Rassemblés dans le cadre inédit du Château de l’Hirondelle d’Oteppe, les équipages de ce cinquième Belgium CER historique scrutaient le ciel avec crainte, et à raison.

Dès les premiers kilomètres de la première étape, une violente averse détrempait les chaussées du Namurois que les concurrents allaient arpenter en long, en large et parfois en travers durant le weekend. En l’espace de deux journées, de deux nuits pour être précis, les bolides nés avant le début des années 80 auront affronté 904 km d’épreuve, dont 555 contre le chrono. Entre les moyennes de 50 km/h, le parcours sélectif, la nuit, la pluie et les chaussées dégradées et glissantes, ce grand jeu de piste se présentait comme un véritable challenge.

Comme de coutume, le tracé concocté par José Lareppe et son équipe, imposait aux équipages une concentration optimale. Le road-book contenait de son lot de pièges et de changements de rythme. Le parcours varié, mêlant billards et chemins, villages et routes reculées, menait les concurrents d’Oteppe à Rochefort, en passant par des lieux réputés comme Foy-Notre-Dame et Houyet. Plus nocturnes que jamais, les navigateurs se tuaient à la tâche, les yeux rivés tantôt sur leurs instruments, tantôt sur le carnet de notes, et ce jusqu’aux premières heures du jour. A ce petit jeu, c’est l’équipage Eric Piraux-Catherine Monard qui se révélait le plus performant.

Les cellules Blunik soigneusement dissimulées aux abords de la route enregistraient les allées et venues des équipages et permettaient de départager les participants au dixième de seconde.

La première étape de l’épreuve, résolument sportive allait d’emblée amputer le CER d’une partie de son intérêt sportif. Si, au départ, une dizaine d’équipages semblaient armés pour se disputer la gagne, la moitié d’entre eux devaient renoncer. C’était le cas pour la n°1, la toute nouvelle BMW 2002 de Camerman et Pigeolet, arrêtée par une crevaison … de réservoir. Autres prétendants, Raymond Horgnies et Christophe Hayez, étaient lâchés par le câble d’embrayage de leur puissante Porsche 911. Van Craeynest et Desmet étaient plus malchanceux encore en sortant de la route. Les Stephenne-Demortier, Lefort-Repoux, Corthals-Plokain et Charlier-Businaro alimentaient eux aussi la liste des abandons.

Ces quelques concurrents « out », la voie n’en était que plus libre pour les vainqueurs.

Le couple Piraux-Monard, étrennant une toute nouvelle R5 Alpine, une réplique de Gr.2, s’imposait à l’issue de l’épreuve pour 5 petits points seulement. Une victoire amplement méritée pour un équipage ayant bien préparé sa course. Les choses avaient pourtant mal débuté, en raison d’un problème d’instruments et d’un plancher qui prenait l’eau.
Juste derrière, le redoutable équipage de la mélodieuse MGB GT V8 rouge, Eddy D’Hoe-Bjorn Vanoverschelde. Une seconde position méritée car, après une sortie de route sans gravité, une petite erreur de navigation et un problème de transpondeur, le résultat aurait pu être bien pire.
A la troisième position, la superbe Porsche 911 de Filip Deplancke et Jens Vanoverschelde. Auteurs d’une course régulière, ils avaient de quoi être satisfait de leur position finale, d’autant qu’une sortie de route les entrainant 200 mètres dans un champs, aurait pu les priver de tout résultat. Ils s’adjugent la dernière place du podium avec 28 points de retard sur D’Hoe et Vanoverschelde.
En terminant deuxième et troisième de l’épreuve, les jeunes frères Vanoverschelde confirment qu’ils sont en passe de devenir les références du copilotage en Belgique.

Les sympathiques équipages Bernard Jacquet-Yannick Albert et Patrick Lambert-Joseph Lambert terminent respectivement aux quatrième et cinquième positions. Membres des favoris, ils commettaient leur lot de petites erreurs et perdaient de précieuses secondes. Les spectateurs motivés bordant les routes soulignaient le cœur que mettaient à l’ouvrage les équipages de la Toyota Celica et de la BMW 2002 Ti.

Petites déceptions quand aux performances de l’équipage formé par Cristian Crucifix et Eric Chapa. 6èmes, ils souffraient de la fatigue durant la nuit et accumulaient les pénalités. Même constat pour Georges Alfanus et Patrick Lienne, 10èmes. Les deux compères auraient pu faire mieux mais découvraient une Porsche 944 Turbo et subissaient une grosse crevaison en pleine RT.

Short Marathon CER :

Comme annoncé, le Short Marathon CER offrait l’opportunité à des concurrents moins aguerris, ou disposant de moins de temps, de se mesurer aux pontes de la régularité. Ils prenaient donc le départ de la seconde journée de course, disputée sous un ciel nuageux mais clément. Affrontant le même parcours que leurs opposants du Belgium CER Historic, les 11 véhicules engagés connaissaient des fortunes diverses.

Alors qu’ils se présentaient en favoris, Georges et Stéphanie Tomsen se mélangeaient les pinceaux dans le fonctionnement de leurs instruments de bord. Ils terminent deuxième à 50 points seulement des vainqueurs, Guy Lecoq et Christian Lauffs. Engagés sur une Porsche 924, ceux-ci ne s’économisaient guère et en terminaient avec 1159 points de pénalités.
L’équipage de l’Opel Manta de Van Houdenhove-Aubert rejoint l’arrivée à la troisième position, à 90 points de l’Opel Kadett des père et fille Tomsen.
On notait également la déception de Michel Decremer et Eric Van Bourgonie. Les deux entrepreneurs arrivaient fatigués au départ et ne parvenaient pas à se maintenir dans le bon rythme.

Cette cinquième édition du Belgium CER Historique a répondu à ses promesses en réservant à ses concurrents une épreuve exigeante et gratifiante, rendue difficile par les conditions météorologiques et la fatigue. Les premières places, autant que les accessits ont été âprement disputés. Espérons que la prochaine édition soit moins accablée tant par les abandons que par la météo.

Toutes les infos sur www.belgium-cer.com.

Texte : Julien Libioul
Photos : organisation

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photo1 : 1er- Piraux-Monard