddy D’hoe et Bjorn Vanoverschelde. 300 de ces 302 points sont dus à une pénalité engrangée dans le quatrième secteur chronométré. Le sympathique équipage avait en effet pris la liberté de couper un peu trop allégrement un changement de direction. Une bonne affaire pour Piraux et Monard !

Piraux-Monard


A la troisième position, on retrouve René Beyers et Freddy Moors
. « Je suis trop vieux pour ce genre d’exercice », déclarait un René Beyers éreinté à l’arrivée à Couvin. Ils comptent 341 points de retard sur la MG B de D’Hoe.

Malgré leurs multiples ennuis, Daniel Reuter et Robert Vandevorst rentrent à Couvin au pied du podium, avec seulement neuf points de retard sur l’Opel Kadett de Beyers et Moors.

Pierre-Yves Hendrickx, cinquième, déclarait : « Nous nous en sommes bien sortis. C’était une première en tant que copilote en régularité pour mon fils. Nous avons commis des erreurs mais nous nous sommes bien amusés. Malheureusement, je travaille demain et je ne pourrai donc pas prendre part à la suite du programme concocté par Cédric Pirotte. »

Critérium Lucien Bianchi Historic

Conformément à ce qui avait été annoncé, le Bianchi 2013 s’est distingué par la grande variété de son découpage. Après l’étape de régularité sur route ouverte vendredi soir, les concurrents étaient rejoints par d’autres le samedi pour une journée totalement différente.

Les concurrents parcouraient alors le même tracé que les équipages engagés en Critérium et BHRC. Fermé à la circulation, ce tracé permettait aux aficionados de la régularité de donner libre cours à leur soif de sport. Ils étaient encouragés à hausser le rythme par la multitude de contrôles disséminés tout au long des cinq tronçons chronométrés parcourus à trois reprises. Cette journée était suivie par deux courtes boucles de régularité sur route ouverte, dont un tracé très apprécié par les concurrents, la course de côte de Presgaux, mieux connue sous le nom de course de côte de Grand Pont.

Cette seconde journée de course posait des difficultés à quelques uns des concurrents. Un parcours rapide, des vitesses modérées mais un rythme à la fois intense et saccadé faisait pleuvoir les pénalités.

D’Hoe - Vanoverschelde

Au terme de la journée, c’est la puissante MG B V8 de D’Hoe et Vanoverschelde qui remportait la palme. Réguliers et appliqués, ils écopaient de 313 points de pénalités, prenant la main sur leurs rivaux de la veille, Eric Piraux et Cathy Monard. Crédités de 366 points, ces derniers effectuaient une belle course compte tenu de la concurrence. Ils terminent en effet la journée en sandwich, entre les vainqueurs D’Hoe-Vanoverschelde et les toujours performants Reuter et Vandevorst.

Un bon équipage, de la motivation et un matériel de qualité confirment que la puissance ne fait pas tout. Grâce à leur beau résultat de la veille, ainsi qu’à l’effort fourni tout au long de la journée du samedi, Piraux et Monard s’offrent le luxe de la victoire dans le Critérium Lucien Bianchi Historic, le classement rassemblant les résultats du vendredi et du samedi. Avec 2104 points, ils comptent une belle avance sur les seconds, D’Hoe et Vanoverschelde. Ceux-ci terminent avec 2354 points de pénalités. A la troisième position, Daniel Reuter et Robert Vandevorst ramènent dans leur valise 2813 points de pénalité, et ce malgré des ennuis mécaniques et quelques problèmes d’instruments.

Le top cinq était complété par Christian Crucifix et Joseph Lambert, ainsi que par Baudouin Lempereur et Eric Driesen.

Si tous les concurrents ont connu des fortunes diverses, il faut reconnaître la supériorité des trois équipages de tête, et ce quelle que soit la nature de l’exercice.

L’ensemble des concurrents a pu jouir d’une véritable épreuve. Tous attendent une édition 2014 encore améliorée.

Manche nationale

La sixième édition du Bianchi Rally « revival » était l’occasion d’accueillir un nouveau plateau dit de « vitesse ». Pour autant, l’affection du Bianchi pour l’histoire du rallye n’était pas reniée. En effet, c’est une manche du Belgium Historic Rally Championship qui se joignait à la manche du BFO-BRC Critérium.

Les véhicules modernes étaient donc côtoyés par les Ford Escort, Porsche 911 et Opel Manta. Un mariage divertissant qui a offert un beau spectacle et de grosses surprises au classement.


Au total 31 équipages se sont lancés à l’assaut des trois boucles de quatre spéciales tracées dans la périphérie de Couvin
. Les concurrents des deux plateaux reconnaissaient aborder la première boucle avec prudence. En effet, le parcours rapide et sinueux, arrosé durant la nuit par un timide orage, regorgeait de sous-bois extrêmement piégeux.

Cette journée fut marquée d’un sceau ovale et bleu, arborant les lettres Ford. En effet, le premier leader n’était autre que le truculent cafetier de Bomal, Yanick Bodson. Le solide gaillard mettait tout le monde d’accord dès le premier chrono en collant 2,9 secondes à Franky Boulat, leader du championnat Critérium. Après une petite erreur dans la troisième spéciale, Yanick lâchait un peu de terrain. Malheureusement, sa très performante Escort subissait à nouveau des déboires d’alternateur qui le contraignaient à l’abandon.

