7ème Rallye des Routes du Nord

Le 7ème rallye des Routes du Nord VHC, organisé en marge de l’épreuve « moderne » par l’ASAC Nord de la France, a réuni, les 27 et 28 février derniers, une vingtaine de participants, autour d’Armentières, à quelques encablures de la frontière belge.

Parmi les vainqueurs potentiels figuraient Frédéric Chambon sur sa redoutable 911 turbo 3L3, les très efficaces Escort, Mk1 pour le belge Geert Vandoorne, venu en voisin et Mk2 pour Christophe Regnier qui a délaissé sa berlinette, une monture à laquelle Philippe Flament restait fidèle. Mais, bien entendu, le grand favori était Jean Claude Andruet qui, bien qu’engagé de dernière minute sur son habituelle 911 RSR « Marini »,comptait fêter dignement le 40ème anniversaire de sa très belle victoire, ici même, sur Berlinette, en 1970. Il n’oubliait pas, non plus, que ces routes piégeuses (déjà !) l’avaient, dès 1967, fait connaître du grand public et d’adversaires médusés quand, au volant d’une modeste R8 G groupe 2, au moteur remonté à la hâte, la veille du départ, il caracolait en tête du groupe jusqu’au « trop » rapide circuit de Reims en fin d’épreuve, où la puissance de l’Alfa GTA de l’expérimenté Bernard Consten avait fini par parler.

Appliqué et concentré, il était surtout très motivé, pour échapper à la horde de journalistes,… micros, caméras et au tourbillon médiatique engendré, avant le départ, par les derniers rebondissements ravivant le douloureux souvenir de la disparition de son fils assassiné dans des circonstances assez troubles ; Ainsi, il prenait résolument la tête dans les deux premières spéciales, bien décidé à gérer sa course, sans prendre de risques, dans l’optique du championnat et vu l’état du terrain. En effet, les conditions météo difficiles et qui allaient même tourner au dantesque, le lendemain avec la tempête, faisaient jouer à certains un « remake » d’ »Holiday on Ice », surtout après le passage ( et les nombreuses sorties…) des « modernes » impliquant cordes détruites et coulées de boue sur la trajectoire et rendant les notes les plus précises, quasi inutilisables au vu de la nouvelle physionomie du terrain.

Hélas, pour notre Jean Claude national, la belle allemande, pourtant réputée pour sa fiabilité, était trahie par son alternateur, laissant la sympathique équipe « Feralu » très dépitée avec ce deuxième abandon quasi consécutif, en tête d’un rallye ; (sortie de route, accélérateur coincé au tour de Corse historique)

Du coup, la voie était libre pour un Frédéric Chambon, très incisif qui filait vers un troisième succès consécutif dans la sérénité, ses principaux adversaires étant handicapés par des problèmes techniques ; C était notamment le cas de Christophe Régnier en proie à une rupture d’échappement le forçant à bien lever le pied par crainte de descendre une soupape ; François Guillemin (Kadett GTE) voyait son élan stoppé par un fil de delco débranché, cet incident stupide l’ayant entraîné dans les profondeurs du classement lui fournit le prétexte d’une remontée époustouflante, l’amenant finalement sur la dernière marche du podium, derrière le belge Geert Vandoorne, très régulier ; Philippe Flament avait abandonné dans la 8ème spéciale avec sa berlinette, trahi par la mécanique ; On citera la très belle course des deux petites R5 Alpine de José Levêque et Olivier Tan et la prestation très remarquée- et très bruyante, ah les joies du deux temps !- de la belle et rare Saab 96 de la famille Wattinne qui fermait la marche, faute de puissance, mais obtenait un beau succès à l’applaudimètre, malgré un public trop clairsemé . A signaler également la course sage de Philippe Peauger, Propriètaire du team Feralu-TCM, sur sa 911 SC groupe 3, privé de son habituelle copilote Françoise Conconi, remplacée au pied levé par la très motivée mais aussi très inexpérimentée Annie Lorre Gounot .qui pointait en retard au premier contrôle, et refroidi par une sortie de route bénigne, il avait préféré assurer des points inattendus dans sa catégorie.

Ce 7éme Rallye VHC des Routes du Nord, desservi par une météo difficile qui a sûrement empêché le public de se déplacer en plus grand nombre, reste une très belle épreuve sur des routes sélectives et chargées d’histoire et méritera, l’an prochain, un plateau encore plus étoffé ; c’est tout le mal que nous souhaitons à la sympathique petite équipe réunie autour de Jean Michel Foulon.

Texte : François Vedel - Photo : Photoclassicracing.com