Anthony Raucroix

C’est une autre Ford, celle d’un Raphaël de Borman spectaculaire et efficace qui prenait la place à peine tiédie par Bodson. Sa redoutable RS1800 et un excellent coup de volant lui offraient le scratch dans les spéciales 3, 4, 5, 6, 9 et 10. A cet instant, lors du regroup’ au Château de la Maison Communale de Nismes, de Borman se payait le luxe d’une avance de 22,4 secondes devant Franky Boulat.

Et c’est cette seconde position qui recueillait tout l’intérêt des suiveurs. En effet, après un début de course prudent et crispé, Anthony Raucroix, le local de l’étape prenait peu à peu confiance et entrait dans le rythme. Partie de la douzième position lors de la première spéciale, sa Toyota Celica GT4 se présentait à la troisième position lors du dernier passage à Nismes, avec un retard d’une seconde et demi sur Franky Boulat. Raucroix frappait un grand coup dans la spéciale onze et remontait en première position, reléguant De Borman à 3,6 secondes et Boulat à 19,5 secondes.

De Borman remettait ensuite une dernière couche, dans la dernière spéciale. « C’est beau ça ! Pour l’honneur des vieilles grands-mères ! » concluait-il en souriant. Tirer le meilleur d’une vieille Escort pour reprendre 5,4 secondes à une Toyota équipée de quatre roues motrices et d’un turbo mérite d’être salué.

Anthony Raucroix récupère donc la seconde place au général mais emporte le classement Critérium. Il devance Boulat dont la stratégie était claire depuis le départ : « J’étais ici dans l’optique de marquer des points au championnat Critérium. Le parcours est magnifique mais très rapide et plein de pièges. Il fallait absolument que je rejoigne l’arrivée. Je n’ai d’ailleurs pas tenté de faire barrage à Raucroix. Malheureusement ce résultat ne suffit pas à déjà nous assurer du titre. »

« Nous avons fait l’opération parfaite. Sauf abandon de la part de Boulat, nous n’aurions pas pu faire mieux. Et, si je ne me trompe pas, nous sommes certains d’être au moins deuxième au championnat Critérium. », déclarait Bjorn Renier, douzième au classement général.


Quatrième au classement général, Hubert Deferm
terminait la course tout sourire et ce malgré une petite sortie en fin de seconde boucle. « J’ai essayé de franchir le Flying Finish à fond. Ca passait, mais pas le virage suivant ! ». Sa copilote, Audrey Van Houdenhove est la seule femme à l’arrivée de ces manches nationales.

Christophe Jacob clôturait le top cinq. « La première boucle s’est mal passée. Nous avons eu de gros problèmes d’intercoms, suivis d’une crevaison ». Christophe et son copilote, Louis Luka, redressaient la barre en cours d’épreuve pour enlever en plus la seconde place du championnat BHRC.

C’est pourtant Christophe Kerkhove qui effectuait la meilleure opération. Troisième du plateau historique, il prenait la main du championnat. « Avant le début de l’épreuve, je craignais la Porsche de Patrick Mylleville et la Manta de Chris Debyser. L’abandon de Debyser [ndlr : bris de transmission] nous a tiré une épine hors du pied. Après une première boucle prudente, nous avons attaqué pour nous battre avec Mylleville. » Ce dernier n’a pas pu résister et est allé à la faute, endommageant fortement l’avant de sa 911.

Malheureusement le suspens que proposait sur le papier les deux plateaux a rapidement été amputé par des abandons, tant pour casse mécanique que suite à des sorties de route. C’était le cas pour Jacques Evrard qui sortait de la route dès les premières encablures de la première boucle. Le sort était le même pour la 206 S1600 de Christophe Devleeschauwer. S’il se sort sans mal d’un violent contact avec un arbre, sa copilote souffre d’une vertèbre fracturée. Frédéric Denis devait rendre son carnet suite à un bris de boîte de vitesses alors que Patrick Albert et René Beyers ont eu très chaud en voyant leur Porsche prendre feu. La réaction rapide et efficace d’un commissaire a heureusement pu préserver le véhicule. Quand à Patrick Deblauwe, présent pour faire du roulage en préparation à sa participation à la Corse, il terminait la course dans un fossé à quelques mètres de Myleville.

S’il est un élément sur lequel tous les participants s’accordaient, c’est bien la qualité du tracé. L’infortuné Chris Debyser déclarait d’ailleurs : « Il y a ici des spéciales vraiment magnifiques ! Ce sont les plus difficiles que l’on puisse trouver en Belgique. », Frank Boulat renchérissait : « C’est peut-être même mieux que l’East Belgian Rally. »

Le Motor Union Bianchi vous donne déjà rendez-vous l’année prochaine.

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Texte : Julien Libioul
©photos : Quentin Champion
photo1 : De Borman

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Documents joints


 Classements 2013 (PDF - 432.8 kio)